Le tournoi des quatre nations

La sélection calédonienne affrontera Fidji ce soir au stade Numa-Daly. Un match d’ouverture en forme de coup de chapeau aux stars mondiales réunies pour la toute première Aircalin Classic Rugby Cup Nouméa, du 24 août au 1^er septembre. Quatre équipes de Classic Rugby – sélections nationales de joueurs de plus de 33 ans – disputeront cette première édition : France, Nouvelle-Zélande, Australie et Fidji. De sacrées carrures internationales, ces vétérans, qui entendent bien se faire plaisir et offrir aux Calédoniens du beau spectacle.

Quelques heures avant le coup d’envoi des rencontres, Nicolas Metzdorf, porte-parole du gouvernement, a reçu les représentants des délégations australiennes, françaises et fidjiennes dans la salle des délibérations de l’institution. Si le décor était solennel, le moment était des plus chaleureux, au côté des membres de l’Académie du Pacifique Sud Rugby et des représentants de la direction de la Jeunesse et des sports (DJS).

Photo de famille au gouvernement.

« Faire rayonner le rugby »

« On a de grands gaillards chez nous qui peuvent être l’élite de demain », a plaisanté le porte-parole du gouvernement. Une manière d’évoquer tout l’enjeu de l’événement : « valoriser ce sport, le développer, repérer des potentiels », bref, « faire rayonner le rugby en Nouvelle-Calédonie ». Car cette grande fête du ballon ovale s’insère dans un projet plus vaste, dont les têtes de pont sont : la création en 2017 du pôle espoirs rugby, au lycée du Grand Nouméa, et le lancement à la rentrée 2019 de l’Académie du Pacifique Sud Rugby. Cette association présidée par Willy Taofifenua, ancien troisième ligne aile de Grenoble et fervent promoteur du rugby sur le territoire, est le véritable pivot de l’ambition rugbystique calédonienne. Alain Paco, l’ancien talonneur six fois champion de France et responsable sportif de la future Académie, l’a rappelé, témoin avec Willy des difficultés des Calédoniens arrivant trop jeunes en métropole pour se former : « le but est de fixer plus longtemps les jeunes près de leur famille avant qu’ils ne franchissent le Rubicon ».

Des valeurs pour l’avenir

Mieux former et entourer les jeunes joueurs, accompagner au plus près les futurs professionnels, cette ambition pour le rugby calédonien commence donc ce soir, au stade de Magenta. Pour Nicolas Metzdorf, l’impact de cet événement réside aussi dans son rôle fédérateur, « vecteur de rassemblement de tous les Calédoniens ». Le Fidjien Waisele Serevi a souligné les valeurs du rugby, « engagement, honnêteté, confiance, des valeurs requises partout, dans la famille, en société, au travail. En inculquant ces valeurs, on forme des personnes meilleures pour l’avenir. » Une belle ambition qui fait dire aussi à Hervé Mazzocco, ancien 3^e ligne de Clermont qui a imaginé cette Classic Rugby Cup Nouméa, « on veut amener du plaisir avec cette fête du rugby, et on est venu pour rester. » Cette édition est donc la première d’une longue série et elle se positionne déjà comme un appel du pied à faire de la Nouvelle-Calédonie la base avancée de la France pour les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.

Quelques joueurs (ici Willy Taofifenua) ont tâté du ballon avec les jeunes de Sport Action, jeudi, sur la plage de Magenta.

Une Académie en 2019

L’Académie du Pacifique Sud Rugby (18-21 ans) est le prolongement du pôle espoirs. Elle ouvrira ses portes à la rentrée 2019 aux Calédoniens ainsi qu’aux Wallisiens et Futuniens, filles et garçons. Elle en accueillera une vingtaine à la rentrée 2019, pour monter ensuite jusqu’à 45. Elle pourrait être basée au Centre international sport et expertise (CISE) de Koutio. Dans le cadre d’une convention de délégation de gestion avec les représentants de la Fédération française, cette association de type loi 1901 aura vocation à renforcer la formation rugbystique, scolaire et professionnelle des jeunes. Son président est Willy Taofifenua. Alain Paco est l’actuel responsable sportif.