Le point sur la "Mission Enseignement"

Le point sur la "Mission Enseignement"

07 juillet 2010

Éducation et formation

Le point sur la "Mission Enseignement"

Sonia Backes, membre du gouvernement chargée de l'enseignement, a présenté à la presse les quatre points forts de sa "mission-enseignement" à Paris.

" La mission effectuée à Paris du 17 au 23 juin 2010 a concerné principalement les quatre dossiers évoqués ci-après.

 

Projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie

 

Le rendez-vous avec la ministre de l’Outre-mer a porté essentiellement sur la construction du projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie. Marie-Luce Penchard est particulièrement sensible à la nécessité de ne laisser personne sur le bord du chemin. Il en va de la sérénité de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

J’ai eu l’occasion, lors de ma mission, de rencontrer l’un des rédacteurs de la loi d’orientation et de programme, votée en métropole en 2005, qui pourra nous apporter son expertise, notamment sur la méthode à employer.

J’ai engagé depuis plusieurs mois, sur l’ensemble du territoire et avec tous les acteurs et partenaires du secteur de l’enseignement, un travail et une réflexion de fond ayant pour base :

 

  • le colloque de 2002 (60 réunions avaient eu lieu sur l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie) ;
  • les rapports d'expertise du primaire et du secondaire fait par ProEd ; 
  • les journées de l'école ;

auxquels viendront s'ajouter les préconisations qui seront faites par la commission du grand débat.

 

Notre objectif : assurer l’égalité des chances (efficacité et équité du système scolaire pour tous), la réussite de tous les élèves dans leurs projets et leurs espoirs, transmettre les valeurs de la République et de la Nouvelle-Calédonie.

 

Pour cela, il sera nécessaire entre autres de :

 

  • définir les objectifs quantitatifs et concrets ;
  • définir dans ce cadre-là les obligations scolaires, les droits et devoirs des élèves, des enseignants et des parents ;
  • définir le cadre de la vie à l’Ecole :

                           - calendrier scolaire ;

                           - adapter les rythmes scolaires quotidien, hebdomadaire et annuel aux besoins des élèves et aux spécificités de la                            Nouvelle-Calédonie.

  • définir les enseignements scolaires ;
  • définir les structures et le fonctionnement des établissements scolaires et en lien avec l’école.

 

Reconnaissance des diplômes étrangers

L’objectif de cette réunion de travail avec le Centre international d’études pédagogiques (CIEP) était de nouer un partenariat avec cet établissement public du ministère de l’Education nationale qui est l’organisme responsable, au niveau national, de la reconnaissance des diplômes étrangers.

Le CIEP est favorable à la signature d’une convention avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pour fournir à tous les Calédoniens qui en feront la demande, une attestation de comparabilité de leur diplôme étranger avec les diplômes français. Cette attestation est reconnue en Métropole (comme en Europe ou à l’étranger) pour l’accès aux emplois publics et privés et pour la poursuite des études. La conclusion d’une telle convention permettra également à la Nouvelle-Calédonie de faire partie du réseau international et européen ENIC-NARIC, lequel regroupe l’ensemble des organismes chargés de la reconnaissance des diplômes par leurs pays respectifs. 

 

La condition de l’étudiant calédonien

La proposition de création d’un CLOUS (Centre local des œuvres universitaires et scolaires) en Nouvelle-Calédonie, telle que formulée par le rapport Poigoune, n’a pas été retenue par la demande du ministère de l’Enseignement supérieur.

Après des discussions avec les ministères de l’Enseignement supérieur et de l’Outre-mer au cours des derniers mois, on s’oriente donc vers la création d’une « Maison de l’Etudiant » dans le cadre d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) dans lequel participeront l’Etat, le gouvernement, les trois provinces et tous les acteurs jouant un rôle dans les conditions de vie des étudiants en Nouvelle-Calédonie.

Cette structure aurait vocation à remplir l’ensemble des missions dévolues aux CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) et à constituer le « guichet unique » pour l’ensemble des œuvres universitaires. Cette proposition a été soutenue par le ministère de l’Outre-mer.

Une rencontre a eu lieu avec la Mutuelle des Etudiants (LMDE) afin d’étudier les conditions dans lesquelles la LMDE pourrait ouvrir une antenne ou offrir des prestations en Nouvelle-Calédonie. La LMDE a accueilli très favorablement cette démarche et propose de mener une étude de marché et de faisabilité.

 

Le nouveau diplôme d’instituteur

Depuis plusieurs mois, mon cabinet, l’Institut de formation des maîtres et l’Université de Nouvelle-Calédonie travaillent de concert pour élaborer une nouvelle maquette de formation pour les instituteurs (recrutés au niveau baccalauréat), afin de tenir compte de la disparition du DEUG d’enseignement précédemment délivré à l’issue de la formation à l’IFM-NC.

Les discussions avec le cabinet de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, sur la validation de cette maquette ont permis d’aboutir à la délivrance d’une licence par l’Université de la Nouvelle-Calédonie et d’un diplôme professionnel d’instituteur par le vice-recteur de Nouvelle-Calédonie pour les jeunes calédoniens qui présenteront le concours d’instituteur et à l’issue de la formation de trois ans à l’IFM-NC

Une demande officielle d’habilitation de l’UNC pour délivrer cette licence sera prochainement transmise à la ministre de l’Enseignement supérieur et une convention élaborée pour définir les modalités précises de coordination et de collaboration entre l’IFM-NC et l’UNC. 

 

Les psychologues scolaires 

Depuis plus de huit ans, un flou juridique a fait obstacle à la délivrance du diplôme d’Etat de psychologie scolaire à des fonctionnaires calédoniens. Il a donc été impossible pour des personnes remplissant toutes les conditions (3 années d’exercice en tant qu’instituteur et titulaire d’une licence de psychologie) de suivre la formation de psychologue scolaire et d’intégrer ce corps.

Depuis plusieurs mois, le travail effectué avec les services du ministère de l’Education nationale a permis de lever cet obstacle juridique injustifié.

Une dernière expertise sera demandée à la direction des affaires juridiques du ministère de l’Education nationale laquelle, si elle confirme les discussions parisiennes, devrait ouvrir la voie à la possibilité pour nos enseignants du premier degré, titulaires d’une licence de psychologie de préparer et de se voir délivrer le diplôme d’Etat de psychologie scolaire après un an de formation en Métropole.

Il est donc prévu d’établir des conventions avec certains centres de formation afin de faciliter cette formation et de doter la Nouvelle-Calédonie de psychologues scolaires formés et reconnus.

 

 

Autres entretiens

 

  •  Présentation des dispositifs d’e-enseignement, réalisée par IBM et qui ouvre des perspectives très intéressantes en matière d’accès à l’éducation, de diffusion des enseignements et de désenclavement de certaines zones reculées. Ces pistes seront creusées pour identifier des actions concrètes qui pourraient être menées et intégrer pleinement la dimension e-enseignement à la politique éducative calédonienne.
  • Rencontres avec les responsables du Master HEC, dont la création en Nouvelle-Calédonie a dû être abandonnée en raison de problème de co-habilitation avec l’UNC. Ce projet de Master serait un atout majeur pour l’offre de formation supérieure en Nouvelle-Calédonie. HEC est favorable au renouvellement de la démarche et la Ministre de l’Enseignement supérieur  a été saisie afin de savoir dans quelles conditions et selon quelles modalités il pourrait être envisagé de relancer ce projet.

 

 

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