2020, année la plus chaude dans le monde
Météo-France Nouvelle-Calédonie a dressé son bilan climatique 2020. Une année parmi les quatre plus chaudes qu’a connues notre territoire et dont on retiendra le passage du cyclone Uesi et de la dépression Gretel au premier trimestre, ainsi que l’installation du phénomène La Niña en fin d’année.
Après une année 2019 marquée par une importante sécheresse, 2020 s’est classée dans la moyenne des précipitations habituellement relevées en Nouvelle-Calédonie depuis les cinquante dernières années. L’évolution au fil des mois est peu contrastée. Seuls se démarquent les mois de janvier et juin avec un fort déficit pluviométrique, puis celui de décembre avec un bilan largement excédentaire sous l’influence de La Niña.
Le réchauffement se confirme
Du côté des températures, la tendance au réchauffement s’est confirmée en 2020, et ce, « malgré La Niña », indique Alexandre Peltier, responsable de la division climatologie de Météo-France Nouvelle-Calédonie. « La variation naturelle des températures entre les épisodes El Niño et La Niña semble écrasée par le phénomène de réchauffement global de la planète », constate le météorologue. Les températures poursuivent donc leur ascension. La moyenne en Nouvelle-Calédonie s’est élevée à 23,9°C, soit 0,6°C de plus que sur la période de 1981 à 2010, plaçant 2020 au quatrième rang des années les plus chaudes à l’échelle calédonienne. 2020 – ex-aequo avec 2016 – a aussi été l’année la plus chaude à l’échelle planétaire depuis 1880.
Uesi, Gretel et de la grêle
Quelques événements marquants sont aussi à souligner, comme le cyclone Uesi en février et la dépression tropicale forte Gretel en mars, remarquables pour leur intensité en pluie pour le premier (jusqu’à 360 mm en 24 heures à Boulouparis) et en vents pour la seconde (jusqu’à 174 km/h à Bourail). Ou encore l’averse de grêle survenue entre le 30 et 31 mai sur la côte Ouest et l’arrivée de La Niña, qui a pris ses quartiers sous nos latitudes en fin d’année. Son influence chaude et humide a d’ailleurs provoqué des records de précipitations ce mois de janvier.
La Niña pourrait durer
Ce phénomène devrait « décélérer », selon Alexandre Peltier, mais il « pourrait aussi perdurer une année supplémentaire. Nous en saurons plus après le début du printemps dans l’hémisphère Nord. »
Dans ces conditions doit-on s’attendre à davantage de cyclones ? « Pas forcément, répond le météorologue. Nous entrons effectivement dans le cœur de la saison cyclonique et on peut s’attendre à l’émergence de dépressions. Mais rien n’indique que 2021 pourrait être marquée par davantage de phénomènes qu’à l’accoutumée ».
Les records météorologiques 2020
- 2020 : 4e année la plus chaude depuis 1970
- 2011-2020 : décennie la plus chaude depuis 1970
- Température la plus élevée : 37,9°C à La Tontouta le 3 février
- Température la plus basse : 5,4°C à La Roche le 2 juillet et à Port-Laguerre, le 18 juillet
- 12,9 mm de pluie tombés en six minutes au Faubourg Blanchot le 4 mars
- Rafale la plus forte : 174 km/h (94 nœuds) à Nessadiou le 15 mars, lors du passage de la dépression tropical Gretel
- Vitesse moyenne du vent sur l’année : 24 km/h (12,9 nœuds), soit 0,9 km/h de plus que la référence 1981-2010.