Le handisport à l’honneur
Le handisport était à la fête, vendredi 27 avril, au stade Numa-Daly ! L’infrastructure de Magenta accueillait ce jour-là le challenge de la Ligue calédonienne de sport adapté-handisport, puis le championnat calédonien d’athlétisme handisport. L’occasion pour Christopher Gygès, en charge notamment de la solidarité et du handicap au gouvernement, d’aller à la rencontre des sportifs et des acteurs de la Ligue.
Sous un soleil éblouissant, c’est l’effervescence au stade Numa-Daly. Une soixantaine de sportifs non-licenciés arrivent peu à peu, en provenance des différents centres et associations en lien avec le handicap (centre d’aide par le travail de Tina, association Valentin Haüy, foyer Reznik, associations solidarité handicapés de La Foa et de Poindimié, etc.). Ils viennent participer au challenge organisé tous les mois, depuis 2007, par la Ligue calédonienne de sport adapté-handisport. Au programme : course sur 50, 100 mètres et en relais, et lancé de vortex (javelot en plastique) et de poids.
« Ce challenge est ouvert à tous les amateurs non-scolarisés et pris en charge par un centre d’accueil spécialisé, explique José Marques, président de la Ligue calédonienne de sport adapté-handisport. C’est une rencontre conviviale autour du sport-loisirs, qui permet aux participants de découvrir l’athlétisme en passant un bon moment, et à la Ligue, de détecter des talents. »
Découvrir l’athlétisme et peut-être se faire remarquer
Ce challenge est en effet une source de recrutement qui a déjà fait ses preuves. Rose Wélépa – triple championne de France et d’Europe, et double championne du monde de lancer de poids malvoyant – en est, par exemple, issue. La jeune femme a découvert l’athlétisme grâce au challenge mensuel de la Ligue.
Quelques années et de nombreuses médailles après, elle contribue aujourd’hui activement à l’organisation de cette rencontre qui accueille environ 100 participants chaque année. « Ca me permet de partager mon expérience avec d’autres personnes en situation de handicap et de leur montrer que si on veut, on peut ! », affirme-t-elle.
« Les habitués du challenge attendent ce rendez-vous tous les mois avec impatience, poursuit Olivier Deniaud, cadre technique au sein de la Ligue et coordinateur du pôle France d’athlétisme handisport. Ils aiment se retrouver ici pour profiter des vertus sociales, voire thérapeutiques du sport. C’est bon pour le corps et pour le moral ! »
L’emploi par le sport
Invité a assisté à cette rencontre par le président de la Ligue, Christopher Gygès découvre avec enthousiasme la bonne humeur qui règne sur le stade. « Je suis content d’être venu à leur rencontre et de voir tout le travail qui est accompli ici. La Nouvelle-Calédonie compte des sportifs de très haut niveau qu’il faut valoriser et soutenir. Il faut aussi encourager l’insertion professionnelle par le sport, comme nous venons de le faire en répondant favorablement à la demande d’aide de la Ligue pour le financement d’un poste. »
En effet, 2,5 millions de francs issus du fonds d’insertion professionnelle handicap ont été accordés à la Ligue pour deux ans afin de lui permettre d’embaucher un agent de développement, lui-même sportif handisport (voir encadré). « L’emploi des personnes en situation de handicap est une question prioritaire si l’on veut parvenir à changer le regard que porte la société sur le handicap », ajoute Christopher Gygès.
« Que du bonheur ! »
Membre de la Ligue calédonienne de sport adapté-handisport en tant qu’athlète (100, 200 et 400 mètres), Joanne Lhuillery, en est désormais aussi salarié. À 26 ans, il vient en effet d’être recruté en tant qu’agent de développement. « J’ai commencé l’athlétisme en 2016, raconte le jeune homme. Je suis simplement venu au stade pour voir. Olivier Deniaud m’a proposé de faire une séance d’essai, ça m’a plu, j’ai continué. J’ai participé à mon premier championnat de France l’an dernier et je vise maintenant une qualification pour le championnat d’Europe ce qui me permettrait d’aller aux Jeux Paralympiques – mon rêve ! En plus de ça, j’ai eu la chance de décrocher un poste au sein même de la Ligue. Après des études de géologie, j’avais du mal à trouver un emploi... Pour moi, c’est parfait ! J’accueille les athlètes, je participe à l’organisation des évènements, comme le challenge d’aujourd’hui, et j’assume des tâches administratives. C’est que du bonheur ! »