Pour réussir au Capes
La première campagne en faveur du dispositif d’accompagnement aux concours vient d’être lancée. À travers les témoignages de trois jeunes professeurs kanak, elle vise aussi à promouvoir le métier d’enseignant, notamment auprès des étudiants océaniens.
« Le Juvénat, le Foyer Tutorat et le dispositif Capes du vice-rectorat m’ont donné une habitude de travail qui a permis ma réussite », affirme Maïmy Bako, enseignante en mathématiques au collège Louise-Michel de Païta, originaire de la tribu de Wedrumel à Lifou. « Il faut beaucoup de persévérance et de confiance en soi, explique aux petits frères et cousins de l’Île des Pins Kenjy Vendegou, prof d’EPS à Jules-Garnier. J’ai fait beaucoup de sacrifices pendant mes deux ans d’études, mais maintenant je suis tranquille ». « Quand tu veux tu peux, quand tu trébuches tu te relèves et tu continues », aime à répéter Karinka Lindor, qui enseigne les lettres modernes au collège Kawa-Braino de La Foa, une jeune femme née à Thio pour qui « voir un enfant sourire parce qu’il a enfin eu une bonne note est une victoire ».
Témoignages de 30 secondes
Choisis sur la base du volontariat, Maïmy, Kenjy et Karinka sont les trois acteurs de la campagne de communication – une première – qui a débuté ce mercredi soir. Leurs témoignages de 30 secondes visent à promouvoir le dispositif d’accompagnement aux concours (DAC) et, en suscitant l’identification, à délivrer deux messages principaux : l’enseignement est un métier d’avenir (vers lequel les jeunes Océaniens ne se bousculent pas) et nous devons améliorer ensemble la représentativité de la communauté kanak au sein du corps enseignant.
En 2010, parmi les 1 850 professeurs, conseillers principaux d’éducation et chefs d’établissement du secondaire public, 29 seulement étaient d’origine kanak ! La même année, le DAC était mis en place par le vice-rectorat. Cinq ans plus tard, le taux de réussite au Capes des étudiants et maîtres auxiliaires suivis par ce dispositif s’élevait à 63 %, et le nombre de personnels d’origine kanak passait de 29 à 64.
Une mesure de rééquilibrage
Cependant, la participation de candidats kanak aux concours reste faible. « La diversité de la communauté calédonienne ne se retrouve pas dans les postes d’encadrement du secondaire public », déplore le vice-recteur Jean-Charles Ringard-Flament. D'où cette campagne d'un mois et demi – à la télé, sur les ondes radio et même au Cinécity – destinée à valoriser des parcours de jeunes Kanak titulaires du Capes.
« Le DAC constitue une mesure de rééquilibrage, affirme Hélène Iékawé, membre du gouvernement en charge de l’enseignement. Il permet aussi de favoriser l’emploi local dans la fonction publique ». « Espérons que la campagne produira ses effets, conclut le vice-recteur. Le dispositif a aujourd’hui besoin d’être accéléré ».
Formation initiale et continue
Le dispositif d'accompagnement aux concours (DAC) se décline en formation initiale (24 jeunes inscrits cette année) et continue (8 maîtres auxiliaires). Avec pour principaux partenaires le Foyer Tutorat (la structure support), l’École supérieure du professorat et de l'éducation (ESPE) et l'Aceste-Cadres avenir, le DAC vise tous les publics : élèves repérés dans les lycées qui bénéficient d'un suivi pédagogique jusqu'au Capes (Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré), étudiants de l'UNC, en Métropole, maîtres auxiliaires du privé et du public. Il permet de travailler les fondamentaux, la méthodologie, mais aussi la communication : on constate en effet que de nombreux étudiants calédoniens admissibles à l'issue des épreuves écrites pèchent à l’oral.
Contact du DAC au vice-rectorat : Danielle Guaenere - tél : 26 62 49