Pour une meilleure formation des enseignants

Pour une meilleure formation des enseignants

22 février 2019

Éducation et formation

La réforme doit élever le niveau de qualification des futurs enseignants et appuyer la vocation d’ascenseur social de la formation à ce métier.

La réforme doit élever le niveau de qualification des futurs enseignants et appuyer la vocation d’ascenseur social de la formation à ce métier.

Le gouvernement a arrêté ce mardi 19 février sept projets de délibération du Congrès qui réforment la formation initiale des enseignants du premier degré. Objectif : leur offrir une formation professionnelle plus efficiente et élever leur niveau de qualification afin de « développer une École de qualité », comme le prévoit le projet éducatif calédonien.

Compétente en matière de formation des enseignants du 1er degré depuis le 1er janvier 2000, la Nouvelle-Calédonie a souhaité maintenir deux voies d’accès au métier d’enseignant : celle des instituteurs et celle des professeurs des écoles. Mais pour répondre aux objectifs du projet éducatif calédonien et à diverses recommandations, il est aujourd’hui nécessaire de réformer la formation initiale des instituteurs et des professeurs des écoles.

Cette réforme doit à la fois garantir le niveau de formation et de qualification des enseignants dont dépend notamment la réussite éducative, mais aussi offrir aux jeunes Calédoniens des voies de formation attractives, donnant accès à des diplômes reconnus et qui s’inscrivent dans le cadre d’un parcours universitaire global.

Entrée sur dossier et concours en 2e année à l’IFMNC

Le cursus à l’Institut de formation des maîtres de Nouvelle-Calédonie (IFMNC) des futurs enseignants est modifié dès cette année. L’entrée dans la formation nécessite toujours le niveau bac, mais se fait désormais par sélection sur dossier* et non plus sur concours. Ce dernier est en effet repoussé en fin de 2e année. Jusqu’à son obtention, les élèves auront donc un statut d’étudiant et n’accèderont à celui d’instituteur stagiaire en formation ouvrant droit à une rémunération qu’en 3e année.

« Ces dispositions doivent inciter davantage de bacheliers à s’engager dans cette formation qui est un véritable ascenseur social pour nos jeunes », explique la membre du gouvernement en charge de l’enseignement, Hélène Iékawé. Un nouveau concours "Langue et culture kanak" est également créé « pour répondre aux besoins d’instituteurs qualifiés en la matière ». Enfin, un accompagnement et un suivi pédagogique est instauré durant les deux premières années de la vie professionnelle des jeunes enseignants, instituteurs ou professeurs des écoles.

Une voie d’intégration pour les remplaçants

Un concours dit « spécial » permet aux instituteurs remplaçants depuis moins cinq ans d’intégrer la fonction publique. Mais peu sont ceux qui le présentent, en raison de l’obligation de quitter son poste – et souvent sa famille –pour trois ans à l’IFMNC. Deux nouvelles voies sont donc créées pour « reconnaître ces instituteurs qui exercent pour la plupart dans des lieux isolés et rendent service à l’institution », souligne Hélène Iékawé.

Ainsi, ceux en activité depuis cinq ans pourront présenter un concours réservé. Les lauréats seront maintenus en poste et formés par l’IFMNC jusqu’à la titularisation. Leur suivi se poursuivra pendant encore une année au moins.

Les remplaçants depuis plus de huit ans pourront, quant à eux, intégrer la fonction publique par la voie d’une sélection professionnelle mise en place pour cinq ans. Les lauréats seront maintenus en poste, soumis à une période probatoire de deux ans jusqu’à la titularisation et accompagnés au plan pédagogique.

Un master pour les professeurs

Du côté de l’École supérieure du professorat et de l'éducation (ESPE de l’Université de la Nouvelle-Calédonie), le recrutement sur concours au niveau licence est maintenu, mais le cursus donnera accès, après deux ans, à un véritable master permettant une poursuite d’études universitaires (doctorat, autres métiers de l’éducation, de la formation, etc.). Le contenu de la formation sera remanié avec davantage de stages professionnels, et l’accès au concours sera réservé aux étudiants inscrits en master. L’objectif est de créer une étanchéité entre les cursus de l’ESPE et de l’IFMNC. « La fuite des élèves de l’IFMNC vers l’ESPE représente un coût pour la Nouvelle-Calédonie en termes de salaires versés à perte », indique la membre du gouvernement. Pour la période 2012 à 2016, ce montant est estimé à 224 millions de francs.

* La commission de sélection est composée de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, du gouvernement, des provinces et de l’IFMNC

La réforme déjà en marche à l’IFMNC
La première promotion « reformée » de l’IFMNC a fait sa rentrée le 5 février. La campagne de recrutement sur dossier, qui s’est tenue du 21 décembre au 21 janvier, a attiré près de 300 candidats, dont 194 jeunes bacheliers. La commission de sélection en a retenu 31.

 

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