Un fonds de soutien pour les tournages

Un fonds de soutien pour les tournages

30 juin 2016

Culture

© Bureau d'accueil de tournages

© Bureau d'accueil de tournages

Philippe Germain l’avait annoncé l’an dernier lors du festival du cinéma de La Foa. Ce mardi 28 juin, à quelques heures de l’ouverture de la 18e édition, la création d’un fonds de soutien à la production audiovisuelle a été validée par le gouvernement.

Prévu par la Déclaration de politique générale d’avril 2015, ce fonds destiné à soutenir la filière cinématographique et audiovisuelle en Nouvelle-Calédonie fait désormais l’objet d’un projet de délibération que le gouvernement a arrêté cette semaine. Il aura fallu du temps pour trouver « une formule qui ne pénalise pas les Calédoniens (à travers l’usage de la fiscalité par exemple), tout en structurant la filière à l’échelle du pays et en la professionnalisant », note Philippe Dunoyer, membre du gouvernement en charge de l’audiovisuel.

La production nécessite des investissements lourds. Pour lui venir en aide, la formule retenue est celle d’un “pot commun” alimenté par les institutions qui participent déjà au soutien du secteur (gouvernement, provinces Sud et Nord), et bientôt on l’espère par l’État, pourquoi pas les communes, et selon toute vraisemblance les diffuseurs. Ce fonds de concours pouvant également être abondé par des dons ou des ressources exceptionnelles.

 

Un comité de gestion

« Plus besoin de faire des demandes de subventions à droite et à gauche », le gouvernement, au cœur du dispositif, joue le rôle d’un guichet unique pour les sociétés de production qui y déposeront leur dossier. Souci de mutualisation et de simplification.

Présidé par un représentant du gouvernement, et composé notamment des trois provinces, de l’État, mais aussi des professionnels et des diffuseurs (qui auront une voix consultative), un comité de gestion traitera les demandes de subvention sur la base de critères de sélection précis, et décidera de l’attribution des aides.

L’expertise du BAT

S’il est destiné à favoriser la production et la diffusion audiovisuelle locale (le secteur compte près de 115 entreprises et patentés), l’objectif de ce fonds est aussi d’attirer des sociétés de production extérieures, afin de générer des retombées économiques positives pour les acteurs de la filière. Une des raisons pour lesquelles il pourrait s’appuyer sur le Bureau d’accueil de tournages (BAT) de la province Sud, le gouvernement ayant souhaité « capitaliser sur une expertise existante ».

Cerise sur le gâteau, et prochaine étape après le vote du Congrès, la mesure doit permettre aux projets calédoniens l’éligibilité aux aides du CNC (lire ci-dessous), celles-ci pouvant atteindre jusqu’à 40 % du budget d’une production.

 

Une convention avec le CNC

 

Réglementation, soutien, protection, promotion, diffusion…, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) est une instance incontournable du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia français. Mais les sociétés de production calédoniennes ne sont pas éligibles à ses aides. Aujourd’hui, pour en bénéficier indirectement, elles doivent s’associer en co-production à une société métropolitaine. Très bonne nouvelle, la création du fonds commun devrait changer la donne. Pour cela, la Nouvelle-Calédonie espère conventionner avec le CNC, comme l’a fait la Polynésie française après avoir fondé le Soutien à la création audiovisuelle et numérique (Scan). Les premiers contacts ont été noués. La réglementation actuelle du CNC s’avérant assez contraignante, la signature d’une convention permettrait en outre une certaine souplesse et une adaptation aux spécificités calédoniennes.

CNC

 

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