Lumière sur les troubles de l’apprentissage

Lumière sur les troubles de l’apprentissage

24 novembre 2020

Santé et social Francophonie Éducation et formation

Organisée par le CREIPAC, la conférence « Troubles de l’apprentissage, et alors ? » se tiendra à l’UNC.

Organisée par le CREIPAC, la conférence « Troubles de l’apprentissage, et alors ? » se tiendra à l’UNC.

Dyslexie, dyspraxie visio-spatiale ou encore trouble déficitaire de l’attention… les troubles de l’apprentissage (DYS) seront exposés lors d’une conférence organisée par le CREIPAC, jeudi 26 novembre, à 18 heures. Dans le cadre de la Journée internationale du professeur de français, des intervenants prendront la parole à l’Université de la Nouvelle-Calédonie sur ces handicaps encore trop peu connus.

Vouée à sensibiliser le corps enseignant et la population en générale aux troubles de l’apprentissage, cette conférence fait écho à l’expérience récente des professeurs du CREIPAC face à des élèves DYS. Peu informés sur ce genre de troubles, les enseignants ont avoué s’être sentis pédagogiquement démunis. Ils ont exprimé le désir de pouvoir répondre de manière adéquate aux besoins de ces élèves. L’objectif de cette demande : offrir à tous les jeunes, sans exception, un environnement où s’épanouir et développer pleinement leur potentiel.

 

Des dispositifs scolaires adaptés

 

Considéré comme des handicaps invisibles, les troubles de l’apprentissage sont parfois difficiles à déceler. Ils nécessitent néanmoins la mise en place de dispositifs spécifiques dans les établissements scolaires afin d’optimiser les chances de réussite des élèves concernés. Au lycée Lapérouse, le projet DYS-POSITIF mis en place depuis 2018, offre aux élèves de seconde porteurs d’un ou plusieurs de ces troubles, un programme unique pour une scolarité plus harmonieuse. Pour ce faire, les cours de sciences économiques et sociales et de sciences du numérique et technologie sont remplacés par des enseignements spécifiques. Pour Marie-Sybille Régent, professeure principale d’une de ces classes et intervenante à la conférence, les avantages d’un tel aménagement sont multiples. « On note une réelle progression chez des jeunes qui étaient pour la majorité en échec scolaire, explique-t-elle. Ce qui leur permet d’envisager leur avenir différemment. Ils peuvent par exemple désormais déterminer leurs orientations futures par choix, et non plus par dépit. »

 

Favoriser le développement personnel

 

Outre les bénéfices scolaires, les enseignants ont aussi constaté des retombées positives sur le développement personnel des élèves. « Dans ces classes, les élèves intègrent très vite la notion d’altérité et c’est formidable, reconnaît Marie-Sybille Régent. D’autre part, pour les élèves DYS, le fait d’être avec des camarades qui leur ressemblent leur permet de se sentir reconnus, mais aussi d’échapper à une possible stigmatisation. »

Si ce programme ne concerne aujourd’hui que les classes de seconde et ne peut, pour le moment, être poursuivi en terminale, le vice-rectorat s’est engagé à accorder une attention particulière aux copies de ces élèves lors des corrections du baccalauréat. Toujours sous couvert d’anonymat, ces dernières afficheront un tampon indiquant aux correcteurs de faire preuve d’une bienveillance spécifique sur l’orthographe, par exemple, ou la qualité d’expression.

La conférence souhaite souligner l’importance d’un accompagnement pédagogique adapté pour les élèves DYS.

La conférence souhaite souligner l’importance d’un accompagnement pédagogique adapté pour les élèves DYS.

 

 

Une sensibilisation de l’entourage

 

En dehors du cadre scolaire, il est important que les personnes DYS puissent aussi bénéficier d’un soutien dans la vie de tous les jours. Reconnus depuis seulement vingt ans, les troubles DYS autres que la dyslexie, ne sont pas nécessairement inscrits dans les plans de formation des professionnels de la santé et de l’éducation. Pourtant, en Métropole, la Fédération française des DYS recense 6 à 8 % de personnes atteintes de troubles DYS. D’où l’importance d’attirer l’attention sur ces handicaps invisibles.

Dans cette optique, l’association DYS.nc s’est formée il y a quatre ans. Depuis, les membres travaillent avec les instances compétentes, telles que le vice-rectorat ou encore la direction de l’Enseignement, à une meilleure compréhension et prise en charge de ces troubles sur le territoire.

 

Un handicap invisible

 

 « Notre mission principale est d’exposer les répercussions d’un handicap qui, de par son invisibilité, peut provoquer une incompréhension de l’entourage », explique Eve Romain, présidente de l’association. « Ce travail de sensibilisation est essentiel afin d’éviter des répercussions psychologiques aux enfants dont l’estime de soi est souvent dévastée par ces troubles. Nous sommes aussi présents pour les familles, souligne-t-elle, afin de les soutenir, les informer et les aider face aux difficultés qu’elles peuvent rencontrer. »

Pour Eve, comme pour les autres intervenants, l’objectif de cette conférence est de démontrer qu’un enfant DYS a toutes les chances de réussir, à condition qu’il soit bien accompagné et pris en charge. 

 

 

Des actions mises en place par la direction de l’Enseignement

Afin d’accompagner au mieux les enfants atteints de troubles de l’apprentissage, la direction de l’Enseignement propose depuis deux ans une formation « Comprendre l’élève DYS, l’accompagner, l’inclure » aux instituteurs spécialisés (DESED, CLISS, DESI, CCEP). Elle se poursuivra l’an prochain auprès des enseignants de classes dites ordinaires. Sont aussi formés des référents BPE (besoins éducatifs particuliers) dont la mission est d’accompagner, sur le terrain, des collègues dans le besoin. En termes d’outils, un livret interactif est accessible en ligne et sera présenté en animation pédagogique l’an prochain. La DENC travaille enfin conjointement avec l’association DYS.nc sur des actions qui seront proposées aux enseignants du primaire et du secondaire, dès 2021.

 

 

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