Le président du gouvernement à la rencontre des aires coutumières

Le président du gouvernement à la rencontre des aires coutumières

04 mars 2022

Politique

Une coutume d’au-revoir a clos la rencontre entre le cabinet du président Louis Mapou et les coutumiers de l’aire Xâracùù.

Une coutume d’au-revoir a clos la rencontre entre le cabinet du président Louis Mapou et les coutumiers de l’aire Xâracùù.

Le président du gouvernement Louis Mapou a entamé son cycle d’échanges avec les aires coutumières. Après une première séquence, le 24 février dernier, au siège de l’aire Djubéa-Kapumë, à Nouméa, le président vient de rencontrer les coutumiers de l’aire Xârâcùù. Retour sur ces deux premières visites.

Lors de sa déclaration de politique générale, le président Louis Mapou, en charge des affaires coutumières, avait annoncé son intention de mener, avec les instances de la coutume, une réflexion sur plusieurs sujets, et notamment sur l’organisation même de la coutume, qui participe depuis 1988 à la gestion institutionnelle du pays avec les huit conseils d’aires et le Sénat coutumier.

Reposer le sens du poteau central

Chacun le sait, la Nouvelle-Calédonie est à un moment charnière de son histoire. 2022 est une année de transition et il convient, pour reprendre l’expression utilisée par le président Mapou lors de son discours de politique générale, de reposer le sens du poteau central. C’est la signification de cette démarche entreprise en direction, et avec les aires coutumières.

Tout au long de cette tournée dans le pays, le président du gouvernement entend aborder la question des relations avec ces institutions de proximité sur des sujets de société essentiels, comme la santé, l’éducation ou encore les conflits.

En parallèle, d’autres sujets méritent que l’on s’y attarde car ils ont beaucoup évolué depuis leur mise en place. C’est le cas, par exemple, des missions de l’officier public coutumier, de celles du conseil coutumier et même de l’acte coutumier. Par ailleurs, il apparaît que certains mécanismes de nomination de chef de clan, ou de grands chefs, ne sont pas clairement aboutis, ce qui peut parfois générer des conflits, pour ne citer que ces points.

Rôle de médiateur

Ce jeudi 3 mars, le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie était donc à Boulouparis, à la rencontre du conseil coutumier de l’aire Xârâcùù, dont le territoire s'étend sur les communes de Boulouparis, Thio, Canala, La Foa, Farino, Sarraméa et Kouaoua. Louis Mapou a été accueilli par Roger Thévedin, président du conseil coutumier de l’aire et certains de ses membres.

Sur place, les membres du cabinet du président ont notamment pu observer le travail effectué par le conseil coutumier de l’aire Xârâcùù. Celui-ci a un véritable rôle de médiateur, qui va bien au-delà des problématiques strictement coutumières, jusqu’à agir sur la régulation de conflits miniers ou la réinsertion de personnes à leur sortie de prison. Le conseil coutumier a, par ailleurs, présenté les dossiers portés au sein de l’aire ainsi que ses besoins, notamment en termes de logistique, de ressources humaines et juridiques.

Évolution et budget

Au menu des échanges, également, la question de l’élaboration du cadre d’évolution de la coutume, la place des institutions coutumières dans la régulation des conflits, son périmètre d’intervention au sein comme en dehors de la sphère coutumière. Ou encore les liens entretenus par l’institution avec les assesseurs coutumiers, représentants de la coutume dans le système judiciaire.

Au regard de la situation financière extrêmement dégradée, dont a hérité le gouvernement actuel, la question de budget a évidemment été abordée ainsi que l’effort qui doit être fait au cours de cette année 2022.

La rencontre s’est conclue par un geste d’au-revoir et une invitation à poursuivre le dialogue au quotidien.

 

Avant de se rendre à Boulouparis, le jeudi 3 mars, le président Mapou avait rencontré les coutumiers de l’aire Djubéa-Kapumë, dont il dépend. Pour cette première, il avait été reçu au conseil coutumier par son président, John Tindao.

Avant de se rendre à Boulouparis, le jeudi 3 mars, le président Mapou avait rencontré les coutumiers de l’aire Djubéa-Kapumë, dont il dépend. Pour cette première, il avait été reçu au conseil coutumier par son président, John Tindao.

 

Djubéa-Kapumë pour commencer

Le président du gouvernement avait débuté sa tournée par la « maison », à savoir l’aire coutumière de Djubéa-Kapumë, à laquelle il appartient. Cette première rencontre a eu lieu le 24 février, à Nouméa, au siège de l’aire, où le président Mapou a été accueilli par John Tindao, président du conseil coutumier local et certains de ses membres. Les échanges entre les participants ont été fructueux.

Pour cette tournée, en plus d’une analyse de l’évolution de la coutume, le président a proposé, pour chaque aire, un bilan de la mise en œuvre de la délibération 2006-15 du 15 janvier 2007, relative aux actes coutumiers. En effet, 21 290 actes coutumiers ont été établis depuis 2008 jusqu’à aujourd’hui et concernent  les huit aires coutumières, 58 districts et 370 tribus. Sur cette même période, l’aire Djubéa Kapumë a recensé 1 525 actes coutumiers.

Prochaine étape pour le président du gouvernement, le jeudi 24 mars, à Poindimié, pour échanger avec le conseil coutumier de l’aire Paicî-Cèmuki.

 

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