Succès pour le Grand débat à Lifou

Succès pour le Grand débat à Lifou

27 septembre 2019

Économie

Le Grand débat, mercredi 25 septembre, au faré des la province des Îles Loyauté.

Le Grand débat, mercredi 25 septembre, au faré des la province des Îles Loyauté.

Après Nouméa le 9 septembre, le deuxième round du Grand débat s’est tenu à Lifou, en présence de près de 60 Loyaltiens. Objectif pour Christopher Gygès, en charge de l’économie au gouvernement et à l’initiative de ces rencontres : écouter les entrepreneurs et recueillir leurs idées afin d’alimenter une loi de relance économique attendue fin octobre. Particulièrement riche et rythmé, ce débat a fait émerger les premières mesures qui composeront la loi en préparation.

Avec ses 300 participants, la première séquence du Grand débat à Nouméa avait placé la barre très haut ! Mais Lifou a su rivaliser puisque 60 personnes étaient présentes sous le faré de la province des Îles, mercredi 25 septembre. « C’est le signe que la formule plaît », se félicite Christopher Gygès, à la manœuvre de cette opération inédite en Nouvelle-Calédonie.
Entrepreneurs dans le bâtiment ou le tourisme, transporteurs, commerçants, coutumiers, agents des services administratifs des îles impliqués dans le développement économique… Un large éventail de secteurs était représenté à travers des hommes et des femmes venus à la rencontre du membre du gouvernement et de sa délégation composée du président de la Chambre de métiers et de l’artisanat, du vice-président de la chambre de commerce et d’industrie et de représentants de la direction des Services fiscaux.

S’adapter aux contraintes de l’insularité

« Je ne suis pas chef d’entreprise, a commencé Christopher Gygès, c’est pourquoi j’ai besoin de vous écouter pour préparer une loi de relance pragmatique, efficace et qui réponde à vos attentes et à vos difficultés quotidiennes ».
Timidement, une première personne a pris la parole pour évoquer la question du fret qui pèse sur les prix pratiqués dans les îles : « Pourrait-on intégrer le coût du fret dans le calcul des prix des produits aux tarifs réglementés ? » « Parmi les mesures qui composeront la loi de relance économique, figurera en effet la mise en place d’un bouclier qualité/prix (BQP), a expliqué le membre du gouvernement. Il s’agira d’une liste de produits élaborée dans le cadre d’un accord interprofessionnel dont les prix seront modérés. Cet accord pourrait tout à fait prévoir des BQP personnalisés pour les îles, la brousse et le Grand Nouméa. C’est une bonne idée ! »

 

« L’impact du fret sur les prix est un problème que nous avons bien identifié », a indiqué Christopher Gygès.

« L’impact du fret sur les prix est un problème que nous avons bien identifié », a indiqué Christopher Gygès.

 

 

Dynamiser le tourisme

Les échanges se sont ensuite concentrés sur la question du tourisme. Un secteur central dans l’économie des Îles Loyauté qui a animé le débat. « Comment faire venir davantage de touristes locaux, notamment les seniors ? », « Il faut des tarifs aériens réduits pour les croisiéristes qui souhaitent revenir pour des séjours plus longs », « Il existe des promotions sur les vols vers l’île des Pins, pourquoi pas vers nos îles ? », « Pourquoi ne pas ouvrir la continuité territoriale vers les îles à tous les Calédoniens ? ». Les questions, remarques et idées ont fusé ! « Nous discutons déjà avec Air Calédonie pour la création d’un tarif en faveur des titulaires de la carte Seniors, a répondu Christopher Gygès. D’autres échanges pourront être engagés au sujet de tarifs promotionnels en faveur des îles. » La mise en place de vouchers distribués aux croisiéristes pour les inciter à revenir par avion, à prix réduit, sera aussi étudiée.

 

Le tourisme a fait réagir l’assistance.

Le tourisme a fait réagir l’assistance.

 

 

Un statut entrepreneurial adapté

La dernière partie du débat s’est concentrée sur les sujets administratifs et réglementaires : où trouver de l’aide pour les entreprises en difficultés, comment améliorer les délais de paiement, inciter les banques à ouvrir des agences dans les îles (une seule y est implantée aujourd’hui), convaincre les assureurs de couvrir les projets des jeunes promoteurs…  Plusieurs voix se sont aussi élevées pour demander le développement dans les îles du dispositif de fonds de garantie sur terres coutumières « qui doit être simplifié et optimisé », a assuré Christopher Gygès.
« Il faudrait aussi prendre en compte l’économie informelle », a souligné une participante. « Les jeunes n’osent pas se lancer ; créer une société ou même prendre une patente sont des démarches trop lourdes et contraignantes », a rebondi une autre. « C’est pareil dans le tourisme, a renchéri une autre voix. On a des prestataires qui ne travaillent que ponctuellement, pour les croisiéristes… Il faudrait un statut adapté pour eux ! » « Comme celui d’auto entrepreneur par exemple ? », a interrogé le membre du gouvernement qui avait déjà cette idée en tête. Eh bien, nous allons étudier cette piste ! »

 La gérante de la société qui coordonne l’accueil des croisiéristes s’est manifestée en faveur d’un statut adapté.

La gérante de la société qui coordonne l’accueil des croisiéristes s’est manifestée en faveur d’un statut adapté.

 

 

 

 

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