Les priorités de la rentrée 2023

63 800 élèves, de la maternelle au lycée, ont retrouvé les bancs de l’école lundi 13 février. Ils sont encadrés par 4 750 enseignants dans 340 établissements publics et privés. Après trois années marquées par la crise et les protocoles sanitaires, les priorités de l’année 2023 se recentrent sur le parcours scolaire de l’élève avec une attention particulière portée à la maîtrise des fondamentaux.

Lutte contre l’illettrisme et l’innumérisme

La prévention de l’illettrisme et de l’innumérisme demeure une priorité en Nouvelle-Calédonie. Dans la continuité de la mise en œuvre de la réforme des programmes votée en janvier 2021 et au regard des résultats des élèves aux évaluations, les actions proposées pour 2023 porteront sur les enseignements prioritaires : les mathématiques et le français avec notamment la priorisation des contenus des programmes.

« Dans le premier degré, il y a une profusion de disciplines, auxquelles s’ajoutent tous les champs que l’on demande aux enseignants d’explorer, a expliqué Romain Capron, directeur de l’Enseignement de la Nouvelle-Calédonie. Tout cela n’est pas toujours évident à programmer et il nous appartient donc de leur proposer des simplifications des contenus des enseignements. »

Ce travail sur la priorisation des contenus, engagé en 2022, donne lieu cette année à des expérimentations dans des écoles volontaires. Les contenus des programmes sont ainsi recentrés autour des enseignements fondamentaux, notamment dans le cadre de la liaison entre le CM2 et la sixième pour assurer la continuité et la cohérence des parcours.

Enfin, dans le premier degré, le plan de formation des enseignants évolue en 2023 afin de concentrer les efforts sur la maîtrise par les élèves des mathématiques et du français. Un nouveau dispositif de formation est donc proposé. Baptisé « les constellations », il consiste à regrouper les équipes des écoles ayant les mêmes besoins en formation, en privilégiant les observations et les échanges de pratiques, avec l’accompagnement de formateurs référents. Le plan de formation en constellations concernera en 2023, 500 enseignants.

Valorisation du métier d’enseignant

« On constate depuis un certain nombre d’années une dégradation de l’image du métier d’enseignant qui a amené à une crise du recrutement », a indiqué Romain Capron.

Si ce phénomène « est moins présent en Nouvelle-Calédonie qu’en Métropole », comme l’a affirmé Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement chargée de l’enseignement, « il nous faut agir ».

Pour cela, un important plan de communication sera mis en place afin de revaloriser la profession et attirer les jeunes Calédoniens dans cette voie professionnelle.

Prévention du décrochage scolaire

Autres priorités pour les acteurs locaux de l’enseignement, la prévention du décrochage scolaire et le retour des jeunes en formation. L’enjeu de l’année 2023 est de renforcer le  déploiement des dispositifs d’accompagnement des jeunes sortis sans diplôme et sans qualification. Une dynamique se décline autour de trois axes : prévention, intervention, remédiation.

« Nous avons la volonté d’avoir un plan coordonné d’actions à l’intérieur de nos établissements afin de détecter les premiers symptômes de désinvestissement des élèves, d’agir dans l’établissement et de proposer très vite des parcours qui maintiennent les élèves dans une démarche de formation », a assuré Érick Roser, vice-recteur et directeur général des enseignement pour la Nouvelle-Calédonie.

Lutte contre la vie chère

Fournitures, demi-pension, internat… la rentrée scolaire et la scolarisation représentent un poste de dépenses conséquent pour les familles. Afin d’éviter qu’elles ne pèsent trop lourd sur le portefeuille des ménages, des mesures sont prises régulièrement. « Toutes les collectivités font un effort sur le sujet, a indiqué Isabelle Champmoreau. En ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie, dans les collèges et les lycées, nous avons depuis quelques temps déjà mis en place des listes de fournitures simplifiées, accessibles aux familles. »

« Cette année, le prix de la cantine aurait dû augmenter en raison de l’inflation, a poursuivi la vice-présidente du gouvernement. Afin que les repas restent de qualité, nous avons compensé cette hausse via un soutien aux établissements scolaires pour que les familles n’en subissent pas les conséquences. »

Du côté de l’enseignement supérieur, des mesures ont également été prises pour permettre aux étudiants de se nourrir correctement. « Il a été décidé d’offrir sans conditions des repas gratuits pour les étudiants sur le site de l’université, a confié Isabelle Champmoreau. Nous savons que dans le contexte actuel, certains d’entre eux sont en difficulté et leur donner un repas équilibré trois fois par jour est le minimum que l’on puisse faire pour les accompagner dans leur scolarité. »