L’hydrogène : une filière à fort potentiel

L’hydrogène : une filière à fort potentiel

20 juillet 2022

Environnement et énergie

Christopher Gygès a animé la séquence de présentation sur le développement de la filière hydrogène.

Christopher Gygès a animé la séquence de présentation sur le développement de la filière hydrogène.

Pour atteindre les objectifs du schéma de transition énergétique révisé (STENC 2.0), la Nouvelle-Calédonie s’intéresse à la production et à l’utilisation de l’hydrogène bas-carbone et renouvelable. Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables,  a réuni les professionnels du secteur pour faire le point sur les perspectives du développement de la filière hydrogène, mardi 12 juillet,  à la Station N.

L’hydrogène, gaz très léger et rare à l’état naturel, connaît un engouement mondial dû à  ses atouts prometteurs dans la décarbonation du secteur énergétique.

Il représente « de nombreuses opportunités d’usage », comme l’a indiqué Christopher Gygès, dans le secteur de la mobilité, et particulièrement le transport terrestre lourd (bus, camions) et maritime (palangriers, remorqueurs, etc.). Dans le secteur industriel, l’hydrogène pourrait notamment être utilisé pour alimenter les engins de chantier et de mine.

Selon la société Gazpac, il pourrait également servir à la fabrication d’e-methanol, un carburant de synthèse, combiné aux rejets de C02 produits par les métallurgistes. Pour Sylvain David, responsable de la transition énergétique à Prony Resources, c’est l’occasion de  « valoriser les émissions de gaz à effet de serre produites par l’industriel et de poursuivre l’engagement de son groupe vers la transition énergétique », comme en témoigne la signature de l'accord-cadre le mois dernier.

L’autre intérêt majeur de la molécule réside dans la production d’électricité grâce au stockage des surplus d’électricité renouvelable.

Un hydrogène vert

L’hydrogène est un vecteur énergétique produit au moyen d’une réaction chimique à partir d’une ressource primaire. Actuellement, il est issu à 98 % de la transformation d’énergies fossiles dont près de la moitié à partir du gaz naturel. « C’est ce qu’on appelle l’hydrogène gris », a précisé Philippe Duclos, président du cabinet de conseils Antheus, qui a réalisé l’étude commanditée par l’Agence calédonienne de l’énergie (ACE) sur les atouts et des défis liés au développement d’une filière hydrogène en Nouvelle-Calédonie.

 

 Philippe Duclos, du cabinet Antheus, a présenté en visioconférence, le résultat de l’étude mandatée par l’ACE.

Philippe Duclos, du cabinet Antheus, a présenté en visioconférence, le résultat de l’étude mandatée par l’ACE.

 

Si le coût de production d’hydrogène par électrolyse (hydrogène vert) reste encore élevé, il a néanmoins été divisé par dix depuis 2010 et « est amené à baisser considérablement à l’horizon 2050 », a indiqué Philippe Duclos. « Les collectivités doivent y croire et parier sur l’hydrogène » a déclaré Christopher Gygès. D’ailleurs, le membre du gouvernement entend « positionner la Nouvelle-Calédonie dans la production d’un hydrogène vert grâce au développement du photovoltaïque ».

L’hydrogène, déjà une réalité

Plusieurs projets pilotes sont déjà en cours sur le territoire. Engie a notamment mis en place un électrolyseur de 30 kilowatts chez EEC à Nouméa, pour alimenter deux véhicules. Le groupe projette d’installer un second électrolyseur à Bourail, alimenté par une centrale photovoltaïque de 3 mégawatts pour faire fonctionner deux à quatre véhicules à hydrogène.

En partenariat avec Prony Resources, Engie envisage aussi de produire du e-méthane par captation de C02  afin de contribuer à un transport maritime décarboné. Des discussions doivent être menées en ce sens avec la Compagnie CMA-CGM qui doit acquérir de nouveaux bateaux.

L’ACE travaille elle aussi sur des quatre projets liés au transport maritime, dont l’un concerne une navette qui assurerait une liaison entre Païta et le Mont-Dore avec une capacité de 100 passagers. L’Agence calédonienne de l’énergie souhaite désormais « lancer des appels à projets pour trouver des partenaires financiers, et démarrer les différentes constructions l'année prochaine", a déclaré Jean-Christophe Rigual, ingénieur énergie de l'établissement public.

 

Le membre du gouvernement chargé de la transition énergétique et des énergies renouvelables se rendra en métropole en septembre prochain dans le cadre du plan France Hydrogène afin de présenter ces initiatives portées par la Nouvelle-Calédonie.

 

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