Des éducateurs sportifs investis dans le Nord
Des éducateurs sportifs investis dans le Nord
26 juillet 2019
Les éducateurs sportifs recrutés pour les communes de la province Nord dans le cadre du programme « Sport pour tous » ont effectué leur premier regroupement le 22 juillet à Koné. Ce dispositif, en grande partie financé par le gouvernement, vise à promouvoir la pratique sportive en priorité pour lutter contre l’oisiveté des jeunes et prévenir leur basculement dans des comportements à risques.
Lancé en novembre 2018, le dispositif « Sport pour tous » vise à répondre à la mise en œuvre de deux actions du plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance, adopté par le Congrès en mars 2018, qui sont de « véhiculer les valeurs du sport grâce à la réussite sportive » et « faciliter la pratique sportive pour tous les publics ». Ce programme multipartenarial réunit le gouvernement, les provinces et l’Union sportive de l'enseignement du premier degré (USEP-NC), avec une coordination au niveau provincial assurée par les deux groupements d’employeurs sport et loisirs (GESL) Sud et Nord.
Animations sportives et intergénérationnelles
La première réunion de coordination des éducateurs sportifs de la province Nord a rassemblé les six jeunes gens recrutés pour les communes de Hienghène, Ponérihouen, Kouaoua, Koné, Koumac et Poya. Quatre recrutements sont en cours pour Kaala Gomen, Poum, Houaïlou et Canala. « Les éducateurs sportifs sont employés par les GESL et mis à disposition des communes qui leur donnent accès aux équipements et leur fournissent le matériel, précise Christelle Thirion-Lacroix, coordinatrice du GESL Nord. Leur rôle est d’encadrer des animations sportives pour les jeunes, plus particulièrement sur les temps périscolaires ». Le public cible : les 11-16 ans, c’est-à-dire les collégiens, mais pas seulement. « Ils sont aussi chargés d’organiser des activités intergénérationnelles. Par exemple, en province Nord, nos éducateurs s’impliquent dans des marches mises en place avec les éducateurs sanitaires provinciaux dans le cadre du sport santé. L’idée est de travailler en réseau, mais je veille à ce que l’éducateur reste bien centré sur le volet sportif », souligne la coordinatrice.
Partage d’expériences
À Koné, les éducateurs en fonction ont pu tester de nouvelles idées d’animation, présentées par la coordinatrice de l’USEP-NC, à mettre en œuvre dans leurs communes. « Ces regroupements, qui auront lieu tous les deux mois, ont pour objectif d’être des temps d’échanges et de partage d’expériences, rappelle Christelle Thirion-Lacroix. C’est aussi l’occasion de rappeler aux éducateurs le rôle qui leur a été confié dans le cadre du plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance et donc l’exemplarité dont ils doivent faire preuve auprès des jeunes qu’ils encadrent ». Le prochain rassemblement se tiendra à Hienghène avec sans aucun doute de nouveaux collègues qui auront rejoint les rangs des éducateurs sportifs.
Témoignages
Titulaire d’un DEUST animation et gestion des activités physiques et sportives et d’une licence professionnelle des métiers de la forme, Mélissa Sanmoestanom, 29 ans, est l’éducatrice sportive de Koné. « La montée de la délinquance est un constat au quotidien. J’ai eu envie de participer à la lutte contre ce phénomène à travers le sport qui représente de belles valeurs. Pour moi, respecter les règles du jeu, c’est aussi respecter les règles à la maison. » La jeune fille qui a grandi entre Koné et Pouembout, a vite pris ses marques et fourmille d’idées d’activités. « J’aimerais sortir des disciplines classiques. Je suis en contact avec une association de boxe pour organiser une journée d’initiation. J’ai aussi proposé d’installer des "poubelles-baskets" sur les terrains communaux pour lier activité physique et éducation à l’environnement de manière ludique ! Mon autre objectif est de travailler avec les services sanitaires de la province sur les addictions, le respect et l’estime de soi », détaille la joueuse de badminton qui a remporté une médaille d’argent par équipe aux 16es Jeux du Pacifique.
À 45 ans, William Tsirione est le plus expérimenté des éducateurs sportifs du programme « Sport pour tous » ! « J’ai un brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS), ainsi qu’un brevet d’entraîneur de football. J’ai exercé à Pouébo, ma commune d’origine, mais aussi à Kaala Gomen et à Koumac. Je souhaiterais partager mon expérience avec les jeunes. À Ponérihouen, il n’y avait pas d’éducateur sportif, juste un animateur communal. La commune compte treize tribus, certaines assez reculées. Je souhaite organiser des activités sur place, mais aussi de travailler en partenariat avec les autres éducateurs sportifs pour faire sortir les jeunes et leur donner envie de se former en passant par exemple le BAFA. » Jean-Pierre Poma, premier adjoint au maire, se félicite de l’arrivée de William : « C’est vraiment un plus pour nos jeunes, pour ne laisser personne au bord du chemin. »