L’hydrogène vert pour une mobilité plus responsable
Coup d’envoi de la filière « hydrogène vert », mercredi 16 décembre, lors de présentation de deux véhicules à hydrogène et de leur station de rechargement. Première installation de ce genre en outre-mer, cette station marque une étape stratégique du schéma pour la transition énergétique. Elle s’inscrit dans la volonté de déployer un écosystème hydrogène au service de la mobilité durable en Nouvelle-Calédonie.
Alternative efficace et durable aux énergies carbonées, la station de production d’hydrogène installée à EEC est un premier pas vers la réalisation d’objectifs clés du schéma de transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie. L’hydrogène permettra d’une part de réduire de 15 % nos émissions de gaz à effet de serre dans le domaine du transport, mais aussi de doubler la part du renouvelable dans le mix énergétique afin que 100 % de la consommation d’électricité de la distribution publique soit verte en 2030.
Pour Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’énergie, cette initiative témoigne « du potentiel extraordinaire de notre pays en matière de renouvelable », et fait écho à la récente décision d’intégrer la Nouvelle-Calédonie au plan « France Relance » en tant que territoire pilote dans le domaine de l’hydrogène. « C’est une demande que le président du gouvernement et moi-même avions formulé auprès du premier ministre il y a quelque temps. Cette réponse positive, a-t-il ajouté, prouve que nous sommes en avance sur beaucoup de choses dans ce domaine et qu’il nous faut continuer sur cette voie ».
Une énergie propre et abondante
L’hydrogène est présent partout dans l’univers et représente 75 % de sa masse. À l’échelle locale, le sous-sol de Nouvelle-Calédonie regorge de cet élément à l’état naturel. Cependant, sa captation est complexe. C’est ici qu’entre en jeu l’électrolyse de l’eau, une alternative en plein développement qui permet de produire de l’hydrogène à partir d’électricité verte et d’eau. Cette énergie, issue de sources renouvelables, n’engendre alors ni émission de gaz à effet de serre, ni polluant.
Comment ça marche ?
L’énergie produite par la station de rechargement est générée par l’eau de ville et par des panneaux solaires. Christophe Thomas, qui a dirigé le projet, explique que « 25 litres d’eau et 150 kMh d’électricité verte produisent 2 kg d’hydrogène par jour, sachant qu’un kilo permet de parcourir 100 km ». Une fois le véhicule rechargé, l’hydrogène se transforme en courant électrique grâce à une pile à combustible qui alimente le moteur électrique. Résultat, ni gaz ni fumée ne sortent du pot d’échappement, seulement de l’eau !
Si pour le moment, seuls deux véhicules à hydrogène sont en service, avec chacun une autonomie de 300 km une fois totalement rechargés, le déploiement d’une flotte de véhicules alimentés à l’hydrogène vert fabriqué à partir d’énergie solaire serait une alternative pertinente au véhicule électrique.