Le Schéma global des transports et de la mobilité

Mise à jour : 11 janvier 2016

La Nouvelle-Calédonie s’est engagée dans la construction de sa politique publique des transports et de la mobilité avec la rédaction du schéma global des transports et de la mobilité (SGTM) lancé en 2013. Ce schéma constitue une opération d’ampleur destinée à unir les forces du pays pour améliorer les conditions de mobilité des Calédoniens.

Il repose sur deux piliers :

  • un périmètre élargi permettant une approche globale et intermodale : le SGTM aborde tous les modes de transports (aérien, routier, maritime, etc.), quels que soient le lieu et l’échelle, faisant de la continuité des transports un principe fort du pays ;
  •  la volonté de se donner les moyens de suivre une politique qui fait du droit à la mobilité un moteur de la communauté de destin avec, en particulier, des réflexions et des propositions en matière de gouvernance et de financement des politiques de transport et de mobilité.

 

 

C’est dans la rédaction des Accords de Matignon-Oudinot de 1988 que l’on trouve les premières traces d’une politique continue d’envergure sur les transports. Orientés en faveur du rééquilibrage territorial, les accords ont engendré jusqu’à aujourd’hui une longue période d’investissements structurants.

Mais la répartition des compétences telle que définie dans la loi organique n’a apporté qu’une réponse partielle aux grands défis du pays en matière de transport et de mobilité, avec un mode de gestion fragmenté et sans coordination qui a atteint ses limites.

Dans un souci de cohérence et de meilleure articulation entre les projets, est apparue la nécessité de penser les transports et la mobilité en Nouvelle-Calédonie à l’échelle du pays. Le gouvernement a ainsi décidé d’établir un schéma global des transports et de la mobilité (SGTM) : un projet de planification qui instaure du lien et articule les initiatives de tous les acteurs. Le SGTM doit ainsi mettre fin à des actions sectorielles au profit d’un maillage d’actions guidées par un document stratégique, à des horizons à court, moyen et long termes.

 

Contexte et enjeux

 

La première phase de l’étude sur le SGTM a consisté en un diagnostic qui s’est déroulé d’avril à septembre 2013. Ce diagnostic a montré que les enjeux liés à l’évolution du système de transport sont très importants pour le pays qui court aujourd’hui un certain nombre de risques identifiés (rupture d’approvisionnement des Îles, insécurité routière, développement d’un état « tout automobile » ni durable ni énergétiquement efficient, etc.) aux conséquences lourdes (dépeuplement des Îles, frein au développement économique général, montée d’un sentiment d’injustice sociale, etc.).

 

Cinq grands objectifs ont été définis :

  • permettre à tous les citoyens de se déplacer simplement, en sécurité et à moindre coût ;
  • optimiser les financements publics ;
  • limiter l’exode de la population et organiser l’attractivité territoriale dans une optique de rééquilibrage ;
  • privilégier le développement durable en favorisant les transports collectifs ;
  • accompagner le développement économique du pays en tirant parti de l’essor de l’industrie métallurgique.

 

 

Le calendrier de la démarche

  • Avril 2013 : lancement de la démarche.
  • Septembre 2013 : rendu du diagnostic.
  • Décembre 2013 : rendu du rapport final d’étude et développement du scénario médian.
  • Mars 2015 : rendu du SGTM.
  • Septembre 2015 : validation par le comité de pilotage des grands principes, dont une gouvernance réunissant des représentants de toutes les institutions de la Nouvelle-Calédonie, afin de définir une politique de transport à l'échelle du pays, la création d'une agence de financement territoriale, le soutien aux chantiers en cours (Raï, délégations de service public dans l’aérien et le maritime, Néobus, centrale de mobilité, etc.), ainsi que la mise en place d’un cadre réglementaire en matière de transport.
  • Mars 2016 : création du Comité de gestion des transports et de la mobilité (CGTM).

Après examen du projet SGTM par les membres du CGTM, la dernière étape consistera à proposer au Congrès l’examen des projets de délibération correspondants.

 

Au regard des analyses effectuées dans le diagnostic, la seconde phase d’élaboration du SGTM a introduit trois scénarios aux ambitions contrastées. Le scénario retenu, dit « scénario médian »,  introduit une vision centralisée et coordonnée des politiques de transport et se base sur un ensemble de dispositions permettant d’apporter une réponse aux enjeux du diagnostic.

Il s’appuie sur quatre objectifs stratégiques :

 

Objectif 1 : mettre en cohérence et développer les politiques de transport

 

-> Définir un nouveau cadre de gouvernance des transports :

  •  mise en place d’une structure de gouvernance partagée ;
  •  création d’un observatoire des transports et de la mobilité ;
  •  mise en place d’un compte transport ;
  • mise en place d’une cellule d’appui ;
  • création d’une agence des routes.

 

-> Organiser et pérenniser le financement des transports à l’échelle pays :

  •  mise en place d’une agence de financement des transports et de la mobilité ;
  •  mise en place des modalités de financement des transports et de la mobilité.

 

-> Définir le cadre juridique général des transports :

  •  mise en place d’une délibération cadre des transports et de la mobilité ;
  •  création du code des transports de la Nouvelle-Calédonie ;
  •  mise en place de schémas locaux de transport.

 

Objectif 2 : garantir le droit à la mobilité

-> Maintenir ou renforcer la sécurité des déplacements :

  •  amélioration de la sécurité routière ;
  •  maintien du niveau de sécurité aérienne ;
  •  actualisation du cadre réglementaire de la sécurité maritime.

-> Améliorer l’accès à l’agglomération de Nouméa :

  • poursuite de la mise en œuvre du plan de déplacement de l’agglomération nouméenne ;
  • amélioration des transports collectifs sur le Grand Nouméa.

-> Assurer la desserte des zones de faible densité :

  • amélioration des liaisons interurbaines ;
  • développement des solutions alternatives.

-> Améliorer l’accès de tous aux transports :

  •  homogénéisation des tarifs entre les réseaux, notamment pour les publics spécifiques ;
  •  développement de modalités d’information accessibles à tous ;
  •  prise en compte des personnes en situation de handicap.

-> Améliorer le transport scolaire :

  • amélioration de l’organisation du transport scolaire en dehors du Grand Nouméa ;
  • rationalisation du transport scolaire du Grand Nouméa.
  •  

Objectif 3 : assurer la continuité territoriale à l’échelle pays

 

-> Favoriser l’articulation intermodale :

  • mise en place d’une centrale de mobilité ;
  • création d’une billetterie unique.

-> Poursuivre l’amélioration du réseau routier et des transports collectifs :

  • amélioration de la voirie du Grand Nouméa ;
  • amélioration du niveau de service de la RT1 ;
  • mise à niveau des chaussées et ouvrages d’art ;
  • réalisation d’aménagements localisés du réseau routier ;
  • articulation des transports collectifs entre les services interurbain et urbain ;
  • amélioration des transports collectifs sur VKP.

-> Améliorer et développer le transport maritime :

  • mise en place d’une délégation de service public ;
  • construction de gares maritimes dans les Îles avec services associés ;
  • amélioration des infrastructures portuaires dans les Îles ;
  •  mise en place de dépôts de carburant dans les Îles ;
  • développement du port de Népoui ;
  • amélioration de l’accueil des navires de commerce et de croisière.

-> Améliorer et développer le transport aérien :

  • mise en place d’une délégation de service public du transport aérien intérieur ;
  • organisation de la gouvernance du transport aérien intérieur ;
  • rationalisation et développement de l’outil de transport aérien intérieur et international ;
  • rationalisation du contrôle aérien et de la gestion du trafic aérien ;
  • adaptation des infrastructures aéroportuaires aux besoins.

 

Objectif 4 : favoriser la mobilité durable

 

-> Réduire les émissions polluantes :

  • accompagnement des acteurs du transport sur la thématique de l’éco-mobilité ;
  • amélioration du parc de véhicules roulants.

-> Favoriser les mobilités actives :

  •  définition de schémas directeurs des modes actifs ;
  •  intégration de prescriptions en faveur des vélos dans les projets d’aménagement routier ;
  •  incitation des usagers à l’utilisation des modes actifs.

-> Développer de nouvelles mobilités :

  • développement des services numériques facilitant la mobilité ou s’y substituant ;
  • préparation des grandes mutations d’avenir.

 

Les rendez-vous de la mobilité et des transports

Depuis 2013, le Forum de la Mobilité réunit chaque année les institutions et les acteurs du transport et de la mobilité de la Nouvelle-Calédonie (soit environ 200 personnes) pour leur permettre de se rencontrer, de débattre et de créer des liens. Traditionnellement organisé par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en septembre, au début de la Semaine européenne de la Mobilité, ce forum est suivi de la Journée de la Mobilité : une rencontre informative et ludique avec le grand public, sur la place de la Marne, initiée par le SMTU et le SMTI (syndicats mixtes des transports urbains et interurbains).

 

Le scénario retenu

 

 

Définition

Une centrale de mobilité est une structure (association, organisme, service public, etc.) destinée à faciliter la mobilité de ses usagers en leur permettant de bénéficier d’une information globale et cohérente sur toute l’offre de transport à leur disposition, afin de faciliter la multi-modalité. Pour cela, elle s’appuie sur Internet comme média de base, mais peut aussi être accessible depuis d’autres médias (téléphones portables, centres d’appels, etc.) et permettre l’achat en ligne de tous les titres de transports, voire d'un titre unifié (principe de la billettique unique).

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