Le changement climatique au sommet de Tuvalu

Le changement climatique au sommet de Tuvalu

20 août 2019

Relations extérieures Environnement et énergie

La Nouvelle-Calédonie participait pour la troisième fois au sommet du FIP en tant que membre de plein droit.

La Nouvelle-Calédonie participait pour la troisième fois au sommet du FIP en tant que membre de plein droit.

Le 50e Sommet des leaders du Forum des Îles du Pacifique (FIP) s’est tenu du 12 au 16 août à Funafuti, Tuvalu, autour du thème « Sécuriser notre avenir en Océanie ». La délégation calédonienne était conduite par le président du gouvernement Thierry Santa. Un baptême du feu au cours duquel les dirigeants devaient rédiger une déclaration de haut-niveau sur le changement climatique…

 

Point culminant du sommet, la retraite des chefs d’État et de gouvernement s’est tenue le jeudi 15 août à huis-clos, afin d’examiner les dossiers clés identifiés lors des réunions des hauts-fonctionnaires et des ministres des Affaires étrangères du FIP, du 23 au 26 juillet dernier à Fidji. Principal enjeu, soutenir l’élaboration de la Stratégie 2050 pour le Pacifique Bleu (marin) et garantir ainsi la viabilité de la région à long terme. « Celle-ci dépendra de notre capacité à gérer les principaux risques, en particulier les changements climatiques, la géopolitique et les transitions économiques mondiales ainsi que les implications qui en découlent, note Thierry Santa. Pour sa part, la Nouvelle-Calédonie approuve pleinement cette stratégie sur trente ans et la proposition de donner de la visibilité à notre action collective, pour promouvoir une identité commune, celle d’un continent bleu, à léguer aux générations futures ».
Les dirigeants du FIP ont reconnu que le changement climatique constituait la plus grande menace pour leur souveraineté et leurs moyens de subsistance, et qu’il était urgent de tenter efficacement de l’endiguer, « afin de sécuriser notre avenir ». Or, les émissions mondiales continuent d’augmenter malgré les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. À Tuvalu, les chefs d’État et de gouvernement étaient invités à émettre une déclaration de haut-niveau sur le changement climatique, pour le Sommet Action Climat organisé le 23 septembre prochain à New York par le Secrétaire général des Nations-Unies António Guterres, et pour la 25e Conférence des Parties (COP 25) de la convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique, qui se déroule du 2 au 13 décembre 2019 à Santiago du Chili.

L’évolution des frontières maritimes

« Les petits territoires du Pacifique vivent une situation extrêmement grave. Ils insistent donc pour que les dispositions définies lors de la COP21 à Paris soient respectées par tout le monde », indique le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. La retraite a fait l’objet de longues discussions, notamment face aux positions “climato-sceptiques” adoptées par l’Australie qui ne nie pas la réalité, mais défend l’idée que ce problème pourrait se régler sans pénaliser son industrie minière, notamment le charbon.

D’autres points ont été évoqués au cours du sommet, comme la délimitation des frontières maritimes. Avec l’élévation du niveau de la mer, elles risquent en effet d’évoluer. Les îles du Pacifique souhaitent évidemment maintenir les frontières telles que “tracées” aujourd’hui. « La Nouvelle-Calédonie soutient la recommandation qui vise à développer une stratégie régionale afin de garantir la reconnaissance des délimitations maritimes existantes face à la menace de la montée des eaux », précise Thierry Santa. Pendant le sommet, le président du gouvernement a pu honorer plusieurs entretiens bilatéraux, comme avec Meg Taylor, secrétaire générale du FIP, Scott Morrison, Premier ministre australien, James Marape, Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ou encore Charlot Salwai, Premier ministre du Vanuatu.

Thierry Santa en compagnie de Scott Morrison, Premier ministre australien.

Thierry Santa en compagnie de Scott Morrison, Premier ministre australien.

 

Le rôle du FIP
Après Samoa en 2017 et Nauru l’année dernière, la Nouvelle-Calédonie participait à son troisième FIP en tant que membre à part entière. Créé en 1971 à Wellington dans l’objectif d’accompagner le processus de décolonisation des pays insulaires de la région, le FIP a aujourd’hui pour vocation de développer la coopération et l’intégration régionales, notamment par la mise en commun des moyens de gouvernance et l’harmonisation des politiques, en faveur de la croissance économique, du développement durable et de la sécurité commune. Il compte 18 États et territoires : l'Australie, les îles Cook, les États fédérés de Micronésie, Fidji, Kiribati, Nauru, la Nouvelle-Zélande, Niue, la Nouvelle-Calédonie, Palau, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Polynésie française, la République des îles Marshall, Samoa, les îles Salomon, le royaume de Tonga, Tuvalu et le Vanuatu. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française en sont devenues membres à part entière en septembre 2016 lors du 47e Sommet, dans les États fédérés de Micronésie.

 

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