Un cap pour l’économie bleue

Avec vue sur la baie de Numbo, futur pôle d’excellence maritime, le lieu de présentation de cette première version du Livre bleu ne pouvait être mieux choisi. « Comme cela avait été annoncé dans la déclaration de politique générale du gouvernement, nous avons la volonté de faire du secteur maritime un véritable relais de croissance, a rappelé Christopher Gygès. Pour mettre en place cette politique de développement tournée vers la mer, nous souhaitons travailler avec les acteurs du domaine réunis au sein du cluster maritime. Ce Livre bleu est là pour nous guider, en synergie entre institutions et acteurs privés, vers cette stratégie maritime absente depuis trop longtemps », a poursuivi le membre du gouvernement en charge du secteur de l’économie bleue.

Propositions d’actions, d’outils et d’acteurs

Envisagé dès 2016, le Livre bleu est le fruit d’un travail colossal et « d’une centaine de réunions », menées par les membres du cluster, a signalé son président, Philippe Darrason. « Cet outil doit aider à convaincre du poids du maritime ». Articulée autour de six grands axes (lire l’encadré), la stratégie est ensuite déclinée en propositions d’actions, d’outils et d’acteurs. Elle est assortie d’un état de référence de la mer calédonienne en 2020 qui a servi de socle pour définir les orientations. « Cette base de connaissances pourra être utilisée comme outil dévaluation des politiques publiques. Elle sera mise en ligne à la manière d’un Wiki pour être un relais d’éducation et de sensibilisation », a ajouté le président du CMNC. Chérifa Linossier, chargée de mission à la province des Îles, et Naïa Watéou, élue à la province Sud, ont salué ce travail qui « donne un cadre au niveau territorial » tout en permettant de mieux « adapter les dispositifs » relevant des provinces en matière de développement politique.  

Philippe Darrason présente l’état de référence 2020 de la mer en Nouvelle-Calédonie, une somme de travail.

Port Numbo, projet phare

« Ce document n’a pas vocation à rester sur une étagère », a prévenu Christopher Gygès. Pour preuve, certaines actions ont d’ores et déjà été lancées comme la mise en place d’un comité stratégique maritime pour une meilleure gouvernance. L’organe à vocation territoriale, qui sera prochainement installé, doit favoriser la communication et la coordination entre les différents acteurs. Pour le membre du gouvernement, « cette ambition maritime doit être aussi matérialisée par un projet phare comme celui de Port Numbo », qui a déjà reçu un financement de l’État à hauteur de 400 millions de francs dans le cadre des contrats de développement pour les études et le nettoyage de la baie. Ce site sera dédié à l’accueil d’infrastructures portuaires qui font défaut aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie : aire de carénage, secteur de démantèlement des navires en fin de vie, système de levage, cale à sec, ateliers, etc.  « Ce sera l’une des vitrines du monde maritime en Nouvelle-Calédonie », a conclu Christopher Gygès.