Sécurité routière, des sanctions renforcées
Le gouvernement vient d’approuver une série de mesures modifiant le code de la route calédonien. La tolérance diminue pour certaines infractions. La lutte contre l’insécurité routière reste une priorité pour l’exécutif.
Les automobilistes seront invités à lever le pied lorsque ces mesures seront définitivement adoptées après leur examen au Congrès au premier semestre 2016. Le projet de texte prévoit notamment d’abaisser les limitations de vitesse en cas de pluie : 90 km/h au lieu de 110 et 70 km/h au lieu de 90. Si la visibilité est très réduite (moins de 50 mètres), les conducteurs ne devront pas dépasser 50 km/h sur l’ensemble du réseau routier. « Une mise à jour du code de la route devait être effectuée pour mettre fin à certaines incohérences, mais aussi pour prendre des mesures plus sévères », explique Cynthia Ligeard, membre du gouvernement en charge de la sécurité routière. Ainsi, le dispositif de sanction se durcit pour les chauffards. Un dépassement de 40 km/h ou plus de la vitesse maximale autorisée (contre 50 km/h actuellement) sera désormais puni par une suspension du permis de conduire. Autre exemple, l’amende pour l’usage d’un téléphone tenu en main dans un véhicule en circulation passera à 15 000 francs au lieu de 3 000 francs aujourd’hui. Une réévaluation qui touchera aussi les conducteurs et passagers de motos, scooters ou quads qui ne porteront pas un casque homologué et régulièrement attaché, c’est-à-dire avec la jugulaire sanglée sous le cou.
Suspension administrative du permis
Avant d’être traduit en texte législatif, le travail du gouvernement a été présenté aux différents acteurs de la sécurité routière (auto-écoles, prévention routière, associations…), puis soumis à la commission de la réglementation et de la circulation routière qui a validé l’ensemble des propositions. L’une d’elles concerne le dispositif de suspension administrative du permis de conduire. Le président du gouvernement pourra prendre un nouvel arrêté de suspension à l’encontre d’un conducteur ayant eu son permis retiré pour avoir conduit sous l’empire d’un état alcoolique ou de stupéfiants et ayant négligé ou refusé de se soumettre à l’examen médical obligatoire dans les délais prescrits. « Toutes ces modifications étaient nécessaires, mais le travail n’est pas terminé », souligne Cynthia Ligeard. 49 tués étaient à déplorer sur les routes calédoniennes en 2015. Les causes des accidents demeurent inchangées : alcool, stupéfiants et vitesse excessive ou mal adaptée. Près de 80 % des victimes décédées ne portaient pas la ceinture de sécurité.