Le Miroir du Débat remis au gouvernement
Lundi 6 décembre, la Commission du Grand débat a remis aux onze membres du gouvernement, en présence de Monsieur Albert Dupuy, haut-commissaire de la République, le Miroir du Débat. Ce document est le fruit de plusieurs mois d'expression dans l'ensemble du pays. Il reflète ce que les Calédoniens pensent de leur école et ce qu'ils en attendent.
Une grande légitimité démocratique
Le débat s'étant appuyé sur trois canaux de participation, le Miroir comprend trois volets:
- la synthèse des débats publics,
- le blog du Grand débat,
- les contributions écrites de personnes et d’organisations syndicales, politiques et associatives.
Le premier canal, celui des débats publics, a concerné 3 700 personnes. Pour Claude Thélot, « 1,5 % de la population, c’est beaucoup de participation. Cela confère une très grande légitimité démocratique à l’exercice que l'on peut qualifier “d’expression démocratique du pays” ». Une mobilisation effective sur l’ensemble des trois provinces, celle des îles Loyauté et du Nord s’étant mieux mobilisées que celles du Sud, dans les écoles et établissements scolaires « mais aussi hors système éducatif, en mairies et en tribus notamment, un très bon point ». Un même débat a souvent concerné plusieurs entités. Ainsi, pour 210 réunions, ce sont 513 structures qui se sont engagées dans la discussion.
Les sujets choisis par les Calédoniens
Pour les Calédoniens, la question la plus préoccupante est « Comment motiver et faire travailler efficacement les élèves ?»
La question de la co-éducation et par conséquent des relations entre les parents et l'Ecole, la volonté d'une école calédonienne qui transmette des valeurs et une culture commune, la qualité de vie scolaire des élèves et la carrière des enseignants sont les sujets, parmi les plus choisis, qui marquent la particularité calédonienne.
En conclusion, « même si les avis recueillis sont divers, des zones de convergence apparaissent. Elles sont suffisamment épaisses pour en déduire que les positionnements des uns et des autres sont variés, mais ne sont pas “écartelés”. La pensée éducative calédonienne a ainsi été précisée », analyse Claude Thélot. Ce Grand débat représente donc une avancée dans le projet éducatif calédonien.
Partant de la réussite et de la motivation de l’élève, les contributions se rejoignent pour donner cinq clés de lecture :
- Améliorer l’aide et l’accompagnement de l’élève tout au long de sa scolarité. C’est de ce point de vue que doivent être abordées les questions de la fonction des enseignants et du rôle des parents, dans un véritable partenariat de co-éducation ;
- Réfléchir à des références communes pour que l’Ecole aide à vivre ensemble, toutes ethnies et cultures confondues. Définir ce socle commun est un préalable à la mise en place de moyens adaptés, tels que les programmes par exemple ;
- Aider la jeunesse à rentrer dans le travail, c'est-à-dire bien articuler éducation et monde professionnel (thème de l’orientation, mais pas seulement) ;
- Marier le souci de la diversité des élèves (à mieux prendre en compte) avec celui de l’égalité des chances (avec un effort d’uniformisation – y compris au sens littéral du terme, l’exemple de l’uniforme vestimentaire revenant souvent) ;
- Améliorer la qualité de vie de l’élève, soit les conditions de vie scolaire (transport, internat, rythmes…).