Politique de l’eau partagée : feu vert du gouvernement

Politique de l’eau partagée : feu vert du gouvernement

21 février 2019

Environnement et énergie

Le captage d’Emma, à Canala.

Le captage d’Emma, à Canala.

Le gouvernement a adopté un projet de délibération approuvant le schéma d’orientation pour une politique de l’eau partagée en Nouvelle-Calédonie (PEP NC). Une stratégie qui devra permettre de faire face aux défis à venir, alors que les besoins en eau augmentent et que la ressource diminue.

Sur le devant de la scène depuis plusieurs mois, le sujet de l’eau a désormais son schéma d’orientation : un document de près de 200 pages qui fixe six objectifs stratégiques et propose 700 actions à mettre en place. Cette feuille de route commune à tous les acteurs de l’eau est le fruit d’un large chantier conduit par le membre du gouvernement Nicolas Metzdorf, accompagné de Valentine Eurisouké et de Didier Poidyaliwane, respectivement en charge de la santé et de l’environnement au sein de l’institution.

Un travail mené dans la concertation

Lancé début 2018, ce travail a été rythmé par de nombreuses rencontres, avec tout d’abord une phase de consultation des acteurs de l’eau et de la société civile qui a abouti les 18, 19 et 20 avril 2018 au Forum H2O. L’événement, qui mobilisé plus de 300 personnes, a permis de dégager les grandes orientations stratégiques de la politique à mettre en place et d’aboutir à un schéma d’orientation et un plan d’action présentés le 17 octobre 2018 à l’ensemble des acteurs de l’eau et soumis au gouvernement cette semaine.

Une ressource fragilisée

« L’eau est un sujet majeur pour la Nouvelle-Calédonie, rappelle Nicolas Metzdorf. Le manque de concertation et l’absence de portage politique, conjugués aux besoins grandissants de la population qui augmente et de l’agriculture qui se développe, ainsi qu’aux menaces (feux, espèces envahissantes, changement climatique…) pourraient conduire le pays dans l’impasse. » Une situation alarmante que ce schéma d’orientation entend enrailler en fixant les actions à mener en priorité « pour que la Nouvelle-Calédonie de demain bénéficie encore de cette ressource. »

« Une prise en charge globale »

La santé, l’environnement, la coutume et l’agriculture sont les grands secteurs concernés. « L’accès à une eau de qualité est prioritaire sur le plan de la santé. Il n’est plus acceptable que 7 % des Calédoniens n’aient pas accès à l’eau potable », affirme Valentine Eurisouké qui salue « le dialogue interdisciplinaire qui a permis de trouver des convergences pour la prise en charge globale de la question de l’eau. »

Didier Poidyaliwane, par la voix de son chef de cabinet Hanner Xalite, se félicite quant à lui du travail accompli avec les coutumiers : « Il était impératif de les associer car 54 % des captages se situent sur terres coutumières. Les membres du sénat coutumier, auxquels le schéma a été présenté cette semaine, l’ont d’ailleurs accueilli favorablement. »

Une réussite qui tient, selon Nicolas Metzdorf, à l’implication de tous : « politiques, administratifs, techniques… Nous savons maintenant quel chemin nous devons suivre. »:
 

De gauche à droite : Hanner Xalite, Valentine Eurisouké, Nicolas Metzdorf.

De gauche à droite : Hanner Xalite, Valentine Eurisouké, Nicolas Metzdorf.

 

Des chiffres alarmants

  • 7 ménages sur 100 n’ont pas accès à l’eau courante,
  • 40 % de la population de la côte Est n’a pas accès à de l’eau traitée,
  • la moitié des captages ne sont pas protégés,
  • 60 % des Nouméens ne sont pas raccordés au réseau collectif, la ressource est menacée par l’érosion, les feux et les espèces envahissantes,
  • 600 km de cours d’eau sont surengravés,
  • les objectifs d’auto-suffisance alimentaire nécessitent une meilleure maîtrise de l’eau.

Une consultation publique sur la politique de l'eau partagée est en cours jusqu'au 3 mars 2019. Consultez les documents utiles et faites part de vos observations sur le site internet de la DAVAR

 

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