Agir pour éliminer les violences faites aux femmes

Agir pour éliminer les violences faites aux femmes

26 novembre 2018

Société

De jeunes graffeurs ont participé à la Journée pour l’élimination des violences à l’égard des femmes au Musée de Nouvelle-Calédonie.

De jeunes graffeurs ont participé à la Journée pour l’élimination des violences à l’égard des femmes au Musée de Nouvelle-Calédonie.

La Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes a été relayée le 21 novembre par le gouvernement au Musée de Nouvelle-Calédonie. Appelant à être « Toutes et tous solidaires ! », elle a été marquée par la présentation du plan d’action concerté pour lutter contre ce fléau.

« Toutes et tous solidaires car mobiliser la société calédonienne dans son ensemble – familles, professionnels, coutumiers, institutions – est une étape indispensable dans le combat que la Nouvelle-Calédonie mène contre les violences faites aux femmes. Si les initiatives individuelles sont importantes, les partenariats de toutes sortes et à tous les niveaux sont à favoriser et à développer », a déclaré Valentine Eurisouké dans son discours d’ouverture. Autre membre du gouvernement présent, Cynthia Ligeard a, quant à elle, souhaité « en cette journée, qui est aussi celle des droits des enfants, que ces derniers puissent grandir dans un monde sans violence ».

Cinq axes stratégiques

L’heure de l’action a sonné. Une Calédonienne sur quatre a subi une agression physique ou sexuelle au cours de sa vie et une sur huit a été victime d’attouchements sexuels, de tentatives de viol ou de viol avant l’âge de 15 ans*. Le secteur de la condition féminine du gouvernement et le Haut conseil pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, mis en place en 2017, ont travaillé à l’élaboration d’un plan d’action pays pour l'élimination des violences à l'égard des femmes. « Innovant, transversal et réaliste, il prend en compte la diversité culturelle calédonienne et propose une approche participative, intégrée et solidaire », a précisé Rolande Trolue, conseillère de Déwé Gorodey, membre du gouvernement en charge de la condition féminine. Le plan repose sur cinq axes stratégiques.

Le plan d’action pays concerté pour l’élimination des violences à l’égard des femmes a été dévoilé en présence de Valentine Eurisouké et de Cynthia Ligeard

Le plan d’action pays concerté pour l’élimination des violences à l’égard des femmes a été dévoilé en présence de Valentine Eurisouké et de Cynthia Ligeard.

 

Réseau orange

Tout d’abord, l’éducation, la sensibilisation et la prévention car « le mal doit être traité à la racine », a mis en avant Rolande Trolue. Pour cela, des programmes de sensibilisation et des ateliers seront multipliés dans les établissements scolaires, tandis que le Réseau orange, qui réunit des femmes formées (programme « 100 Femmes Leaders) pour aider leurs semblables victimes de violence, sera renforcé. Le deuxième axe du plan doit se traduire par la diversification des espaces d’accueil et un accompagnement mieux adapté en fonction des milieux de vie. Troisième volet : développer les formations sur le genre, les droits des femmes, l’égalité hommes-femmes, etc. Les deux derniers axes concernent la communication, qui doit s’accentuer sur tous les supports en cohérence avec le plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance, et enfin les études statistiques sur le phénomène des violences à l’égard des femmes et leurs impacts. L’enquête « Violences et rapports de genres » (Virage), qui sera financée par l’État, est en ce sens très attendue.

Contributions

« Trois groupes de travail sont déjà en place et ont commencé à élaborer des actions concrètes, petites ou d’envergure, qui s’appuient sur les moyens et compétences disponibles », a indiqué Rolande Trolue. La présentation du  plan au public le 21 novembre avait aussi pour objectif de recueillir toutes recommandations ou propositions pertinentes qui pourraient y être intégrées.

Le public était invité à faire des propositions.

Le public était invité à faire des propositions.

* Données de l’Inserm de 2002

Seize jours d’activisme
Des actions de sensibilisation seront menées du 25 novembre au 10 décembre 2018, dans diverses communes telles que des journées d’information (Koné), des distributions de brochures (Nouméa), des marches et des ateliers de sensibilisation (Voh, Lifou), des débats (Ouvéa)… Cette campagne sera relayée par de nombreux partenaires : la Chambre de commerce et d’industrie (diffusion de messages sur les écrans de l’aérodrome de Magenta), la Fédération calédonienne de football (les joueuses du tournoi féminin des nations océaniennes porteront un tatouage de fleur d'hibiscus orange),  le mouvement #Zérotolérance, etc.

À la mémoire des "Mariposas"
La date officielle de la Journée internationale de l’élimination des violences à l’égard des femmes est le 25 novembre, en commémoration du combat mené par les sœurs Mirabal en République dominicaine, en faveur de l’égalité des droits et de la liberté. Les militantes ont été assassinées le 25 novembre 1960 sur ordre du dictateur Trujillo. Leur nom de code : mariposas, "papillons" en espagnol, comme ceux de couleur orange qui volent par milliers dans leur pays. Ce symbole est devenu la fleur d’hibiscus orange en Nouvelle-Calédonie.

La fleur d’hibiscus a été choisie comme symbole de la campagne 2018 pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.

La fleur d’hibiscus a été choisie comme symbole de la campagne 2018 pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.

 

 

 

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