Nouvelle rentrée dans la sérénité

Nouvelle rentrée dans la sérénité

23 avril 2020

Éducation et formation Coronavirus

Isabelle Champmoreau au groupe scolaire de Boulari avec deux élus de la province Sud : Gil Brial, deuxième vice-président et Marie-Jo Barbier, présidente de la commission de l’enseignement.

Isabelle Champmoreau au groupe scolaire de Boulari avec deux élus de la province Sud : Gil Brial, deuxième vice-président et Marie-Jo Barbier, présidente de la commission de l’enseignement.

Une partie des élèves calédoniens a repris le chemin de l’école le 22 avril en province Sud. Depuis l’annonce de l’adaptation des règles de confinement, écoles primaires, collèges et lycées sont à pied d’œuvre pour déployer les mesures de prévention face au coronavirus. Les établissements fonctionneront à moitié de leur capacité jusqu'au 3 mai pour une nouvelle rentrée progressive et rassurante.

« Cette reprise scolaire s’inscrit dans un cadre global d’adaptation des règles de confinement. La réouverture des établissements scolaires est conditionnée par un impératif : un retour en demi-classe sur deux semaines distinctes », rappelle Isabelle Champmoreau qui s’est rendue dans trois établissements scolaires du Mont-Dore au premier jour de cette "rentrée bis". La membre du gouvernement en charge de l’enseignement poursuit : « Cette exigence nous permet d’avoir une organisation spécifique et de mettre les gestes barrière au cœur du dispositif. Il est aussi plus facile d’accueillir les parents pour répondre à leurs questions et d’échanger avec les élèves. La reprise progressive des apprentissages autorise aussi ces adaptations ».

Une entrée différenciée des élèves a été aménagée au collège de Plum.

Une entrée différenciée des élèves a été aménagée au collège de Plum.

 

Gestes barrière et distance

Au collège de Plum, le lavage des mains est une étape obligée avant de rejoindre la classe. Les élèves devront répéter cette opération cinq fois par jour, guidés par leurs professeurs. « Vous aurez également une récréation décalée pour les 6e et les 4e et une autre pour les 5e et les 3e. À la cantine, un marquage au sol a été mis en place. Nous vous demandons de respecter une certaine distance entre vous. Pas de bise, ni de "check", évitez les contacts ! », détaille le directeur de l’établissement à une classe de 3e. Au terme de pratiquement un mois de confinement strict, Alain Gautier est satisfait de cette reprise : « Un collège vide n’a pas d’âme ! Le personnel, mais également les élèves, sont contents de retrouver ce lien social ».

Isabelle Champmoreau et le vice-recteur Érick Roser ont échangé avec une classe en demi-effectif.

Isabelle Champmoreau et le vice-recteur Érick Roser ont échangé avec une classe en demi-effectif.

 

Des activités adaptées

L’ambiance est aussi sereine au groupe scolaire de Boulari où les équipes ont mis à profit les deux journées de pré-rentrée, à l'instar des autres établissements, afin de mettre en œuvre les mesures nécessaires, en lien avec la Caisse des écoles pour la garderie et la cantine, et l’aide de la direction de l’Éducation de la province Sud. Les élèves de maternelle, pour lesquels « il y avait davantage d’inquiétudes », confie la directrice Rosita Van Halle, ont déjà retenu les consignes. « Avant d’entrer en classe, on doit attendre derrière les "petits pieds" », explique cette petite fille en évoquant le marquage au sol pour respecter les distances. « Les activités prévues cette année vont être adaptées. L’objectif est de faire passer au mieux les messages et de continuer à surmonter la crise sanitaire actuelle du mieux que l’on peut, tous ensemble », assure maîtresse Vaïna.  Les personnels de service ont été aussi sensibilisés avant la reprise : « Nous avons organisé une matinée d’information pour les 120 agents de la commune. Les pratiques d’hygiène sont déjà en place, l’idée est de les renforcer et surtout de mettre en place la distanciation  », signale Olivier Lahantec, directeur de la caisse des écoles du Mont-Dore. D’où la proposition de nouvelles animations, sans contact, pendant la pause méridienne qui a été rallongée, comme les jeux de mime et le « ni oui, ni non ».

Le marquage au sol "petits pieds" à l’école maternelle de Boulari.

Le marquage au sol "petits pieds" à l’école maternelle de Boulari.

Isabelle Champmoreau a tenu à saluer le travail  et l’engagement de tous les acteurs qui ont permis la réouverture des établissements scolaires. « Un bilan intermédiaire sera établi dès cette semaine afin de réfléchir à la prochaine reprise à l’issue de ces quinze jours. En fonction du cadre sanitaire, plusieurs scénarios sont d’ores et déjà envisagés », conclut la membre du gouvernement.

La rentrée du premier groupe en chiffres

Dans le premier degré

  • Sur les 101 écoles primaires publiques de la province Sud, seule l’école de Sarraméa a dû reporter la rentrée à une date ultérieure.
  • Sur les 10 000 élèves du premier groupe, un taux moyen de présence de 60 % a été observé avec des disparités géographiques.
  • Quelques exemples de taux de présence : Nouméa : 70 % ; Païta : 45 % ; Yaté : 60 % ; Thio : 40 %.
  • Sur les 15 écoles primaires privées, 50 % des effectifs étaient présents.

Dans le second degré

  • Sur les 21 collèges et 6 lycées publics, taux moyen de présence : 80 %.
  • Sur les 16 collèges et lycées du secteur privé, taux moyen de présence : 62 %.

 

Les formations des métiers de l’hygiène valorisées

Au lycée du Mont-Dore, au-delà de l’éducation aux gestes barrière, l’équipe a souhaité mettre au service de l’ensemble de l’établissement, les compétences de ses formations aux métiers de l’hygiène, une filière unique sur le territoire. « Leur rôle est de venir en appui des équipes de nettoyage de l’établissement et de sensibiliser leurs camarades en leur transmettant les bonnes pratiques », décrit le proviseur, Christophe Apffel. Ce mercredi matin, Thierry Resosemito, enseignant en biotechnologie, fait le tour des classes accompagné d’élèves en seconde bac pro Hygiène, propreté, stérilisation (HPS) pour donner produits et consignes d’utilisation. « Nous formons de futurs agents qui pourront travailler en milieu hospitalier. On constate toute l’importance de ces filières actuellement, note-t-il en regrettant l’absence de nouvelle promotion du CAP agent de propreté cette année, faute de candidats. Ce qui pourrait changer dans les années à venir.    

  

 

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