Un observatoire des fonds marins franco-japonais en projet
Un observatoire des fonds marins franco-japonais en projet
25 septembre 2019
À l’initiative de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et de son homologue japonais, un atelier de travail s’est tenu sur deux journées à Nouméa. Objectif ? Définir les bases d’un futur observatoire sous-marin franco-japonais dans le Pacifique Sud qui sera basé en Nouvelle-Calédonie.
« Depuis plusieurs années, la France et le Japon ont affirmé leur volonté d’encourager des initiatives concrètes sur des questions importantes relatives aux mers et aux océans, a rappelé Philippe Germain, lors de l’ouverture de l’atelier de travail le 19 septembre. Le projet d’observatoire sous-marin dans l’océan Pacifique Sud témoigne de cette coopération scientifique. La Nouvelle-Calédonie s’inscrit pleinement dans ce formidable enjeu du 21e siècle que constitue la gestion durable des océans », a poursuivi le membre du gouvernement en charge de la recherche, de l’innovation et de la mise en valeur du Parc naturel de la mer de Corail.
Forces de recherche
L’idée de créer un observatoire sous-marin commun est née lors du dialogue maritime franco-japonais qui a eu lieu en décembre 2018. « Pour le déployer, le Pacifique s’est aussitôt imposé, puis assez rapidement la Nouvelle-Calédonie pour deux raisons principales, a expliqué Jean-Marc Daniel, directeur de département à l’Ifremer de Brest. D’abord, pour pouvoir s’appuyer sur des forces de recherche et de développement technologique locales importantes, ensuite pour compter sur un écosystème entrepreneurial dynamique. Ce qui a d’ailleurs été reconnu avec l’obtention du label "Territoires d’innovation" par la Nouvelle-Calédonie qui a placé très haut sa volonté de préservation de la biodiversité », a souligné le représentant de l’Ifremer qui a organisé ce premier regroupement avec l’agence japonaise pour les sciences et technologies terrestres marines (Jamstec).
Définir les besoins
Quoi observer, à quelle fréquence, avec quels outils, pour quelles finalités ? C’était l’objet de cet atelier de travail qui a réuni près de 80 intervenants issus notamment de tous les organismes de recherche calédoniens. « L’objectif sur ces deux jours est de partager un certain nombre de questions scientifiques et sociétales auxquelles l’observatoire sous-marin devra répondre et à partir de là, de pouvoir proposer des idées en termes de technologie. Celle-ci doit être au service des besoins pour que les données produites par l’observatoire aient bien une utilité », a assuré Jean-Marc Daniel. Comme Philippe Germain l’a rappelé, la Nouvelle-Calédonie a pour ambition de « faire de la préservation et de la valorisation de son patrimoine naturel, une nouvelle source de croissance durable dans le Pacifique ». L’installation de cet observatoire des fonds marins devrait renforcer le rayonnement scientifique et technologique du territoire dans la région.
Conclusions au 2e dialogue maritime France-Japon
Université, IRD, Comité scientifique du Parc naturel de la mer, service géologique de la Nouvelle-Calédonie, Ifremer, Jamstec… La première journée de travaux était consacrée aux présentations plénières des différents organismes de recherche afin d’aborder les enjeux scientifiques d’un tel observatoire sur le Caillou. Le lendemain, les experts ont planché en groupes sur trois thématiques : la surveillance environnementale de la biodiversité marine, le changement climatique dans le Pacifique et la surveillance des aléas maritimes. À l’issue de l’atelier de travail, les premières conclusions ont été présentées lors du 2e dialogue maritime stratégique franco-japonais qui s'est tenu le 20 septembre à Nouméa, en présence du secrétaire général de la mer, Denis Robin.