Le projet Wolbachia sur la bonne voie
Un peu plus d’un an après les premiers lâchers de moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia à Nouméa, l’équipe du World Mosquito Program a présenté un premier bilan. Malgré la sécheresse et la crise sanitaire, il s’avère positif.
Initié en 2018 dans le cadre d’un partenariat entre le gouvernement, la ville de Nouméa, l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et l’université australienne de Monash, le World Mosquito Program (WMP) vise à enrayer les épidémies de dengue, de Zika et de chikungunya. Comment ? « En introduisant la bactérie Wolbachia dans les moustiques afin de réduire leur capacité à transmettre à l’homme les virus responsables de ces trois maladies, explique la chef de projet Nadège Rossi. Ils sont ensuite relâchés dans la nature afin de se reproduire avec les moustiques sauvages et transmettre la bactérie à leur descendance. » Au fil du temps, la majorité des moustiques devient porteuse de la bactérie, réduisant ainsi le risque d’épidémies.
Des événements défavorables
De juillet 2019 à juin de cette année, de nombreux lâchers de moustiques ont eu lieu dans les différents quartiers de Nouméa. Mais pendant cette phase clé du projet, l’équipe a dû jongler avec une période de sécheresse peu propice à la multiplication des insectes, puis avec la crise sanitaire. « Face à cette situation inédite, une réorganisation du programme a été nécessaire, indique la chef de projet. Les lâchers ont été restreints pendant le confinement, mais ont repris dès la fin de cet épisode et ont été renforcés jusqu’en juin. »
Opération accomplie dans la plupart des quartiers
Malgré ces embûches, les bonnes nouvelles sont au rendez-vous du premier bilan. « Les moustiques porteurs de Wolbachia sont présents sur l’ensemble de la commune, détaille Nadège Rossi. Ils se reproduisent et on peut même dire que leur installation est désormais effective dans certaines zones, telles que la Vallée-des-Colons, le 4e kilomètre, Haut-Magenta, Nouville ou Val Plaisance… »
Dans les quartiers où ils sont encore peu nombreux, des lâchers complémentaires débuteront en fin d’année (lire l’encadré) afin de consolider la présence des moustiques Wolbachia.
2 500 Wolbicaps pour une stratégie ciblée
Pendant trois à six mois à compter de décembre, des Wolbicaps seront placées chaque semaine dans des récipients d’eau marqués aux couleurs du programme. Ces contenants, qui seront contrôlés régulièrement par les agents, seront disposés dans des quartiers ciblés. Sur le domaine public, mais aussi chez des particuliers volontaires. « Les personnes qui disposent d’un jardin ou d’un coin de verdure facilement accessible, pourront participer à cette opération, explique Nadège Rossi. Les candidats peuvent d’ores et déjà prendre contact avec nous. » Les volontaires recevront une Wolbicap par semaine, à leur domicile, durant 12 à 24 semaines.
Contact :
Numéro vert : 05 00 08
Email : contact.nc@worldmosquito.org
Facebook : World Mosquito Program Nouvelle-Calédonie à Nouméa