Sensibiliser aux risques routiers au travail
En clôture des Journées nationales de la sécurité routière au travail, qui ont eu lieu du 22 au 26 mai, le gouvernement et le haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, ont organisé vendredi 26 mai sur la Place de la Marne à Nouméa, une journée dédiée à ce sujet d’importance.
« Il n’y a pas un moment de trop à consacrer à ce fléau ». C’est avec ces mots que le président du gouvernement Louis Mapou a introduit cette journée consacrée à la sensibilisation aux risques routiers au travail et plus largement de prévention à la sécurité routière.
Un bilan dramatique
« 500 morts depuis 2014, 70 morts en 2022, en majorité des jeunes entre 18 et 34 ans ». Ces chiffres alarmants sont ceux de la mortalité sur les routes calédoniennes, que Louis Mapou a tenu à rappeler en introduction. Dans la très grande majorité des accidents, l’alcool, le cannabis, le non-port de la ceinture de sécurité et le défaut de permis sont en cause. « Il faut sévir », a déclaré le président. « Personne ne doit être exonéré de sanctions, et notamment les personnalités politiques. Nous avons un vrai devoir d’exemplarité »
Le président a poursuivi ce triste bilan de l’accidentologie en soulignant la nécessité de faire évoluer le comportement des conducteurs. « Nous sommes face à des gens qui ont oublié les règles de la vie en société », a-t-il expliqué.
Un constat partagé par le haut-commissaire Louis Le Franc, chargé du volet répressif sur le Territoire. Il a quant à lui, annoncé le renforcement des contrôles sur l’axe Prony-Nouméa, mais aussi à Nouméa, les week-ends en soirée, au moment où la plupart des accidents sont constatés.
Prévention et sensibilisation
Cette journée a réuni des acteurs impliqués par la sécurité routière au travail. Parmi eux, les polices municipale et nationale, la gendarmerie, la direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres (DITTT), l’association de prévention routière en Nouvelle-Calédonie mais aussi la CAFAT et les partenaires institutionnels et privés, qui proposaient des informations, des quiz et des présentations d’outils mis en place dans le cadre de la prévention aux risques de la route.
Point d’orgue de la journée, la démonstration par les services de la Sécurité civile, de la prise en charge d’un accident de voiture, en conditions réelles, depuis l’arrivée sur les lieux jusqu’à la désincarcération de la victime.
Renforcer la mobilisation auprès de tous les acteurs
Le gouvernement entend poursuivre ses efforts, en étroite collaboration avec les services de l’État, pour lutter contre l’insécurité routière.
Le président Louis Mapou a annoncé l’organisation, au mois de juillet prochain, sous le pilotage de Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement chargé du secteur et en partenariat avec le haut-commissariat, des « Assises de la sécurité routière ». « J’invite l’ensemble des autorités religieuses, coutumières et des institutions à participer à cet événement qui vise à trouver des pistes pour enfin inverser la tendance », a-t-il déclaré.
Une des premières causes de mortalité au travail
Cette journée était l’occasion de sensibiliser les salariés et les agents de la collectivité aux risques routiers professionnels, qui représentent une des premières causes de mortalité au travail. Ils occasionnent la perte de près de quatre millions de journées de travail chaque année en Métropole.
En Nouvelle-Calédonie, près de 30 % des accidents de la route toute gravité confondue impliquent au moins un usager en trajet lié à l'activité professionnelle. Entre 2018 et 2022, quatre salariés/collaborateurs ont été tués lors d’un trajet dans le cadre de l'activité professionnelle et 15 lors d'un trajet domicile-travail.
