Fête de l’École : une réussite !

Fête de l’École : une réussite !

04 septembre 2018

Éducation et formation

Mise en valeur des projets, partage, échanges : la première fête de l’École a tenu ses promesses.

Mise en valeur des projets, partage, échanges : la première fête de l’École a tenu ses promesses.

La fête de l’École calédonienne s’est déroulée samedi 1er septembre au centre culturel Tjibaou. Au cœur de cette toute première édition, voulue par le gouvernement : les projets d’éducation à la citoyenneté menés par les élèves, pour les élèves. Mille d’entre eux, issus d’une quarantaine d’établissements du primaire et du secondaire, ont décliné le parcours civique avec créativité et enthousiasme.

Camille, Veima et Marvin parcourent les allées du centre culturel Tjibaou et interpellent des visiteurs : « Vous connaissez la webradio des lycéens du Mont-Dore ? » Les apprentis journalistes, en 1re L, sont fiers de raconter qu’ils ont interviewé le Premier ministre, Edouard Philippe, lors de l’inauguration de leur lycée en décembre 2017. « Sur notre stand, on présente notre webradio et on parle du destin commun. » Un peu plus loin, une élève de 6e s’avance sans timidité. « Vous voulez découvrir une voiture électrique ? » Contre toute attente, il ne s’agit pas de vanter ses mérites mais de démontrer, graphiques à l’appui, que sur une terre encore dépendante des énergies fossiles, un tel engin émet d’avantage de CO2 qu’un véhicule classique… Pas de doute, les élèves sont là pour démontrer qu’ils prennent leur avenir en main.

« C’est leur fête », a souligné Hélène Iékawé, membre du gouvernement en charge de l’enseignement. Une fête dont ils sont les acteurs responsables et qui valorise leurs projets dans les quatre domaines du parcours civique (lire plus bas).

« Casser les préjugés »

Dans le village « Éducation morale et civique », de nombreux stands déclinent les grands enjeux citoyens de la Nouvelle-Calédonie : figures de l’histoire calédonienne, échéances institutionnelles, vivre-ensemble… Parmi eux, le stand « Tadimari » présente le partenariat entre les collèges de Tadine et Mariotti, lancé en 2016 : « deux classes de 6e d’un collège des quartiers Sud vont en tribu à Maré, en immersion dans les familles pendant quatre jours, et deux classes de 6e du collège de Tadine viennent de la même façon à Nouméa. Le but est de casser les peurs, les préjugés, d’aller vers l’autre », explique une professeure. « C’est un appariement de cœur, dans la durée, qui peut inspirer d’autres jumelages de collèges des îles avec les collèges de la Grande Terre », projette le principal, M. Moderan.

Les élèves ont présenté leurs travaux et découvert ceux des autres écoles.

Les élèves ont présenté leurs travaux et découvert ceux des autres écoles.

« Imaginer des outils pédagogiques »

Des élèves de terminale du lycée Lapérouse ont travaillé sur le référendum : panneaux explicatifs, flyers « Etes-vous concerné(e) ? », témoignages vidéos… D’autres du lycée Dick-Ukeiwé ont préparé un quiz sur les dates-clés de l’histoire calédonienne, ses personnalités, l’avenir institutionnel. De grands panneaux interpellent la « Terre de parole, terre de partage »… Hélène Iékawé se dit « impressionnée » par le travail réalisé par tous : « Les élèves de tous âges se sont vraiment impliqués, et leurs professeurs. Un gros travail a notamment été fait sur le référendum, comme il était souhaité. Je tire mon chapeau aux enseignants qui ont su être moteurs. Les réalisations pourront servir à imaginer des outils pédagogiques. Les élèves ont fait un travail formidable et démontrent une fois de plus leur motivation pour les projets communs et leur sens de l’engagement. »

La prise de conscience des enjeux du référendum faisait partie des recommandations adressées aux enseignants.

La prise de conscience des enjeux du référendum faisait partie des recommandations adressées aux enseignants.

 

« Qu’ils soient fiers d’eux »

Du côté du village « Éducation aux médias et à l’information », le collège de La Roche présente son site web, réalisé par huit élèves et supervisé par le professeur documentaliste, Arnaud Biaujaud. Alissa écrit, presque en direct, un article sur le stand des gendarmes, d’où elle revient de reportage. « C’est vraiment un site pour les élèves, explique leur professeur. Depuis sa création en mars, on a relevé plus de mille vues, c’est beaucoup pour Maré. Il y a un besoin d’accès à l’information. » Un besoin de reconnaissance aussi, qui trouve une autre réponse dans un projet photo d’autoportraits, qui valorise l’élève et ce qui le représente (choix d’un décor, d’un vêtement, d’un objet ou d’une parure) : « Le but est qu’ils soient fiers d’eux, de leur image, de leur identité. »

Pour Andrée, croisée dans le village « Éducation au développement durable », « tous ces jeunes me donnent beaucoup d’espoir. Ils ont plein d’idées, d’enthousiasme, d’énergie. Bien entourés, ils sont capables de grandes choses. Le pays est entre de bonnes mains ! »

Le parcours civique calédonien en actions

Adopté par les élus du Congrès en 2016 et mis en application à la rentrée 2018, le parcours civique calédonien regroupe quatre domaines :

  • l’éducation morale et civique et l’éducation à la défense et à la sécurité ;
  • l’éducation au développement durable ;
  • l’éducation au multimédia et à l’internet ;
  • l’éducation à la santé.

La fête de l’École calédonienne se veut un point d’orgue, l’occasion pour les élèves de valoriser leurs projets citoyens élaborés dans le cadre de ce parcours civique.

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