Nickel.NC trace des perspectives

Six groupes de travail thématiques menés par vingt pilotes, plus de 200 organisations consultées, deux matinées de restitution qui ont réuni une dizaine d’intervenants chacune (lire l’encadré). Le cycle de travail sur le nickel calédonien, annoncé dans la déclaration de politique générale de Thierry Santa, est arrivé à son terme. La démarche visait d’abord à « partager et centraliser dans un socle commun les connaissances sur le secteur du nickel pour que les décideurs politiques s’en imprègnent et puissent prendre des décisions éclairées pour l’avenir », a rappelé le président du gouvernement. La diversité et la transversalité des thèmes abordés ont permis aux acteurs autour de la table de confronter leurs opinons et leurs idées. Une manière de "dépolitiser" le sujet comme l’ont notamment montré les conclusions. « La question du nickel concerne des éléments qui vont bien au-delà de l’aspect purement politique », a-t-il ajouté. À titre d’exemple, une enquête publiée ces jours-ci par l’Institut de la statistique et des études économique a mis en exergue qu’un quart des emplois du privé sont liés au nickel en 2019.  

Le socle de connaissances en ligne

Concrètement, l’ensemble des travaux réalisés durant le cycle de travail Nickel.NC est accessible sur le site www.nickel.nc, développé par les services du gouvernement. « L’idée est que ce socle commun de connaissances soit consulté par les élus, par les acteurs locaux et internationaux du secteur, et qu’il continue à être alimenté », a souhaité Thierry Santa. Une volonté partagée par les pilotes des groupes de travail. « Nous souhaitons poursuivre les travaux pour que le projet de guichet unique aboutisse », a lancé Dominique Lefeivre, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental et responsable de cette thématique dédiée à l’accompagnement par l’administration. Pour Catherine Ris, responsable du groupe sur la responsabilité sociétale et environnementale, cette démarche a permis de « poser les bases à partir desquelles il faut maintenant construire », a indiqué la professeur d’économie.

Des représentants des six groupes de travail étaient présents aux côtés de Thierry Santa.

Nickel vert

Autre objectif affiché par Nickel.NC : identifier et promouvoir les avantages du nickel calédonien par rapport à ses concurrents dans le monde, en exploitant notamment la piste du « nickel vert ». « C’est une démarche à long terme dont l’intérêt est de s’inscrire dans une vision, a approuvé Sébastien Lafargue, représentant du syndicat des industries minières. Miser sur le nickel vert est un pari osé, mais la conscience écologique mondiale va dans ce sens. Dans cinq, dix, quinze ans, cela aura un poids au niveau concurrentiel », a assuré le directeur de la société des mines de la Tontouta. Formation professionnelle et développement des compétences, fonds pour les générations futures ou encore poids du nickel dans l’économie calédonienne ont aussi été largement débattus durant ce cycle de travail. « La continuité de la démarche doit permettre d’aller plus loin sur l’ensemble de ces sujets, a encouragé le président du gouvernement. Les restitutions ont montré qu’il y a encore des marges de manœuvre pour améliorer la compétitivité des entreprises calédoniennes en termes de simplification administrative, de nouvelles technologies… ».