Prévenir le Covid-19 en entreprise

Il est 9h30 du matin, lorsque les agents des directions du Travail et de l’emploi et des Affaires sanitaires se présentent à l'entrée du Fitness Park, quai Ferry. "Nous venons pour échanger avec vous sur l'efficacité des mesures sanitaires établies par votre structure », explique Philippe Di Maggio, le chef du service prévention risques professionnels de la direction du Travail et de l'emploi (DTE). L’objectif de cette « opération Covid-19 » est de conseiller et d’informer les entreprises dans lesquelles il est impossible de maintenir une distanciation sociale, et par conséquent, qui présentent plus de risques de contamination. « Cela nous permet aussi d’avoir un retour sur l’utilisation des outils mis en place, et de pouvoir éventuellement les ajuster, en particulier s’il y a un rebond épidémique » ajoute Philippe Di Maggio.

Les agents commencent par scruter la signalétique. « C’est l’affichage qui fixe le comportement des employés et des clients dans une structure. Il doit être apparent dès l’entrée et dans tout l’établissement ». Ils passent au peigne fin la signalétique concernant l’obligation du port du masque, le sens de circulation et les jauges maximales dans les vestiaires notamment. Puis, ils continuent leur tour à l’étage pour vérifier l’aération de l’espace cardio. L’employée précise que « les salles sont aérées le matin et le soir ». Or, ce n’est pas suffisant pour Marius Gaïcoin, contrôleur du service de l’inspection du travail.  « La transmission se fait principalement par l’aérosolisation. On sait bien qu’il est nécessaire de climatiser en cette période, mais il ne faut pas oublier que c’est de la qualité de l’air que vient la contamination. Il faut réussir à trouver un intermédiaire pour ouvrir dès que cela est possible. »

Philippe Di Maggio, chef du service prévention et de la gestion des risques professionnels de la DTE, et Marius Gaïcoin, contrôleur du service de l’inspection du travail vérifient que le gel hydro-alcoolique mis à disposition des clients soit bien un virucide, répondant à la norme NF 14476.

Vigilance accrue face au relâchement

Dans cette enseigne de supermarché, aucun contrôle n’est effectué à l’entrée pour veiller respect des gestes barrière et le marquage au sol a complètement disparu. Même constat dans le restaurant attenant. « Je dois sans cesse faire la guerre à mes employés et aux clients pour qu’ils respectent les règles. Ce n’est pas évident ! », raconte la gérante. Un certain relâchement des comportements au sein des entreprises mais aussi de manière générale est observé par les agents de la DTE et de la DASS. « Lutter contre la propagation du Covid-19, c’est avant tout un acte citoyen » lance Marius Gaïcoin. Philippe Di Maggio ajoute « Il faut bien comprendre qu’aucune mesure de prévention n’est efficace à 100%. C’est l’ensemble des mesures individuelles et collectives qui permet de diminuer la transmission ».

La direction du Travail et de l’emploi prévoit de lancer une grande campagne de communication auprès des entreprises pour les aider à trouver la « bonne mesure » entre la prévention des risques qui doit permettre de gagner de l’argent et la conjecture économique actuelle qui ne permet pas de faire face à de nouveaux investissements de prévention au Covid-19.

Jérôme Favreau du Bureau de la prévention et des programmes de santé publique à la direction des Affaires sanitaires et sociales de la Nouvelle-Calédonie relève les éléments à figurer dans la note d’observation qui sera envoyée à chaque entreprise visité.