La case du Sud retrouve sa jeunesse

La case du Sud retrouve sa jeunesse

02 février 2021

Société Jeunesse et sports Sécurité et prévention

Le chantier de la grande case du Sud du centre culturel Tjibaou a duré près d'un mois.

Le chantier de la grande case du Sud du centre culturel Tjibaou a duré près d'un mois.

Vingt-cinq jeunes, âgés de 14 à 18 ans, ont participé à tour de rôle à la rénovation de la grande case du Sud du centre culturel Tjibaou, dans le cadre du programme de réparation pénale de la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse. Après un mois de chantier, le résultat final a été dévoilé, samedi 30 janvier, lors d’une journée  d’inauguration.

Dix-sept mille, c’est le nombre de bottes de paille nécessaires au rempaillage de la case du Sud de l’espace Mwâkââ. Récupérées aux quatre coins du pays par Rezza Wamytan, gérant de l’entreprise UC.MIT en charge du chantier, chaque botte est symbolique et représente les liens matérialisés dans la coutume.

Si l’ancienne toiture avait résisté au temps et aux intempéries et ne présentait que quelques infiltrations, il importait néanmoins d’en refaire la couverture afin de rester en phase avec l’histoire du pays qui se renouvelle. Pour assurer une protection fiable et de longue durée, les ouvriers ont opté pour une technique de recouvrement lente et fastidieuse, rarement utilisée. Des jeunes, pris en charge par la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse, leur ont prêté main forte, en préparant la paille et en écorçant les branches utilisées en goélettes pour maintenir la couverture. Du travail manuel, et en plein air, qui permet à ces jeunes de se responsabiliser mais aussi, de se sentir utile, et donc mieux dans leur peau. « Nous travaillons beaucoup sur l’estime de soi et le fait d’être capable, a expliqué Frédéric Thomas-Dumont, chef de service de l’Unité éducative de prévention de la déscolarisation et des activités de jour. Nous croyons aussi aux rencontres avec les adultes, qui peuvent leur apprendre de leurs vécus. Sur ce chantier empreint de symbolisme, les ouvriers ont su partager de beaux moments d'amitié et de solidarité avec ces jeunes en difficulté. »

 

Les jeunes ont pu participer au projet en s’occupant de lier et faire sécher la paille.

Les jeunes ont pu participer au projet en s’occupant de lier et faire sécher la paille. 

 

 

Une belle fin

 

Intitulée « chemin de la paille », la journée d’inauguration de la grande case s’est déroulée, samedi 30 janvier. Le matin, la fin des travaux a été célébrée lors d’une cérémonie coutumière avant de laisser place à des représentations artistiques kanak, wallisiennes et indonésiennes. L’après-midi, Emmanuel Tjibaou, directeur du centre culturel, a animé une conférence aux côtés d’Yvon Kona sur la place de la case dans la réflexion identitaire en Nouvelle-Calédonie. Cette belle journée d’échanges a été clôturée par une soirée spectacle autour de la case flambant neuve, preuve du travail fourni par les jeunes suivis par la direction de la Protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse.

 

Un programme qui porte ses fruits

 

Le chantier de la case du centre culturel Tjibaou est le premier projet rendu possible par le partenariat noué entre la direction de la Nouvelle-Calédonie et l’Agence de développement de la culture kanak (ADCK) en 2020. Alternatives à la prison, ces travaux d’intérêts général ou réparations pénales ont été accueillis avec entrain par les jeunes concernés. Des chantiers similaires ont été menés avec succès avec d’autres partenaires : la réalisation d’un graff sous le pont de Koutio, le rafraîchissement de la façade du local de la Ligue contre le cancer ou encore l’élimination des tags sur les murs du musée de Nouvelle-Calédonie.

Sur le même sujet