Des jeunes accros à la vie
Plus de 500 jeunes Calédoniens ont participé au concours ACROVI (Alcool, Cannabis, ROute, VIolence), lancé par le gouvernement, en imaginant des messages de prévention pour leurs pairs. Le 13 novembre, les onze classes et groupes lauréats ont été récompensés notamment par Isabelle Champmoreau, membre de l’exécutif en charge de l’enseignement et Jean-Pierre Djaïwé, chargé du suivi du Plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance.
La cérémonie de remise des prix s’est déroulée dans une ambiance conviviale en présence de l’ensemble des responsables des directions concernées par ce beau projet. En force également, les partenaires qui ont accompagné les élèves volontaires par des actions de sensibilisation (lire l’encadré). Toutefois, les vedettes du jour étaient bien les élèves – collégiens, lycéens, écoliers… – qui ont planché pendant plusieurs mois, avec l’aide bienveillante de leurs professeurs, sur la réalisation de messages de prévention autour des thématiques de la sécurité routière, de l’alcool et du cannabis, des atteintes aux biens et des violences aux personnes. Des messages conçus par les jeunes pour des jeunes, tel était l’objectif du concours ACROVI. « Leurs œuvres nous ont véritablement surpris tant par la pertinence des messages délivrés que par la qualité des productions », signale Jean-Pierre Djaiwé en félicitant chaleureusement les participants. Les vainqueurs, qui ont été sélectionnés via un vote « grand public » lors de la fête de l'École calédonienne le 14 septembre dernier, mais aussi sur Facebook et sur le site #ZeroTolérance, « vont être récompensés par la remise d’un diplôme, de bons d’achat et surtout leurs œuvres seront reproduites et mises à disposition des autres élèves », ajoute le membre du gouvernement également chargé de la jeunesse.
Diffusion des œuvres
À la rentrée 2020, les affiches, vidéos et BD seront en effet largement relayées à travers les carnets de liaison des élèves, les sites Internet des établissements ou encore l’espace numérique de vie scolaire, Pronote. Un projet d’exposition itinérante est également dans les tuyaux, tandis qu’une diffusion par voie d'affichage, de presse ou Internet n’est pas exclue. En attendant, ce mercredi après-midi, l’heure est à l’annonce des résultats comme dans un festival ! Les heureux élus sont invités, chacun à son tour, à recevoir leur prix et dire un mot sur leurs réalisations. Les propos sont timides, mais les visages joyeux à l’image de cet élève de CM2 de l’école Victorien-Bardou de Dumbéa. La vidéo qu’il a réalisée avec sa classe a reçu le prix spécial du jury. « On est parti d’une phrase : "Tu n’es pas seul pour souffrir", et aussi d’un débat. Nous avons appris des choses en voulant sensibiliser sur l’alcool et le cannabis », se rappelle le petit bonhomme. Pour leur enseignant, le constat est clair, « les enfants se rendent compte » des ravages provoqués par ces fléaux et « les laisser s’exprimer est une très bonne chose ».
Opération reconduite
Isabelle Champmoreau salue, quant à elle, l’engagement des élèves « car ce sont des sujets difficiles et il est courageux de parler de ses convictions ainsi. Les institutions ont travaillé en partenariat, ce qui est un autre intérêt de ce concours et apporte de la cohérence dans nos actions en matière de prévention. Je suis contente qu’un collège se soit saisi de la thématique des violences conjugales car cela peut aussi toucher les enfants et il est nécessaire d’évaluer les conséquences que cela peut avoir sur leurs vies », poursuit la membre du gouvernement qui est également en charge de ce secteur.
L’opération, qui a mobilisé cette année 20 établissements scolaires (publics et privés des trois niveaux), ainsi que le quartier des mineurs du camp Est et deux groupes des ateliers de jour de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ), sera reconduite en 2020.
Une opération multipartenariale
Initié dans le cadre du Plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance, le concours ACROVI a été organisé conjointement par plusieurs directions du gouvernement – vice-rectorat, direction de l'Enseignement, direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse – et la direction Diocésaine de l’enseignement catholique.
La brigade de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie nationale, la direction de la sécurité publique, le centre de formation de la police nationale, l'association Zéro tolérance et la plateforme SOS Écoute étaient également partenaires de l’opération.