105 000 km² de nouvelles réserves marines dans le Parc naturel de la mer de Corail
105 000 km² de nouvelles réserves marines dans le Parc naturel de la mer de Corail
19 octobre 2023
Le gouvernement a adopté ce mercredi 18 octobre, l’arrêté de création de nouvelles réserves dans le Parc naturel de la mer de Corail, porté par le membre chargé de l’environnement Jérémie Katidjo Monnier. Une occasion pour réunir les acteurs impliqués dans la gestion du parc, afin de célébrer cette avancée majeure pour la protection du patrimoine marin calédonien.
Plus de 100 000 km² de nouvelles réserves voient le jour dans le Parc naturel de la mer de Corail (PNMC), faisant passer à 10 % la surface de l’espace maritime calédonien sous protection forte. La superficie des réserves intégrales est multipliée par quatre, celle des réserves naturelles par cinq.
Répondre aux enjeux de protection naturelle
Ces nouvelles réserves vont devenir de véritables sanctuaires océaniques et ainsi contribuer à préserver les grands équilibres de l’océan, gravement menacés en Nouvelle-Calédonie comme partout sur la planète. Les cinq principales causes sont la dégradation des habitats par les activités humaines, le réchauffement climatique, la chasse et la pêche au-dessus des seuils de renouvellement, les espèces invasives et les pollutions en tous genres.
Le plan d’extension des réserves
Un important travail scientifique a permis d’identifier les zones d’intérêt écologique prioritaire : monts sous-marins, zones de reproduction des baleines à bosse, îles et récifs éloignés, zones de reproduction et de nourrissage des oiseaux.
Cinq nouvelles réserves naturelles voient ainsi le jour sur la Ride de Norfolk, le Sud du Bassin de Fairway, la Ride d’Entrecasteaux, la Fosse des Nouvelles-Hébrides, et l’Île de Walpole. Une nouvelle réserve intégrale est mise en place sur le Banc Capel. Les réserves de Bellona et des Atolls d’Entrecasteaux voient leur niveau de protection rehaussé, passant de réserve naturelle à intégrale.
Une concertation indispensable
Ce projet est le fruit d’une large concertation entre toutes les parties prenantes impliquées dans la gestion du Parc naturel de la mer de Corail. Un processus qui vise à concilier les enjeux pour la préservation de la biodiversité, les intérêts des populations et le respect du patrimoine humain - archéologique et mémoriel.
Jérémie Katidjo Monnier a tenu à remercier l’implication de chacun des acteurs : le comité scientifique, l’État, les ONG, les professionnels de la pêche, les coutumiers et le comité de gestion dans son ensemble. « Ce travail en collaboration était nécessaire pour que les équilibres du parc soient préservés. » a précisé le membre du gouvernement.
La consultation publique lancée auprès de la population calédonienne a connu une forte mobilisation. Les avis, largement favorables témoignent de l’intérêt grandissant pour la protection de l’environnement marin.
La vision culturelle kanak de l’océan consacrée
De plus, « la dimension océanienne, avec la vision kanak de l’océan a été intégrée à l’arrêté » a précisé Jérémie Katidjo Monnier.
En lien avec les autorités coutumières, des noms en langue vernaculaire vont être définis pour plusieurs réserves du parc. Par ailleurs, l’appellation de la réserve naturelle « La Monique – Ile de Walpole » est un geste de mémoire en cette année qui marque les 70 ans de la disparition du caboteur
Un enjeu de coopération régionale
Ces nouvelles réserves constituent un vecteur de diplomatie verte dans la région Pacifique. En effet, les espèces marines du Parc naturel de la mer de Corail ne connaissent pas les frontières des zones économiques exclusives et leurs espaces de vie s’étendent jusqu’aux eaux des États voisins.
Des échanges entre la Nouvelle Calédonie et les gestionnaires de parcs australiens, le Vanuatu, les Îles Fidji et les Îles Salomon ont d’ores et déjà débuté afin de créer de véritables corridors écologiques entre les espaces protégés calédoniens et ceux des territoires voisins.