Lara Grangeon prend le large

Lara Grangeon prend le large

21 août 2018

Jeunesse et sports

Pour ses premiers championnats d’Europe en eau libre, la championne a décroché le bronze.

Pour ses premiers championnats d’Europe en eau libre, la championne a décroché le bronze.

Lara Grangeon a remporté en Écosse ses deux premières médailles européennes en eau libre. Avec l’équipe de France lors du relais mixte sur 5 km, et en individuel sur 25 km, en une course magnifique de 5 heures, 19 minutes et 42 secondes. Une « première étape », dit notre championne, encore nouvelle dans le paysage international de l’eau libre, mais qui se projette déjà aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.

De nombreux Calédoniens lui ont envoyé des centaines de SMS, mails et mots de soutien pour la féliciter. Lara Grangeon a confirmé dimanche 12 août sa détermination et ses capacités impressionnantes sur de longues distances, en décrochant aux championnats d’Europe à Glasgow la troisième place du 25 km, après celle du relais mixte sur 5 km.

Elle a dit son bonheur à l’issue de la course et remercié « toutes les personnes qui rendent possible ce projet, par leur soutien et leurs encouragements ». A bientôt 27 ans, la Calédonienne, toujours licenciée du CNC, n’oublie jamais son île natale. « Je suis très fière de représenter mon Caillou sur chaque rendez-vous sportif ! » dit celle qui a choisi de prendre le large, en exprimant désormais ses performances en milieu naturel. Rencontre avec une passionnée, plus déterminée que jamais.

 

Avec ses coéquipiers du relais mixte sur 5 km.

Avec ses coéquipiers du relais mixte sur 5 km.

 

Vous vous êtes lancée il y a seulement deux ans dans cette nouvelle aventure en eau libre. Pourquoi avoir choisi de sortir des bassins ?

J’ai toujours aimé prendre les départs des traversées en Nouvelle-Calédonie, celles de l’îlot Canard et du phare Amédée, mais aussi simplement me baigner à la baie des Citrons ou à l’anse Vata. Mon amour pour l’eau libre n’est donc pas récent ! Mais le vrai déclic, c’est mon envie d’avoir une médaille aux Jeux olympiques.

J’adore m’entraîner, nager plusieurs kilomètres par jour et j’ai donc développé mes qualités d’endurance. Je pense que les longues distances, le côté tactique peuvent m’être favorables.

Et cela vient de se vérifier en Ecosse ! Qu’est-ce qui compte le plus dans ce genre de compétition : l’expérience, l’encadrement, la tactique… ?

L’an passé, j’avais pris le départ des championnats du monde d’eau libre, où j’avais fini 13e. Je n’ai pas disputé beaucoup de courses en eau libre et il me semble essentiel d’en faire un peu plus pour acquérir de l’expérience. Parfois, mes choix durant la course sont encore un peu hésitants, mais j’apprends. Et j’ai de nombreux conseils de l’encadrement qui me font progresser. Mais l’expérience personnelle reste très importante, prendre telle ou telle trajectoire, faire des accélérations à tel moment, savoir comment réagissent les différentes concurrentes, les passages de bouées… Il y a quelques aspects tactiques et techniques à prendre en considération.

Que représentent pour vous ces deux premières médailles en eau libre sur la scène internationale ?

C’était un pari risqué de mettre l’accent sur l’eau libre. Pour ces championnats d’Europe, j’étais qualifiée en bassin aussi, mais j’ai choisi de prioriser l’eau libre. Ces médailles représentent une prise de décision, et elles valident mes progrès et mes capacités à faire partie des meilleurs, donc c’est très positif !

Toutes les courses en eau libre sont différentes. L’eau libre, c’est beaucoup d’adaptation. Sur le 25 km, il fallait être très attentive pendant plus de 5 heures de course, il y avait de nombreuses accélérations et le passage le plus important, c’est quand les garçons nous rattrapent… Il faut prendre le bon wagon !

Quels sont vos prochains objectifs ?

Les coupes du monde d’Abu Dhabi, en novembre 2018, et de Doha, en mars 2019, qui sont qualificatives pour les championnats du monde de juillet 2019. Il faudra faire dans les dix premières pour se qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo. À plus long terme, mon objectif est d’être médaillée aux Jeux olympiques.

Une vie de championne

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39 titres de championne de France, 2 records de France, 6 médailles de bronze aux championnats d’Europe, double vice-championne d'Europe, 8e aux championnats du monde, deux fois sélectionnée aux Jeux olympiques, 36 médailles d'or aux jeux du Pacifique... Lara Grangeon est une championne mais, surtout, elle est LA championne des Calédoniens. La Nouméenne, qui fêtera ses 27 ans le 21 septembre, est une ambassadrice de son île natale partout où elle se rend et un exemple pour les jeunes Calédoniens. Parallèlement à ses entraînements, la jeune femme a décroché un master 2 Management du sport. Et elle est actuellement en 3e année à l’EDHEC, une école de commerce. Surtout, elle fait des valeurs associées à son sport – effort, assiduité, combativité, fair-play – une ligne de conduite aussi dans sa vie.

 

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