Des pompiers en formation de haut niveau
Douze pompiers communaux bénéficient d’une formation de chefs de groupe organisée, pour la première fois en Nouvelle-Calédonie, par l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP). Elle se déroule du 24 juillet au 11 août, en collaboration avec le centre de formation de la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR).
Alors qu’ils doivent rejoindre une intervention pour un feu d’immeuble, des sapeurs-pompiers ont la mauvaise surprise de tomber sur le véhicule accidenté de leurs collègues partis quelques minutes plus tôt. Ils vont devoir gérer les deux situations sous les ordres de leur chef de groupe. Ceci est un exemple de scénario auquel ont été confrontés les stagiaires actuellement en formation avec l’ENSOSP. « Ce n’était pas une manœuvre évidente ! Il faut vite cogiter, fixer les priorités et avoir les réactions immédiates », commente Yannick Lavigne, chef de corps à Lifou, qui a commandé cet exercice délicat.
« L’objectif de la formation est de pouvoir encadrer des opérations de secours qui peuvent compter jusqu’à seize personnes et quatre à cinq engins sur tous types d’interventions, explique le commandant Noël Écochard, responsable du plateau technique de l’ENSOSP. Nous confrontons les stagiaires à de nombreuses situations pour qu’ils montrent leurs capacités à s’adapter : accidents sur la voie publique, avec des produits dangereux, feux d’appartements, dans des établissements recevant du public… » Lesquels sont recréés de la manière la plus réaliste possible, fumée et gémissements des victimes compris !
Six manœuvres par jour
Réservée en Métropole aux officiers, cette formation a pu être mise en place pour douze adjudants issus des centres d’incendie et de secours de Dumbéa, du Mont-Dore, de Païta et de Lifou. « Elle a débuté par une trentaine d’heures d’enseignement à distance avec l’École nationale, puis à deux journées d’exercices sur le simulateur virtuel du centre de formation de la DSCGR, explique son responsable, le lieutenant Alexandre Rossignol. Maintenant, nous sommes sur le terrain où six manœuvres sont organisées par jour ». Côté logistique, il a fallu transformer l’ancien site du CHT Gaston-Bourret en véritable ville d’entraînement (lire l’encadré). « Les scénarios des exercices sont construits en fonction de la progression de chaque stagiaire dans le but qu’ils accèdent tous au même niveau de compétences à la fin », précise le commandant Noël Écochard qui dispense la formation avec le capitaine Xavier Laffrat, responsable du service technique de l’ENSOSP.
Montée en compétences
Une formation « très intense où tout est minuté, confie l’adjudant Franck Roussel. Cela va me permettre d’évoluer au sein du centre de secours de Dumbéa qui aura désormais trois chefs de groupe ». Pour Yannick Lavigne, ancien pompier de Paris, il s’agit de la plus importante formation de sa carrière, « très bénéfique à tout point de vue ». Cette opération, financée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a pour objectif de poursuivre la montée en compétences des pompiers calédoniens qui exercent dans les centres communaux d’incendie et de secours.
Un plateau technique recréé
Plus de 66 manœuvres doivent se dérouler pendant la formation qui est habituellement organisée sur le plateau technique de plusieurs hectares de l’ENSOSP à Vitrolles. Pour son adaptation en Nouvelle-Calédonie, les intervenants ont pu profiter du complexe du CHT Gaston-Bourret désormais vide. Son plan a donc été revu à la manière d’une petite ville avec ses voies de circulation, ses hôtels, ses commerces, ses entreprises, ses écoles – signalés par de grands écriteaux – et même un centre de secours. Deux logisticiens de la DSCGR sont chargés du bon déroulement des manœuvres et veillent au respect des consignes de sécurité. Afin de varier les environnements opérationnels, des exercices à la journée sont aussi prévus sur les communes de Dumbéa et du Mont-Dore.