L’Outre-mer réuni autour de la biodiversité

L’Outre-mer réuni autour de la biodiversité

17 février 2022

Environnement et énergie

Carine Farault, secrétaire générale adj. du haut-commissariat, Joseph Manauté, membre du gouvernement, Isabelle kaloi-Bearune, conseillère de la province des Îles et Jean-Yves Poedi, du sénat coutumier ont participé à la visioconférence.

Carine Farault, secrétaire générale adj. du haut-commissariat, Joseph Manauté, membre du gouvernement, Isabelle kaloi-Bearune, conseillère de la province des Îles et Jean-Yves Poedi, du sénat coutumier ont participé à la visioconférence.

Joseph Manauté, membre du gouvernement chargé du développement durable, de l’environnement et de la transition écologique, est intervenu, jeudi 17 février au Congrès, lors de la visio-conférence sur la stratégie nationale de la biodiversité, organisée par la secrétaire d’É֤֤tat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba.

 

Le ministère de la transition écologique a souhaité organiser, des échanges, en visio-conférence, entre pays et territoires d’outre-mer. La Nouvelle-Calédonie était représentée par Joseph Manauté, membre du gouvernement, qui a porté les voix concertées du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, des provinces Nord et Îles,  et du Sénat coutumier. La présidente de l’Assemblée de la province Sud s’est quant à elle exprimée au nom de son institution. La Polynésie française et Wallis-et-Futuna ont également participé à l’événement.

A l’écoute de l’outre-mer

« Environ 80 % de la biodiversité française est située en outre-mer, a rappelé Bérangère Abba. Il est impératif que ce constat soit pris en compte dans les politiques nationales de biodiversité. Or, les Outre-mer français, bien que présentant de nombreuses similitudes en termes d’enjeux, sont dispersés au travers de la planète. Cela peut nuire au travail collectif, alors que des synergies sont à établir. Dans ce contexte, alors que la nouvelle stratégie nationale biodiversité est en voie de finalisation, nous avons décidé d’organisé cette conférence sur la biodiversité outre-mer. »

Ces échanges visaient à mieux cerner les appuis indispensables de l’Etat  aux acteurs locaux de la biodiversité  afin de prendre en compte  leurs préoccupations dans  la construction de la stratégie nationale de la biodiversité, et de  partager les expériences des différents territoires.  

 « Ce contexte de crise majeure de la biodiversité, nous oblige à agir, tous ensemble, a souligné Joseph Manauté. Et à changer de paradigme, pour engager une véritable révolution, en vue de transformer nos modes de production et de consommation. »

Renforcer la recherche et l’innovation

Au cours de son allocution, Joseph Manauté, a sollicité l’État pour pérenniser les financements nationaux et européens existants, et pour accompagner la Nouvelle-Calédonie dans l’accès à de nouveaux mécanismes financiers. Il a également souhaité  un renforcement des partenariats avec la recherche et l’innovation.

« Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie s’est engagé, avec le Sénat et les aires coutumières, à formaliser la vision culturelle kanak de l’océan et de sa protection, a –t-il déclaré. Aussi, nous souhaitons que la 3e stratégie nationale biodiversité puisse dépasser la dimension technique de la nature, pour intégrer sa dimension culturelle, voire spirituelle. Au-delà de ce souhait, nous sollicitons l’expertise juridique de l’État pour engager une réflexion sur la création de la personnalité juridique pour certains éléments de la nature, à l’instar de ce qui a été fait par nos voisins néo-zélandais, a-t-il ajouté. Nous appelons l’État à soutenir la Nouvelle-Calédonie pour mettre en place des couloirs de navigation dans la ZEE. C’est un point essentiel en sachant que 70 % du trafic maritime de la zone transite par le Parc naturel de la  mer de Corail. »

En conclusion de ces échanges,  la secrétaire d’Etat a précisé que les points de vigilance énoncés par les territoires ultramarins seraient intégrés dans les derniers amendements de la 3ème stratégie nationale de la biodiversité. Elle a aussi  exprimé le souhait que ce rendez-vous soit pérennisé dans cette stratégie  afin de maintenir un espace de dialogue avec les territoires ultramarins et ainsi de renforcer les partenariats.

 

« La Nouvelle-Calédonie a vocation à être un laboratoire pour la recherche française, européenne et internationale », a déclaré Joseph Manauté au cours de son intervention.

« La Nouvelle-Calédonie a vocation à être un laboratoire pour la recherche française, européenne et internationale », a déclaré Joseph Manauté au cours de son intervention.

La stratégie nationale biodiversité

La Nouvelle-Calédonie a été largement associée aux différents travaux d’échange et de concertation en vue de l’élaboration de la 3e stratégie nationale pour la biodiversité tout au long de l’année 2021.

La stratégie nationale pour la biodiversité est la concrétisation de l’engagement français au titre de la convention sur la diversité biologique. Cette 3e stratégie fixera le cap de l’action de la France pour les 10 années à venir afin d’inverser la trajectoire de déclin de la biodiversité.

La stratégie sera adaptée. L’objectif est de changer de méthodologie dans la stratégie nationale, afin de trouver les leviers nécessaires aux ultramarins. Il s’agit ici d’être au plus près des territoires et de leurs spécificités mais également de la population.

Lors du Congrès mondial de la nature de l’UICN, Bérangère Abba, a présenté les 3 grands principes qui définissent les mesures de la future stratégie :

  • la sobriété dans l’usage des ressources et des espaces ;
  • la complémentarité avec les politiques relatives aux dérèglements climatiques ;
  • la mobilisation interministérielle et l’intégration dans les autres politiques nationales et territoriales.

Cette stratégie sera structurée en quatre axes :

  1. La restauration et la protection des écosystèmes ;
  2. L’utilisation durable et équitable des services et ressources de la biodiversité ;
  3. La mobilisation de la société par la sensibilisation et la formation ;
  4. Une gouvernance efficace et inclusive.

Des solutions seront définies dans la concertation pour rendre opérationnels ces axes structurants, en vue d’adopter la 3e stratégie nationale pour la biodiversité dans le courant de l'année 2022.

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