Le Muz prend forme et devrait ouvrir en 2025

L’avancement des travaux

Un peu plus de quatre ans après sa fermeture, les travaux de rénovation et d’extension du musée de Nouvelle-Calédonie sont toujours en cours. Aujourd’hui 90 % du gros œuvre est déjà achevé malgré des aléas qui ont bousculé le calendrier du chantier. « Nous avons connu des difficultés mais nous sommes maintenant à mi-chemin. L’allongement du délai s’explique notamment par la crise Covid et la guerre en Ukraine qui ont eu leurs conséquences », a expliqué Vaimu’a Muliava.

À cela s’ajoute la détection, lors des travaux de rénovation, de la présence de plomb dans les charpentes des anciens bâtiments. Une découverte qui a nécessité des actions de traitement supplémentaires, qui ont elles aussi retardé les travaux.

Du côté du second œuvre, 20 % du travail a été exécuté. La réception des travaux est prévue pour le 28 février et sera suivie d’une marche à blanc de six mois.

En immersion dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie

Le Muz a été pensé de sorte à plonger ses visiteurs dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie grâce à une collection unique d’objets historiques et à des expériences immersives.

Le parcours des visiteurs sera divisé en huit séquences consacrées :

• au peuplement du Pacifique, avec de nouvelles technologies immersives ;
• aux « origines », avec une mise en valeur de l’époque allant du peuplement Lapita il y a 3000 ans à la formation de « l’ensemble culturel kanak », de l’an 1000 jusqu’au début du 19e siècle ;
• à la société traditionnelle kanak ;
• à l’Europe dans le monde kanak, de l’arrivée des premiers Européens en 1774 aux lendemains de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie en 1853 ;
• à « l’évolution d’un terroir kanak », avec un focus sur Canala ;
• au pays en devenir, avec un focus sur l’histoire de la Nouvelle-Calédonie de 1860 à 1998 ;
• à la communauté de destin, en proposant un espace d’exposition semi-permanent, qui aura comme socle l’accord de Nouméa.
• à l’Océanie dans son ensemble, avec le cabinet des arts océaniens.

Des expositions temporaires, organisées dans une salle modulable, donneront également l’occasion d’approfondir les thématiques déclinées dans l’exposition permanente.

En complément, des jardins ethnobotaniques orneront les extérieurs du musée  et permettront de découvrir les plantes utilisées pour la fabrication des objets exposés et surtout de rappeler le lien entre culture et nature.

Des objets exposés et conservés en toute sécurité

Le projet de transformation totale du musée est née de contraintes constatées par les équipes de l’établissement en termes de place, mais également de protection du patrimoine exposé et entreposé.

« Ce musée va devoir développer des partenariats avec d'autres musées à l’international et donc assumer une responsabilité importante pour le transport et la protection des œuvres qui seront déposées, a précisé le haut-commissaire Louis Le Franc. Tout cela a été totalement intégré dans le projet en cours ».

En effet, le futur établissement de culture offrira un lieu sûr et adapté.

« Le Muz est un réel bijou par son contenu car nous sommes la seule île du Pacifique à posséder une collection autochtone aussi importante en quantité et en qualité, mais il l’est aussi dans la forme. En effet, les travaux ont été l’occasion d’atteindre les normes internationales en termes de circulation, de protection et de conservation des œuvres », a ajouté Vaimu’a Muliava.

Un financement partagé

Pour rappel, le projet de rénovation et d’extension du musée de la Nouvelle-Calédonie fait partie du contrat de développement 2017-2023. Le financement du projet a été revu à la hausse en raison des retards qu’il a subis.

« Le budget était initialement prévu à 2,1 milliards de francs, a indiqué Yoann Lecourieux. Tenant compte des imprévus du chantier, il a été revu à la hausse pour atteindre 3 milliards de francs. Nous avons pu en réajuster une partie dans les avenants du contrat de développement en fin d’année dernière avec l’État, pour arriver jusqu’à 2,5 milliards et la différence sera, quant à elle, prise en charge par la Nouvelle-Calédonie ».

Au total, l’investissement de la Nouvelle-Calédonie sera à hauteur de 1,324 milliards de francs.