Le Médipôle s’anime au son du hip-hop
Spectacles de danse, lecture de contes, cinéma… Doucement, mais sûrement, la programmation culturelle du Médipôle, soutenue par le gouvernement dans le cadre du projet « Empreintes », trouve son rythme au sein du quotidien de l’hôpital. Le 3 novembre, le hip-hop était dans la place avec les Saian Breaker Crew.
Vendredi, un peu avant 15 heures, l’espace Cinévasion, situé au niveau 2 du pôle mère-enfant, s’anime : des chaises supplémentaires ont été installées, une sono attend d’être branchée... Aujourd’hui, pas de projection de film sur grand écran, mais une démonstration de danse hip-hop dans cet espace qui accueille aussi des spectacles vivants depuis le mois de septembre. Derrière ce choix, Liliane Tauru, responsable de l'action artistique et culturelle, qui a bouclé la programmation jusqu’à la fin de l’année en relation avec les artistes, les services du Médipôle et les associations qui interviennent par ailleurs. « Danses traditionnelles, urbaines, musique classique… J’ai essayé de faire des propositions variées pour toucher tous les goûts, voir ce qui plaît ou pas. L’objectif est aussi d’attirer les adultes pour lesquels moins d’animations sont prévues par rapport aux enfants », explique-t-elle.
Des conditions particulières
Les danseurs ont terminé leur échauffement, le « show » va pouvoir commencer. Comme à son habitude, le public va et vient. Patients, familles, soignants, autres personnels, les uns ont répondu à l’appel, d’autres découvrent le spectacle sur leur chemin et s’arrêtent un instant, certains doivent retourner à leurs soins ou à leurs occupations. « Pour les artistes, cela demande plus d’humilité de donner une représentation dans ces conditions. Il faut faire avec le mouvement des spectateurs et être prêt à jouer même s'il n'y a que trois patients ! », insiste Liliane. Les Saian Breaker Crew ont accepté de relever le défi « pour le partage » et veulent « se donner à 100 % ». Vrilles, coupoles, passe-passes, les jeunes enchaînent les figures de hip-hop sous les applaudissements.
Très attentive, la petite Manya, 11 ans, a trouvé le moyen d’égayer son séjour à l’hôpital. « Je suis sortie de ma chambre pour venir voir la danse. Cela m’a vraiment plu. » Assis un peu plus loin, Dany, agent administratif au CHT, assiste à son deuxième spectacle : « J'étais déjà venu écouter la lecture de contes. C'était pour les enfants, mais cela m’a permis de décompresser quand même ! Ce n’est pas toujours facile avec les horaires de travail, mais on arrive à se débrouiller pour rester un petit moment ».
Créer des rendez-vous
Projection d’un film pour enfants chaque mardi, danses traditionnelles le dernier jeudi du mois, Liliane Tauru tente de mettre en place des rendez-vous pour habituer le personnel du Médipôle et permettre la diffusion de l’information de manière plus efficace. « Le programme est en rodage. Des ajustements seront apportés pour répondre au mieux aux besoins car il y a des contraintes. Par exemple, certains patients doivent venir accompagnés. Ce que nous recherchons avant tout, c'est la détente, la distraction et un accès à la culture le plus ouvert possible », lance la chargée d'action culturelle qui commence à être connue en ces lieux. « Quand je suis au Médipôle, des personnes viennent me demander : "Tiens, il y a quelque chose de prévu aujourd'hui ?" », confie-t-elle amusée.
À l’affiche en novembre et décembre
- Samedi 18 novembre à 18 h : chorale Enfance et jeunesse dans les jardins.
- Jeudi 30 novembre à 15 h : spectacle de marionnettes Tchin dans l’espace Cinévasion.
- Jeudi 30 novembre à 18 h 30 : danses et musique indonésiennes sur l’Agora.
- Vendredi 1er décembre à 15 h : concert du groupe Mana (voix, guitare, percus)
- Lundi 18 décembre à 15h, espace Cinévasion : théâtre clownesque avec Los Magnificos.
Nouvelles expos
Le projet artistique et culturel « Empreintes » porté par le gouvernement pour le Médipôle, ce sont aussi deux lieux d’exposition. Dans le grand hall, les baleines géantes de Mathieu Venon seront remplacées courant novembre par les œuvres d’Yvette Bouquet, artiste kanak autant inspirée par les sculptures sur bois et les pétroglyphes de sa tribu de Pothé (Bourail) que par la société urbaine contemporaine. Dans l’espace Interpôles, situé au rez-de-chaussée, entre le pôle mère-enfant et le pôle chirurgie, une exposition de reproduction de photos anciennes sur la Grande case va prendre place.