Davantage de financements européens pour les PTOM

Davantage de financements européens pour les PTOM

28 avril 2010

Économie Relations extérieures

Davantage de financements européens pour les PTOM

L’Espagne, qui assure la présidence du Conseil européen jusqu’en juin, avait organisé un forum portant sur la compétitivité des entreprises liée à la recherche et l’innovation. Jean-Louis d’Anglebermes, membre du gouvernement, représentait le président Philippe Gomès, en charge de la recherche. Ce forum s’est tenu du 15 au 17 mars à Grenade.

La Nouvelle-Calédonie fait partie des 21 Pays et territoires d’outre-mer (PTOM-OCT « Overseas Countries and  Territories »), constitutionnellement liés à quatre états membres de l’Union européenne (Danemark, France, Pays-Bas et Royaume-Uni). Les PTOM sont éligibles au Fonds européen de développement (FED), et aux programmes communautaires horizontaux, tels que le 7e PCRDT (Programme-cadre pour la recherche et le développement technologique) et le PIC (Programme innovation et compétitivité). Il est difficile pour les PTOM, dont la Nouvelle-Calédonie, d’obtenir des financements européens dans le domaine de la compétitivité et de la recherche, contrairement aux régions ultrapériphériques (RUP) telles que les départements d’outre-mer.  

 

Renverser la tendance

A l’heure où la Nouvelle-Calédonie prend la présidence de l’OCTA (Association des PTOM de l’Union européenne), il est important de renverser cette tendance et d’être reconnu au plan européen. Dans ce cadre, Jean-Louis d’Anglebermes a présenté une communication sur de nouvelles règles de fonctionnement pour les PTOM. Il a ainsi rappelé les contraintes, les opportunités et les défis inhérents à la participation des PTOM au 7e programme-cadre européen.

 

 

Les principales difficultés relevées pour les PTOM sont liées à :

•    L’accès à l’information ;

•    La visibilité de leur éligibilité au 7e PCRDT ;

•    L’esprit d’innovation ;

•    La capacité de montage et de gestion de projets européens ;

•    La masse critique de moyens humains et analytiques dans le monde de la recherche et de l’entreprise ;

•    La mutualisation des moyens entre organismes de recherche ;

•    Les capacités à valoriser le potentiel de l’outremer et à relayer ses priorités thématiques.

 

 

Les PTOM partagent des caractéristiques communes avec les régions ultrapériphériques comme l’éloignement, la petite taille, le manque de visibilité, mais aussi des opportunités, comme les possibilités de partenariats avec les pays tiers voisins. Ils sont, pour la plupart, composés de sociétés pluriethniques, ce qui est un atout.

Leur situation géographique en fait des têtes de ponts pour l’Europe et ses partenaires et réciproquement. Elle donne aussi accès à des zones économiques exclusives marines de très grande importance. Par exemple, dans le Pacifique, les trois PTOM français, abritent plus de 10 millions de km2 d’une très haute biodiversité fortement préservée.

La région pacifique comprend les trois PTOM français (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Polynésie française), des pays appartenant au groupe ACP (Afrique Caraïbes Pacifique), comme Vanuatu, Fidji et d’autres pays tiers comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Pour les PTOM, les collaborations régionales avec les pays ACP représentent de réelles opportunités, en accord avec la stratégie globale de l’Europe pour le Pacifique.

 

 

Des zones de recherche attractives

Les PTOM sont aussi des champs de recherche attractifs pour les pays les plus développés (États-Unis, Japon,…) face à certains enjeux et défis mondiaux (changements climatiques, biodiversité, énergies). Des partenariats bilatéraux se sont formés qui ont permis d’augmenter les savoir-faire à partir de programmes internationaux de science et technologie.

La plupart des PTOM souffrent, par ailleurs d’un manque de stratégie globale scientifique. Toutefois, les prises de conscience sont réelles et certains commencent à s’organiser.

En Nouvelle-Calédonie, dans l’esprit du partage de la compétence recherche entre l’Etat et le gouvernement local (Accord de Nouméa, 98), la stratégie de recherche sera renforcée par un travail sur des thématiques structurantes et prioritaires (industries, mines et environnement, écosystèmes marins et terrestres, ressources minérales en mer,...).

La faisabilité de structures d’innovation et de recherche comme des grappes d’entreprises, une technopole, un PRES (Pôle de recherche enseignement supérieur) inter institutions scientifiques est actuellement à l’étude. Les PTOM s’engagent dans l’élaboration de stratégies territoriales (financements FED)  et commencent ainsi à contribuer fortement à l’élaboration de leurs orientations de recherche et d’innovation.

La déclaration politique de l’OCTA, signée le 24 mars à Bruxelles en présence de Philippe Gomès, a largement soutenu les démarches entreprises par la Nouvelle-Calédonie avec l’adoption du texte suivant : « les PTOM souhaitent explorer de manière plus approfondie avec la commission européenne, la possibilité de bénéficier d’un ciblage direct ou indirect dans les programmes horizontaux de l’Union européenne, telle que le 7e PCRDT, comme cela a été demandé dans les précédentes déclarations de l’OCTA, au séminaire de Grenade en mars 2010, et en conformité avec les éléments soulignés dans la communication de 2009 ». Ainsi, avec l’adoption de ce texte, les PTOM et plus particulièrement la Nouvelle-Calédonie, devraient pouvoir bénéficier de davantage de financements dans les projets de recherche et d’innovation.