Focus sur la santé des jeunes

Cette enquête, réalisée dans la plupart des pays européens et de la région du Pacifique, vise à mieux cerner les comportements des jeunes Calédoniens, âgés de 10 à 18 ans, dans les domaines suivants : vie familiale, état de santé, accès aux soins, alimentation, santé bucco-dentaire, activité physique et sédentarité, consommations de tabac, alcool, cannabis, kava et autres drogues, sexualité, conduite de véhicules à moteur. Et par rapport à l’édition 2014, ce deuxième Baromètre santé jeune porte une attention particulière sur l’appréciation de l’école, la santé mentale, la violence et la perception des risques environnementaux. Au total, ce sont 3 435 jeunes de la 6^e à la terminale qui ont répondu au questionnaire diffusé avec le concours du vice-rectorat dans les collèges et les lycées. « Cet outil décisionnel majeur pour les élus permet, dans l’esprit de l’approche communautaire, une meilleure appropriation des problématiques des jeunes, par les jeunes eux-mêmes », met en avant Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge du plan de santé Do Kamo. Ses actions s’attachent à entretenir la santé des Calédoniens tout au long de leur trajet de vie, dans l’objectif de devenir des « êtres épanouis ».

Activité physique en hausse

Les résultats mettent en évidence des tendances positives en matière de santé et de bien-être des adolescents. « 82 % des jeunes interrogés ont déclaré apprécier l’école, contre 65 % en Métropole.  Autre bon résultat : 23 % pratiquent une heure d’activité physique par jour alors qu’ils n’étaient que 9 % en 2014. Il s’agit du meilleur taux dans le Pacifique », annonce le docteur Pascale Domingue Mena, responsable du programme baromètre de l’ASS-NC.  Dans la même lignée, les jeunes se sentent davantage soutenus par leur famille. « C’est une amélioration importante car il y a une véritable corrélation entre avoir une bonne relation avec ses parents et le fait de ne pas consommer de drogues, d’avoir une bonne alimentation ou une meilleure santé mentale », commente la spécialiste.  

Trop d’écran !

Il reste néanmoins des défis à relever : « Un peu plus de 30 % des jeunes interrogés consomment des boissons sucrées tous les jours, comme en 2014. Ils sont un tiers à avoir fumé des cigarettes dans les trente derniers jours et autant à avoir déjà fumé du cannabis », indique Pascale Domingue Mena. En baisse, la consommation d’alcool dans les trente derniers jours atteint encore 27 % (42 % en 2014). Autres points sensibles : une augmentation des tentatives de suicide (10 % contre 7 % en 2014), tandis que 14 % de ces ados ont répondu avoir déjà subi des violences physiques. Une autre donnée, qui n’apparaissait pas dans le premier baromètre, révèle également que deux tiers des répondants passent plus de deux heures par jour devant un écran, ce qui est au-delà des recommandations.

Profils

Après la publication de cette étude, l’étape suivante est la mise en place de groupes de réflexion avec les différents partenaires afin de travailler sur des thématiques particulières telles que le climat scolaire, les addictions, la violence, la parentalité ou encore la santé sexuelle. « L’idée est d’élaborer des propositions pour alimenter les politiques publiques et faire évoluer les choses. Ces groupes vont également travailler sur des profils afin d’élaborer des outils et permettre aux professionnels de repérer plus facilement les jeunes en difficulté  »,  détaille Pascale Domingue Mena. Pour Valentine Eurisouké, il est clair que « la réponse aux problématiques qui affectent notre jeunesse ne peut se restreindre uniquement au champ des politiques publiques de santé, mais intéresse bien toutes les politiques sociétales du pays ».