Le variant omicron circule en Nouvelle-Calédonie

Le variant omicron circule en Nouvelle-Calédonie

11 janvier 2022

Santé et social Coronavirus

Les médecins de la direction des affaires sanitaires et sociales, Martine Noël, Sylvie Laumond et Anne Pfannstiel, alertent sur la grande contagiosité du variant Omicron.

Les médecins de la direction des affaires sanitaires et sociales, Martine Noël, Sylvie Laumond et Anne Pfannstiel, alertent sur la grande contagiosité du variant Omicron.

Les analyses menées ce week-end sur de nouveaux cas positifs au Covid-19 confirment la circulation du variant Omicron dans la population. Des cas locaux sans lien direct avec des voyageurs ont été identifiés. Face à son extrême contagiosité, le gouvernement appelle la population à la prudence.

Plus de la moitié des 55 tests spécifiques effectués ce week-end ont mis en exergue la présence du variant Omicron dans la population. Depuis le 20 décembre 2021, date des premières suspicions, et jusqu’à la semaine dernière, seuls 5,7 % des PCR analysées avaient pu être classées Omicron. La situation a basculé ce week-end avec la confirmation que certains de ces nouveaux cas Omicron n’avaient pas de liens avec les premiers voyageurs porteurs du variant. Le couperet est tombé : le variant circule et tout va aller très vite.

« Depuis décembre, tous les voyageurs arrivant en Nouvelle-Calédonie doivent être testés pour le Covid-19. Les cas positifs ont immédiatement été isolées indique le docteur Sylvie Laumond. L’objectif était de ralentir l’introduction du nouveau variant Omicron et de prévenir sa propagation dans la population, mais également de laisser le temps à la population de réaliser la troisième injection de vaccin contre le Covid-19. »

Un variant extrêmement contagieux

Un protocole rigoureux avait pourtant été mis en place par la DASS pour contenir son inéluctable introduction : à chaque arrivée, des tests antigéniques sont obligatoires pour tous les voyageurs de plus de 12 ans, au deuxième et au septième jour d’isolement. Jusqu’ici, si un test antigénique s’avérait positif, un test PCR était réalisé en complément. S’il était considéré comme suspect, un test spécifique pour identifier le variant Omicron était mené (voir encadré). La personne contaminée était immédiatement isolée et les personnes contact à risque placées en quarantaine. À présent que le variant circule en Nouvelle-Calédonie, les tests spécifiques Omicron ne porteront plus en priorité sur les voyageurs, mais sur les cas locaux pour mesurer sa vitesse de propagation dans la population locale. Sa contagiosité exponentielle inquiète sérieusement les autorités sanitaires.

Le gouvernement demande donc à la population de redoubler de vigilance en respectant strictement les gestes barrière, la distanciation sociale et le port du masque. Il encourage les personnes concernées à effectuer une primo-vaccination ou leur dose de rappel.

Faire rempart à Omicron

Omicron se transmet, comme les autres variants du Covid-19, de différentes façons : par les mains que l’on porte au visage après avoir touché d’autres mains ou des surfaces contaminées ; par voie aérienne, lorsqu’on respire, chante, crie, tousse ou éternue.

« Il y a deux types de risques de contamination par voie aérienne : la contamination par grosses gouttelettes qui sont lourdes et se diffusent à une courte distance, entre un mètre et un mètre cinquante ; et celle par fines gouttelettes qui, plus légères, se diffusent plus loin et restent en suspension dans l’air pendant trois heures, mais uniquement en intérieur. » explique le docteur Martine Noël

C’est pourquoi, à l’intérieur d’une pièce ou d’un véhicule, il faut s’astreindre à porter le masque, car le virus reste en suspension dans l’air, particulièrement dans une pièce fermée. En extérieur, ces fines gouttelettes sont plus rapidement dissipées par le vent, d’où l’intérêt d’aérer les pièces très régulièrement. Tous les gestes barrière martelés depuis deux ans restent plus que jamais d’actualité (voir encadré).

La vaccination, le meilleur des remparts

Malgré l’ensemble de ces mesures de protection, la plus efficace à ce jour reste la vaccination. En effet, de nombreuses études ont montré que le portage du virus est moins long et que les personnes sont moins affectées quand elles sont vaccinées. « C’est le moment ou jamais de se faire vacciner… et pour les personnes ayant reçu les deux doses, de réaliser la troisième, car c’est la seule façon de réduire la circulation du virus et d’être protégés efficacement, affirme le docteur Anne Pfannstiel. En outre, quand le virus circule moins, il y a moins de mutations et donc moins d’apparitions de nouveaux variants. »

Les premières données affichent une efficacité vaccinale de seulement 34 % quatre mois après une primo-vaccination avec le vaccin Pfizer, alors qu’elle dépasse les 70 % deux semaines après une dose de rappel.

C’est pourquoi le rappel vaccinal est désormais ouvert à tous à partir de 18 ans, dès trois mois après la dernière injection, au lieu de cinq. L’objectif est de freiner les hospitalisations, les formes graves et, surtout, les décès.

Criblage et séquençage désormais réalisés en Nouvelle-Calédonie

Il n’est plus nécessaire d’envoyer les tests en Métropole pour effectuer le criblage : le matériel nécessaire au criblage et au séquençage d’Omicron et le personnel sont opérationnels en Nouvelle-Calédonie.

En cas de suspicions de variants, de charges virales importantes ou de clusters, deux criblages sont réalisés. Le premier criblage est spécifique au variant delta. Si celui-ci se révèle négatif, un deuxième criblage est réalisé, afin de détecter le variant Omicron.

La Nouvelle-Calédonie peut désormais pratiquer, le séquençage, qui permet de décortiquer la génétique du virus et l’origine de la souche.

Depuis que l’on sait que le virus Omicron a commencé à circuler en population, le criblage va désormais se porter en priorité sur des PCR positives en population en non plus sur celles des voyageurs, pour lesquels on sait maintenant que la majorité d’entre eux sera positive au variant Omicron.

 

Les gestes barrière, des actes réflexes au quotidien

Avec Omicron, il est primordial de privilégier les masques les plus performants, aux normes  UNS1 ou chirurgicaux (et FFP2 pour les soignants). Les masques en tissu UNS-2 ou fait maison sont à bannir. Mais rien ne sert d’avoir un masque efficace, si on le positionne mal : il faut le porter au-dessus du nez et en dessous du menton, le changer toutes les quatre heures et, surtout, ne pas le partager. Il est par ailleurs conseillé de multiplier les précautions sur son lieu de travail et, en particulier, pendant les pauses. C’est le moment où le risque est maximum. Dès que l’on doit enlever le masque pour manger, boire ou fumer, il faut absolument privilégier l’extérieur et se tenir à une distance de deux mètres les uns des autres. En intérieur, se tenir sans masque à deux mètres les uns des autres ne sert à rien. « N’hésitez pas à faire des groupes lorsque vous partagez un repas entre amis : il faut respecter les distances, surtout avec les personnes qui ne vivent pas sous le même toit », insiste le docteur Martine Noël. La plupart des dernières contaminations sont survenues pendant les fêtes avec des phénomènes de clusters.

Se laver les mains fréquemment avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique est tout aussi important que de nettoyer les surfaces « critiques », celle que plusieurs personnes peuvent toucher tout au long de la journée (poignées de porte, table, bureau, robinets, tirettes de w.c., etc.). Il est important de privilégier pour ce nettoyage des produits à la norme 14 476 ou des solutions à base d’eau de javel diluée à 0,5 % (valables 24 heures seulement) : en effet, le virus survit de deux à trois jours sur les matières plastiques et l’acier inoxydable, 24 heures sur le papier, le carton et les vêtements, et jusqu’à 2 heures sur les mains.

 

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