Wolbachia en action au Mont-Dore
Deux-mille-six-cents moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia se sont envolés sur la commune du Mont-Dore, lundi 17 janvier, en présence des partenaires du World Mosquito Program Nouvelle-Calédonie.
Après le succès rencontré à Nouméa, ce lâché de moustiques, organisé place des Accords de Boulari, marque officiellement le déploiement du programme World Mosquito Program (WMP) sur les communes du Mont-Dore et de Dumbéa. Les moustiques calédoniens Aedes aegypti porteurs de la bactérie Wolbachia vont ainsi pouvoir se reproduire avec les moustiques sauvages, leur transmettre la bactérie, ce qui va réduire leur capacité à transmettre la denge, le Zika ou le chikungunya.
Grâce aux 800 wolbibox, petits pots contenant des larves de moustiques dont la répartition sur la voie publique ou chez les particuliers a débuté au début du mois, environ 120 000 moustiques seront lâchés chaque semaine dans les quartiers les plus peuplés de la commune pendant six mois. À terme, près de 3 000 000 de moustiques seront ainsi libérés. Nadège Rossi, chef de projet du WMP, s’est montrée rassurante : « Ces lâchés correspondraient à un moustique par jour et par famille. De plus, la bactérie Wolbachia est inoffensive pour l’homme. Cette méthode est totalement naturelle. »
De son côté, le maire de la ville, Eddie Lecourieux, s’est réjoui de l’arrivée de ce programme sur la commune. Il en a profité pour rappeler qu’il fallait éviter de tuer les moustiques durant le lancement de la campagne afin qu’ils puissent avoir le temps de transmettre la bactérie aux autres moustiques.
La méthode Wolbachia
La méthode du WMP est respectueuse de l’environnement. Elle consiste à introduire une bactérie naturelle et inoffensive nommée Wolbachia, dans les moustiques calédoniens Aedes aegypti ce qui va réduire leur capacité à transmettre les virus de la dengue, du Zika et du chikungunya à l’Homme. Les moustiques porteurs sont ensuite relâchés dans la nature. Ils vont se reproduire avec les moustiques sauvages qui vont transmettre la bactérie à leur descendance. Au fil du temps, la majorité des moustiques devient porteuse de la bactérie et c’est ainsi que l’on évite les épidémies.
Les partenaires
Ce programme a pu se réaliser grâce à un partenariat entre le gouvernement, les villes du Mont-Dore et de Dumbéa , l’Institut Pasteur de la Nouvelle-Calédonie, l’université australienne de Monash. Sans oublier l’aide financière de L’État, de la province Sud et du Fonds pacifique.
Un programme de 150 millions
L’extension du programme WMP aux communes du Mont-Dore et de Dumbéa, notamment aux quartiers particulièrement exposés à un risque de dengue élevé, va coûter à environ 150 millions de francs.
Une initiative mondiale
Le World Mosquito Program en Nouvelle-Calédonie fait partie d’une initiative mondiale à but non lucratif qui vise à protéger les communautés locales contre les maladies transmises par les moustiques. La Nouvelle-Calédonie est le quatrième pays du Pacifique occidental à rejoindre l’initiative mondiale.Cette méthode a été initiée par l’université australienne Monash, et a été relayée par l’État français. En Nouvelle-Calédonie, le WMP est composé d’une vingtaine de personnes, œuvrant dans la lutte contre les maladies transmises par les moustiques Aedes aegypti. Cette méthode a fait ses preuves puisque dans d’autres pays du monde comme en Indonésie, le taux de dengue a diminué de 77 %, depuis l’arrivée de ce programme.