Le gouvernement au chevet du BTP

Le gouvernement au chevet du BTP

31 octobre 2016

Économie

Frédéric Cantin (fédération du BTP), Philippe Dunoyer, membre du gouvernement en charge notamment du logement et du budget, Josée Laurans-Sanuy (ordre des architectes) et Jean-Yves Portal (association des bureaux d’études).

Frédéric Cantin (fédération du BTP), Philippe Dunoyer, membre du gouvernement en charge notamment du logement et du budget, Josée Laurans-Sanuy (ordre des architectes) et Jean-Yves Portal (association des bureaux d’études).

Le gouvernement a organisé, jeudi 27 octobre, une réunion de réflexion avec les acteurs du BTP. Objectif : définir des actions de soutien complémentaires pour ce secteur d’activité qui a perdu 2 000 emplois en un an.

« Quand le BTP va, tout va : c’est ce qu’on a coutume dire, et c’est particulièrement vrai en Nouvelle-Calédonie où ce secteur pèse d’avantage, dans le PIB, que l’industrie du nickel », a déclaré Philippe Dunoyer. Dépendant à 70 % de la commande publique et tributaire de nombreuses décisions administratives, le BTP paie le prix d’une croissance en berne et dont les perspectives s’annoncent moroses. « Le BTP, c’est en moyenne 100 milliards de chiffre d’affaires par an, souligne Frédéric Quentin, président du FSH et de la fédération du BTP. Cette année, il s’élève à moins de 60 milliards et pour 2017, il s’annonce encore inférieur. »

Définir un plan de soutien

En complément des travaux des États généraux de l’habitat (EGH), des réflexions sur la compétitivité et des premières mesures du Pulse (plan d’urgence local de soutien à l’emploi), le gouvernement a décidé de réunir les professionnels des différents corps d’état du BTP (artisans, architectes, bureaux d’études, professions immobilières, etc.) pour réfléchir ensemble à des mesures d’urgence. « Cette démarche consultative du gouvernement a démarré le 13 octobre, avec une trentaine d’acteurs, pour lancer les réflexions devant mener à l’identification des leviers d’action », a poursuivi Philippe Dunoyer. Le deuxième acte a eu lieu jeudi 27 octobre, avec une restitution des pistes d’actions. « Six propositions environ ont été formulées, puis classées par thème : accès au foncier, au financement, modifications de la réglementation, etc. Nous devons maintenant les prioriser, identifier les acteurs concernés, puis les traduire sous la forme de textes, de réformes, de soutiens financiers, etc. »

Une commission des grands travaux

« Nous avons demandé beaucoup de choses, reprend Frédéric Quentin, notamment sur le foncier à libérer dans le Grand Nouméa et sur les permis de construire à débloquer. Ainsi, une commission des grands travaux devrait être créée. Elle réunirait la DITTT (direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres), les communes du Grand Nouméa, les provinces, les promoteurs, etc. et elle serait chargée d’analyser les raisons des blocages qui représentent 6 milliards de projets en attente de lancement à Nouméa, et 40 milliards sur l’ensemble du territoire. »

« Il faut aussi simplifier les procédures, viabiliser les terrains, pallier les incohérences entre certains programmes et leurs coûts réels, et relancer des projets actuellement gelés, comme la FOL, par exemple », renchérit Josée Laurans-Sanuy, présidente de l’ordre des architectes de Nouvelle-Calédonie.

« Des mesures d’urgence sont nécessaires, ajoute Jean-Yves Portal, président de l’association des bureaux d’études. Mais il faut aussi agir au plan des projets pour en accélérer la réalisation, et aux plans de la législation et de la réglementation pour simplifier et uniformiser les textes dont toutes les administrations n’ont pas la même lecture. »

Des points faibles auxquels s’ajoute le retard pris par les projets soumis à la défiscalisation en attente d’un agrément de Bercy, « une quinzaine de dossiers, soit environ 35 milliards de francs », selon Frédéric Quentin.

« Des obstacles sont identifiés, des solutions émergent : il y a donc matière à avancer pour aider le secteur et préserver l’emploi, a conclu Philippe Dunoyer. Une prochaine réunion sera organisée à la fin du mois de novembre pour arrêter un plan d’urgence susceptible de relancer l’activité à court, moyen et long terme.

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