Les chiens du Sivap surveillent notre courrier

Les chiens du Sivap surveillent notre courrier

14 septembre 2022

Sécurité et prévention

Les maîtres-chiens et les chiens du Sivap interviennent au centre de tri de l’OPT du lundi au vendredi pour inspecter le courrier et les colis.

Les maîtres-chiens et les chiens du Sivap interviennent au centre de tri de l’OPT du lundi au vendredi pour inspecter le courrier et les colis.

Le service d'inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (Sivap) de la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (Davar) assurait le 9 septembre une démonstration afin de faire découvrir le travail réalisé par ses agents et leurs chiens de détection au centre de tri de l’Office des postes et des télécommunications (OPT). L’événement s’est déroulé en présence d’Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement, chargée du bien-être animal.

Ce sont des agents du Sivap un peu particuliers qui ont fait le show le vendredi 9 septembre dans les locaux du centre de tri de l’OPT. Taz, Néo et Summer sont trois jeunes chiens experts en détection de produits à risque sanitaire. Guidés par leurs maîtres-chiens, ils travaillent du lundi au vendredi au milieu des colis et des courriers afin de déceler ceux dont le contenu pourrait présenter un risque sanitaire.

La procédure mise en place est bien réglée. Dès que le chien monte sur le tapis destiné au tri des colis, sa mission commence. « Le chien marque les colis s’ils contiennent du matériel végétal ou animal à l’intérieur, a expliqué Loïc Chambriard, responsable de l’inspection biosécurité aux frontières maritimes et postales de la Nouvelle-Calédonie. Les agents ouvrent le colis et identifient le produit qui est retiré et consigné. » Un courrier est ensuite envoyé au propriétaire pour lui indiquer que son colis est retenu.  À partir de là, s’il est régularisé, il est libéré. Dans le cas contraire, il est détruit par le Sivap. Chaque année, ce sont environ 1 000 colis qui sont saisis par le service, avec un pic au moment des fêtes de fin d’année.

Parmi les produits fréquemment interceptés on retrouve le fromage, les semences, ou encore la charcuterie. « Le but est de protéger la Calédonie de nouvelles maladies comme la peste porcine, ou de nouveaux ravageurs que ces produits pourraient transporter », a précisé Loïc Chambriard.

Un chien remplace 30 agents

Pour ce faire, rien de tel que le flair d’un chien. « On estime que le travail d’un chien équivaut à celui de 30 agents s’ils avaient à trier et contrôler les colis un par un », a assuré Angélo Marhadour, maître-chien depuis plus de 20 ans. Il fait équipe avec Summer, une jeune chienne de six mois adoptée au refuge de la société protectrice des animaux de Nouvelle-Calédonie (Spanc). Le tandem a été formé grâce à une convention qui permet au Sivap d’adopter et de former ces chiens abandonnés.

« Nous allons à la Spanc pour sélectionner les chiens, a détaillé Angélo Marhadour. On prend les plus jeunes, on les met ensemble et on observe leur comportement. Le chien idéal sera celui qui a envie, qui est joueur. » Car pour ces canidés, la recherche de produits à risque est un jeu. Six mois à un an de formation sont nécessaires pour apprendre à l’animal à détecter tous ceux qui sont visés.

 

20 minutes de travail maximum

Les conditions de travail des chiens sont très encadrées. L’animal ne doit pas être sollicité plus de 20 minutes en continu. Chaque session est suivie d’un temps de repos. Par exemple, si le chien a travaillé 5 minutes, il se reposera 10 minutes. De plus, s’il manque de motivation pour accomplir sa mission, le chien n’est pas forcé à la remplir et les maîtres-chiens le laissent tranquille. En effet, le travail doit rester un jeu pour être efficace.

 

Un coup de pouce pour l’adoption

Avant cette convention, le Sivap faisait venir des chiens formés en Australie pour assurer ces missions. « Un chien coûtait un peu plus d’un million de francs à la collectivité », a confié Loïc Chambriard. Solliciter des chiens de la Spanc permet donc de faire des économies, mais aussi de faire monter les agents en compétences.

« Il y a vraiment un lien qui est fait avec le travail réalisé par les associations de protection animale, a affirmé Isabelle Champmoreau. C’est l’occasion de montrer aux Calédoniens l’importance de l’adoption et de mettre en lumière les missions du Sivap, qui ne sont pas forcément bien connues du grand public. C’est un message général de protection des animaux que le gouvernement partage avec les associations qui œuvrent pour le bien-être animal ».

 

Les agents du Sivap et leurs chiens ont fait une démonstration de leur savoir-faire en présence notamment d’Isabelle Champmoreau et de Yoann Lecourieux, président du conseil d’administration de l’OPT.

Les agents du Sivap et leurs chiens ont fait une démonstration de leur savoir-faire en présence notamment d’Isabelle Champmoreau et de Yoann Lecourieux, président du conseil d’administration de l’OPT.

 

Les missions du Sivap

Le Sivap conduit les missions portant sur la santé publique vétérinaire, la protection des végétaux et la sécurité sanitaire des aliments. Il est organisé autour de deux pôles :

  • Le pôle biosécurité, qui s’occupe notamment du contrôle de l’importation des denrées alimentaires, végétaux, produits végétaux, animaux et produits animaux, des contrôles aux frontières, ou encore des certifications vétérinaires et phytosanitaires à l’exportation.
     
  • Le pôle sécurité sanitaire des aliments, qui gère notamment l'inspection sanitaire des viandes dans les abattoirs agréés, l'inspection sanitaire des établissements agroalimentaires, de restauration collective, des restaurants et des commerces de bouche, ou encore la gestion des alertes alimentaires et des toxi-infections.

 

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