Un challenge régional tourné vers l’espace

Un challenge régional tourné vers l’espace

12 avril 2023

Numérique

La conférence de presse a eu lieu à la Station N en présence de Vaimu’a Muliava, Georges Wapae et Laurent Bui pour l’ADECAL.

La conférence de presse a eu lieu à la Station N en présence de Vaimu’a Muliava, Georges Wapae et Laurent Bui pour l’ADECAL.

Dans l’optique d’apporter des solutions face à l’urgence du changement climatique, l’entreprise néozélandaise SpaceBase lancera en mai, dans la zone Pacifique, le « Space for Planet Earth Challenge 2023 ». Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la transition numérique et de l’innovation technologique et le Pôle Innovation de l’ADECAL ont signé, vendredi 7 avril, un partenariat avec les fondateurs de Spacebase, Emeline Paat-Dahlstrom et Eric Dahlstrom afin d’apporter leur soutien à ce concours.

Il s’agit du quatrième concours du genre lancé par l’entreprise néozélandaise Spacebase dans la région. Cette année, il s’ouvre à la Nouvelle-Calédonie, mais également à la Polynésie française et aux Philippines. Le « Space for Planet Earth Challenge 2023 » est ouvert aux lycéens, aux étudiants en université et aux start-ups innovantes et vise à apporter des solutions à des problèmes environnementaux identifiés localement, en s’aidant de la télédétection. L’édition 2023 est plus particulièrement consacrée à l’identification des zones cibles d’émissions de méthane sur Terre.

Le défi consiste ainsi à utiliser des données satellitaires, en combinaison avec d’autres sources de données, pour développer des méthodes scientifiques qui permettent d’identifier des petites sources d’émissions de méthane qui contribuent en grande partie au réchauffement climatique de la planète.

Démocratiser l’utilisation de la donnée géospatiale

Le gouvernement, représenté par Vaimu’a Muliava et Georges Wapae, directeur du Numérique et de la modernisation (DINUM), a souhaité s’associer à ce projet et s’engage à promouvoir le concours auprès des acteurs locaux, ainsi qu’à accompagner le prototypage des éventuelles solutions locales qui y seront présentées.

À cet effet, une déclaration d’intention a été signée par le membre du gouvernement, les représentants de SpaceBase et le Pôle Innovation de l’ADECAL, qui a été identifié comme référent pour le « Space for Planet Earth Challenge 2023 » en Nouvelle-Calédonie.

« Nous soutenons ce challenge afin de permettre aux Calédoniens de participer à cet élan de recherche de solutions pour lutter contre le réchauffement climatique tout en bénéficiant des retours d’expertise de la région, a indiqué Vaimu’a Muliava. L’objectif premier est la démocratisation de l’utilisation de la donnée géospatiale. Ce qui était réservé autrefois à des experts dans des laboratoires est aujourd’hui accessible à tout le monde. »

Candidatures et calendrier

Pour participer au « Space for Planet Earth Challenge 2023 », les candidats doivent résider en Australie, en Nouvelle-Zélande, dans une île du Pacifique ou aux Philippines. Deux catégories ont été définies : la catégorie « lycéens » et la catégorie « universitaires/start-ups ». Les dossiers de candidature peuvent être présentés par des personnes seules ou par des groupes (les start-ups ne doivent pas dépasser 20 personnes).

Les inscriptions au challenge seront ouvertes à partir du 18 mai jusqu’au 31 août 2023. Parmi les inscrits, 20 à 30 équipes seront sélectionnées et bénéficieront d’un accompagnement en ligne pour le développement de leur projet, qui s’étalera d’octobre 2023 à février 2024. « Les présélectionnés seront accompagnés, via un incubateur, sur le volet technique et sur un volet entrepreneuriat pour le développement de leur solution », a précisé Emeline Paat-Dahlstrom, fondatrice de SpaceBase.

À l’issue de ce coaching, les projets seront analysés par un jury. Les lauréats seront choisis parmi six finalistes (trois par catégorie) et seront récompensés lors d’une cérémonie qui aura lieu en mars 2024.

 

Dans la catégorie « lycéens », le grand gagnant se verra attribuer la somme de 8 000 dollars néozélandais (environ 550 000 francs) et les deux autres finalistes 1 000 dollars (69 000 francs) chacun. Dans la catégorie « universitaires/start-ups », le gagnant remportera la somme de 25 000 dollars (1 712 000 francs) et les deux autres finalistes 2 500 dollars (171 000 francs) chacun.

 

 Les fondateurs de Spacebase, Emeline Paat-Dahlstrom et Eric Dahlstrom, étaient présents par visioconférence.

Les fondateurs de Spacebase, Emeline Paat-Dahlstrom et Eric Dahlstrom, étaient présents par visioconférence.

Un accompagnement via un incubateur en ligne

Plus qu’un concours, le « Space for Planet Earth Challenge 2023 » est un tremplin pour les candidats qui y participent et peut aboutir à l’utilisation sur le terrain des solutions une fois développées.  « À la suite du dernier challenge, l’équipe gagnante, originaire de Fidji, qui a travaillé sur la séquestration du carbone, a établi une collaboration avec le gouvernement fidjien pour appliquer sa solution localement, a indiqué Emeline Paat-Dahlstrom. Il ne s’agit pas que d’un challenge. Les projets peuvent prendre vie et avoir un vrai impact sur les économies locales. »

Une raison de plus pour le membre du gouvernement de soutenir cette initiative. « Je réfléchis à tout cela depuis 2019 et j’étais conscient que, dans la progression du développement de l’innovation et de la technologie, le manque d’incubateurs spécialisés se ferait ressentir. Soutenir ce challenge, c’est donner l’opportunité aux innovateurs calédoniens sensibles à la recherche de solutions pour lutter contre le changement climatique, d’accéder à un incubateur spécialisé en ligne avec des spécialistes du développement économique lié à la donnée spatiale », a ajouté Vaimu’a Muliava, qui invite tous les Calédoniens intéressés par la donnée spatiale et les questions liées au réchauffement climatique à se lancer dans l’aventure.

Des opportunités à plus long terme

La méthodologie et les données qui seront utilisées lors du challenge pourront être utilisées par MethaneSAT, un satellite qui sera lancé en 2024 pour mesurer et localiser les productions de méthane. Elles pourront également être déclinées à l’avenir pour permettre la surveillance des zones humides et côtières, ainsi que de l’agriculture. Ces outils créeront alors des opportunités pour les talents calédoniens innovants friands de numérique, mais aussi des retombées économiques pour différents secteurs.

 

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