La start-up FeedMe nourrie par l’esprit d’entreprise

La start-up FeedMe nourrie par l’esprit d’entreprise

20 mai 2020

Numérique Économie Coronavirus

Éliza Guyaux, Laurianne Basileu-Orlando et Morgane Hiegel, les créatrices de la start-up FeedMe.

Éliza Guyaux, Laurianne Basileu-Orlando et Morgane Hiegel, les créatrices de la start-up FeedMe.

De jeunes startuppers figurent parmi les lauréats de l’appel à projets TechInnov initié par le gouvernement durant la crise sanitaire. Comme par exemple Éliza, Laurianne et Morgane qui ont expérimenté avec succès, pendant le confinement, leur service de livraison de restaurateurs à particuliers en cours de développement. 

« Quand j’étais en France pour mes études, c’était vraiment l’apogée des plateformes comme Deliveroo ou Uber eat. Moi-même, j’aime beaucoup cuisiner et j’ai le goût du partage. Ce système manquait en Calédonie », lance Éliza Guyaux, 23 ans. Le projet FeedMe est né il y a trois ans, mais les jeunes associées sont entrées dans le vif du sujet il y a un peu moins d’un an, notamment en intégrant l’incubateur de l’Adecal Technopole en juin 2019. « Nous bénéficions d’une structure qui nous apporte une stabilité et un accompagnement avec des points réguliers sur l’avancement de notre projet, des conseils et des orientations », détaille Laurianne Basileu-Orlando, 24 ans. La plateforme FeedMe de mise en relation entre restaurateurs et particuliers et de livraison sur Nouméa sera constituée à terme d’une application dédiée à chaque intervenant (restaurateur, livreur, client) et d’un site Internet. « Tout sera automatisé et simple de gestion, notamment pour les restaurateurs qui auront une réelle maîtrise de leurs commandes, indique Morgane Hiegel, 33 ans. Nous sommes sur le point d’avoir treize partenaires, des snacks pour la plupart. Nous recherchons la diversité et la qualité pour nos clients ».

 

Une bonne expérience

Quand la crise sanitaire s’est déclarée, Éliza, Laurianne et Morgane ont « pesé le pour et le contre. Est-ce que c’était une bonne idée de se lancer à ce moment-là ? En même temps, la population était en demande et cela permettait aux restaurateurs avec lesquels nous étions déjà engagés de pouvoir maintenir une activité et d’utiliser leurs stocks ». Un site temporaire a été développé dans l’urgence par leur directeur technique et les jeunes femmes ont tout géré, des commandes jusqu’aux livraisons. « C’était assez stressant, mais cela reste une bonne expérience. Nous traitions en moyenne dix commandes par jour avec un pic pendant les week-ends jusqu’à 27 livraisons ! Les restaurateurs et les clients nous ont fait de bons retours, notamment des personnes en quatorzaine dans les hôtels. Nous avions l’impression d’apporter un vrai soutien. Nous avons aussi identifié des problématiques et cherché à les résoudre. »

 

Aide financière

Au milieu de toute cette activité, les entrepreneurs ont pris le temps de constituer leur dossier pour répondre à l’appel à projets TechInnov lancé par le gouvernement et le pôle innovation de l’Adecal Technopole, en partenariat avec l’OPT-NC et la BCI. L’objectif était de soutenir des initiatives technologiques et innovantes répondant aux attentes des populations et des entreprises durant la crise sanitaire. « C’est vraiment gratifiant de faire partie des projets retenus car il y a eu beaucoup de dossiers déposés (163, ndlr). Les institutions croient en notre projet, c’est une reconnaissance du travail fourni. » Parmi les 44 lauréats, FeedMe fait partie des neuf projets qui bénéficient également d’une aide financière. Pour l’heure, la start-up, qui est aussi soutenue par des investisseurs privés, finalise son business plan afin de décrocher de nouveaux financements. « Ce n’est pas évident. C’est pourquoi l’aide de TechInnov est une bonne chose, nous avons aussi bénéficié des subventions du CASE* de la province Sud. »  

 

* Code des aides pour le soutien de l’économie

 

Les jeunes entrepreneurs valorisés

Parmi les neuf projets financés dans le cadre de TechInnov, la plateforme en ligne NEED EAT est également portée par de jeunes entrepreneurs : Auxence Thomas, 20 ans, qui a mis en pause ses études d’ingénieur pendant un an pour lancer son entreprise avec son frère Cyriaque, 24 ans. Leur service propose lui aussi la livraison de repas commandés chez des restaurateurs via une application ou un site web. « Nous souhaitons mettre en place une démarche écoresponsable en travaillant par exemple avec des livreurs à vélo ou en véhicule électrique. Nous fournirons des emballages biodégradables à nos restaurateurs. » En phase finale de développement, NEED EAT devrait être lancé dans les prochaines semaines. Autre exemple de jeune service mis en lumière par TechInnov, EasyCourses est une plateforme d’achat en ligne de produits de grande consommation créée par les sociétés Eris et Camelot. Elle propose actuellement près de 3 000 références de supermarchés et a particulièrement fait ses preuves pendant la crise sanitaire. « La population a pu disposer d’un service d’approvisionnement de biens de consommation courante, essentiellement des denrées alimentaires, simple et efficace qui respectait les mesures sanitaires et les contraintes imposées par les autorités  Notre service de livraison couvre la majeure partie du territoire, y compris les Îles », explique Quentin Brétancourt, l’un des gérants, reconnaissant d’être soutenu par les institutions en cette période difficile.

 

Quentin Brétancourt, d’EasyCourses.

Quentin Brétancourt, d’EasyCourses.

 

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