Les dirigeants de la région planchent sur les catastrophes naturelles
Les dirigeants de la région planchent sur les catastrophes naturelles
22 septembre 2022
La conférence ministérielle Asie-Pacifique sur la réduction des risques de catastrophes naturelles organisée conjointement par le gouvernement australien et les Nations Unies, s’est tenue à Brisbane du 19 au 22 septembre. Joseph Manauté, membre du gouvernement chargé notamment de l’adaptation aux effets du changement climatique, y a présenté les grandes lignes de la politique mise en œuvre par la Nouvelle-Calédonie.
Cyclones, dépressions tropicales, tsunamis, inondations… Les catastrophes naturelles qui touchent la région Pacifique s’amplifient en termes de fréquence et d’intensité. Combinées aux effets de la pandémie de Covid-19 ces deux dernières années, les répercussions sur le développement des pays insulaires océaniens sont majeures. Investir dans la réduction des risques semble être une nécessité pour protéger les habitants, les moyens de subsistance et l’environnement. Tel était l’objet de la première conférence ministérielle Asie-Pacifique sur la réduction des risques de catastrophes naturelles intitulée « De la crise à la résilience : transformer l'avenir de la région Asie-Pacifique grâce à la réduction des risques de catastrophes ».
L’approche de la Nouvelle-Calédonie
Pour faire face aux conséquences des aléas climatiques, les états du Pacifique ont mis en place un certain nombre de politiques destinées à orienter leurs actions en matière de réduction des risques. La Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans une approche intégrée issue du cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030.
Le cadre de Sendai
Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030 a été adopté à la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophes, qui s'est tenue à Sendai, Miyagi (Japon), du 14 au 18 mars 2015.
Il définit quatre priorités :
1. comprendre les risques de catastrophes ;
2. renforcer la gouvernance des risques de catastrophes pour mieux les gérer ;
3. investir dans la réduction des risques de catastrophes aux fins de la résilience ;
4. renforcer l’état de préparation aux catastrophes pour intervenir de manière efficace et pour « mieux reconstruire » durant la phase de relèvement, de remise en état et de reconstruction.
Joseph Manauté, membre du gouvernement chargé notamment de l’adaptation aux effets du changement climatique, a exposé aux 39 nations et territoires de la région présents, les grandes lignes de la politique de gestion des risques mise en œuvre en Nouvelle-Calédonie. Confiée à la direction de la sécurité civile et de gestion des risques (DSCGR), elle repose sur cinq piliers :
1. la sensibilisation et l'accompagnement des communes ;
2. la mise en place d’unités coutumières de sécurité civile afin de valoriser les savoirs traditionnels et impliquer la jeunesse dans la protection de son patrimoine naturel et culturel ;
3. la valorisation du centre unique de traitement des appels de secours ;
4. la consolidation du schéma directeur d’analyse et de couverture des risques ;
5. la création d’un établissement public d’incendie et de secours.
A cet égard, il a souligné qu’« en réponse à une catastrophe, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie peut proposer aux pays de la région un soutien technique et logistique ».
Accentuer la transition énergétique
« Une prochaine étape consiste à relier cette politique publique au plan climat du pays », a poursuivi le membre du gouvernement. « Pour ce faire, l’urgence climatique et environnementale sera déclarée, afin de susciter une prise de conscience de la population et de bâtir un plan d’adaptation au changement climatique d’ici 2024 ».
La Nouvelle-Calédonie, membre du partenariat pour la résilience du Pacifique (PRP), a participé à l'adoption de la stratégie 2050 pour le continent Pacifique bleu.
Joseph Manauté a mis en lumière certaines des actions engagées par le gouvernement pour soutenir la transition énergétique, telles que la décarbonation de l’industrie minière et métallurgique. Des ambitions importantes sont affichées : réduire de 30 % la consommation énergétique des ménages.
Cette conférence a également été l’occasion pour Joseph Manauté de rencontrer certains de ses homologues, à l’instar de Meaghan Scanlon, ministre australienne en charge de l'environnement et de la grande barrière de corail. Ils ont échangé sur les enjeux environnementaux auxquels sont confrontés les deux pays et esquissé les premiers contours d’un partenariat en matière de préservation des écosystèmes remarquables de la mer de Corail.