Des jeunes en TIG au centre Tjibaou

Des jeunes en TIG au centre Tjibaou

22 janvier 2020

Jeunesse et sports Sécurité et prévention Culture

Didier Poidyaliwane, chargé au gouvernement de la protection de la jeunesse et de l’enfance et des affaires coutumières, et Emmanuel Tjibaou, directeur de l’ADCK, ont signé les conventions.

Didier Poidyaliwane, chargé au gouvernement de la protection de la jeunesse et de l’enfance et des affaires coutumières, et Emmanuel Tjibaou, directeur de l’ADCK, ont signé les conventions.

Alternatives à la prison, des travaux d’intérêt général (TIG) ou encore des réparations pénales pourront être réalisés au Centre culturel Tjibaou par des mineurs sous le coup d’une peine judiciaire. C’est l’objet du partenariat qui s’est concrétisé le 22 janvier entre le gouvernement et l’Agence de développement de la culture kanak (ADCK).

Cinq conventions, et très prochainement une sixième, ont été signées pour les mineurs délinquants pris en charge par la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ) de la Nouvelle-Calédonie. Didier Poidyaliwane, chargé de ce secteur au gouvernement s’en félicite : « Ce partenariat va permettre aux équipes de l’ADCK et de la DPJEJ de travailler ensemble, en concertation, sur l’accompagnement des mineurs en difficulté. » Pour le directeur de l’ADCK, cette collaboration coule de source. « La place du centre culturel Tjibaou est importante dans ce dispositif, cela fait partie de nos missions. Une grande partie de ces jeunes est d’origine kanak ou océanienne. Nous allons les accueillir pour réaliser des tâches citoyennes qui peuvent les aider à reconstruire leur identité bousculée par l’urbanité, ici, à Nouméa. Il s’agit de leur redonner des valeurs, de donner du sens à la sanction », explique Emmanuel Tjibaou.

Un panel de mesures

Concrètement, les jeunes pourront effectuer des travaux d’intérêt général (TIG), des mesures de réparation pénale, des travaux non rémunérés ou des stages de citoyenneté, au sein du centre culturel Tjibaou, encadrés par ses équipes et celles de la DPJEJ. Il est également prévu l’accueil, dans le cadre de projets définis, de mineurs incarcérés en aménagement de peine. Des agents de l’ADCK interviendront aussi selon un calendrier défini, au moins une fois par mois, au sein du quartier des mineurs du centre pénitentiaire de Nouméa.

Rénovation de l’espace Mwâkââ

L’un des premiers projets à voir le jour, alors que le centre culturel entre dans une grande phase de rénovation, pourrait concerner les cases de l’espace Mwâkââ. En particulier, leur couverture végétale qui doit être changée. « Sans faire monter les jeunes sur le toit !, lance Emmanuel Tjibaou. Mais presque 17 000 bottes de paille sont nécessaires rien que pour la grande case du Sud ». Avec toutes les activités que cela implique en amont et l’intervention de nombreuses personnes et associations. « C’est l’occasion de redonner une colonne vertébrale au jeune, afin qu’il retrouve sa place en réalisant quelque chose de positif pour sa tribu et son clan », souligne Jena Bouteille, directrice de la DPJEJ.

 

Le nouveau paillage des cases de l’espace Mwâ Kââ pourrait faire l’objet de TIG.

Le nouveau paillage des cases au Mwâkââ pourrait faire l’objet de TIG.

 

 

Un partenariat dans la continuité

Depuis septembre 2019, sous l’impulsion de Didier Poidyaliwane, la DPJEJ a entrepris de rencontrer les acteurs des institutions coutumières, ce qui a conduit entre autres à formaliser le partenariat avec l’ADCK. Ce projet a été également inspiré par une mission du membre du gouvernement, en 2018 en Nouvelle-Zélande, afin d’étudier les solutions mises en place pour le peuple maori. Les échanges avec les autorités judiciaires et la dynamique de la réforme nationale de la justice ont ensuite « permis de faire bouger les choses », indique Didier Poidyaliwane. Dans le cadre du traitement de l’enfance délinquante, la DPJEJ développe régulièrement des partenariats avec le tissu associatif (Saint-Vincent-de-Paul, Croix Rouge…), les collectivités (communes, provinces…). Enfin, depuis 2017, Emmanuel Tjibaou intervient au quartier des mineurs du Camp-Est, notamment lors de séances ciné-débat basées sur le film du jeune réalisateur Nüné Luepack, Imulal, une terre, des racines et des rêves. En 2018, 31 mineurs ont participé à ces rencontres citoyennes.

 

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