Lancement officiel du Centre cyber du Pacifique
Créé à l’initiative du gouvernement, au travers de sa direction du Numérique et de la modernisation (DINUM), le Centre cyber du Pacifique a pour vocation de structurer et d’animer l’écosystème de la cybersécurité et d’accompagner la montée en maturité des acteurs économiques et institutionnels de la région dans ce domaine. Il a été officiellement lancé jeudi 24 octobre par Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’économie numérique.
De plus en plus de cybermenaces dans la région
La protection des systèmes et des données de nos infrastructures essentielles est vitale pour la sécurité et la prospérité économique de la Nouvelle-Calédonie. La population doit avoir la plus grande confiance dans la disponibilité et la résilience de ces infrastructures et des services essentiels qu’elles fournissent.
Longtemps sous-estimées, les cybermenaces sont devenues une part intégrante de nos vies numériques, notamment en raison du développement des usages et de la connectivité du territoire.
Pour se protéger, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie travaille régulièrement avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), qui dépend du secrétariat général à la Défense et la sécurité nationale (SGDSN), organisme directement rattaché au Premier ministre. Il fait également appel ponctuellement à des sociétés spécialisées en matière de cybersécurité et de renseignement sur les cybermenaces.
Les menaces dans la région Pacifique
- Le cyberespionnage est d’une intensité et d’une fréquence élevées dans la région Asie-Pacifique.
- La cybercriminalité à motivation financière se développe. La région Pacifique est confrontée à des activités cybercriminelles croissantes, incluant des campagnes d’hameçonnage généralisées, le vol de données personnelles ou d’entreprise, des ransomwares et la vente des accès au réseau. (exemple récent de la société Lagoon).
- L’hacktivisme, c’est à dire les cyberattaques liées à des motifs idéologiques, existe, mais ne représente aujourd’hui qu’une menace mineure pour les organisations régionales. Alors que des campagnes sont encore observées occasionnellement, elles sont souvent liées à des questions environnementales ou à des tensions politiques régionales et ont tendance à causer un impact relativement mineur.
- Les opérations de désinformation par des puissances ou des organisations étrangères sont remarquées de plus en plus fréquentes, régionalement comme internationalement, soutenues parfois par des moyens nouveaux comme l’intelligence artificielle.
Une initiative du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Le Centre cyber du Pacifique est né de la volonté de la Nouvelle-Calédonie de mieux prendre en considération les problématiques de cybersécurité et de commencer à structurer l’écosystème cyber local.
Le gouvernement a ainsi répondu à un appel à projet de l’ANSSI dans le cadre du plan France Relance 2021, dont il a été lauréat. Il a abouti en 2023 à la création de cette association, orientée dans un premier temps sur la prise en compte des victimes, la sensibilisation des entreprises, l’observation des menaces.
Dispositif dédié aux professionnels, le Centre Cyber du Pacifique encourage la collaboration entre les secteurs public et privé pour améliorer la sécurité́ cyber. Il prévient et prépare aux risques d'incidents et accompagne les organisations en cas d'attaque.
Ses services sont accessibles via le site internet centrecyberpacifique.nc, présenté lors de l’inauguration officielle du centre à la Station N.
Préparation d’une stratégie territoriale de cybersécurité
L’essor et la structuration de ce centre s’inscrit dans la stratégie territoriale de cybersécurité, qui vise à organiser autour du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, un modèle de défense collaborative entre les différentes forces vives du territoire. Ce modèle devra répartir équitablement risque et responsabilité et garantir un niveau fondamental de sécurité et de résilience pour notre écosystème numérique.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec les autorités nationales compétentes en la matière, envisage une organisation autour de cinq piliers :
- La protection des infrastructures essentielles
- La maîtrise des risques
- Le développement des capacités de réponse opérationnelle
- L’anticipation des nouvelles menaces
- La coopération régionale et internationale.