Le gouvernement, partenaire n° 1 des Jeux

Le gouvernement, partenaire n° 1 des Jeux

28 juin 2019

Jeunesse et sports

La photo officielle de la délégation de la Nouvelle-Calédonie. Y'a d'la joie ! © Eric Bua/CTOS1

La photo officielle de la délégation de la Nouvelle-Calédonie. Y'a d'la joie ! © Eric Bua/CTOS1

Les 16es Jeux du Pacifique se dérouleront aux Samoa du 7 au 20 juillet 2019. Les 327 athlètes calédoniens qui s'envolent pour Apia ont bénéficié d'une substantielle aide du gouvernement. Une subvention de 120 millions de francs en faveur du CTOS pour le transport et le séjour de la délégation, et une autre de 98 millions aux 22 ligues et comités engagés dans la compétition pour la préparation de leurs sportifs. Sans compter le suivi médical gratuit de plusieurs centaines d'athlètes. À l'arrivée, la Nouvelle-Calédonie reste plus que jamais le principal partenaire du CTOS.

 

L'aide du gouvernement cible prioritairement la préparation des athlètes. Ici, ou à l'étranger. Elle prend la forme d'une subvention versée aux 22 ligues et comités concernés par les Jeux du Pacifique : 50 millions de francs en 2018 et 48 millions cette année, soit une enveloppe proche des 100 millions. Ces crédits sont consacrés aux stages ou regroupements, à Nouméa ou dans l'Intérieur, ou bien à des participations à des compétitions officielles comme les championnats de France ou les Océania. Un exemple, le stage réalisé par notre sélection de football en Nouvelle-Zélande fin mai 2019.

Le soutien de la Nouvelle-Calédonie touche ensuite le transport vers Apia et le séjour des Cagous aux Samoa. Pour cela, une subvention de 120 millions de francs a été accordée en 2019 au Comité territorial, olympique et sportif (CTOS). Cette somme se décompose en trois postes d’affectation. D’abord le déplacement en avion à bord d’un charter effectué par un Airbus d’Aircalin qui assurera un vol direct sur Apia. Le départ des athlètes se fera en deux temps. Un premier voyage pour les sportifs engagés sur les compétitions de la première semaine. Puis un autre, les athlètes de la seconde semaine croisant à l'aéroport de la Tontouta ceux rentrant des Samoa.

Une aide conséquente malgré un budget contraint

Deuxième poste, qu’on appelle le « per diem », à savoir ce que coûtera au comité organisateur un membre de la délégation par jour, en termes d’hébergement, de restauration et de transfert du village vers les infrastructures accueillant entraînements et épreuves. Il s’agit du plus gros poste de dépense : 15 $ US à Nouméa en 2011, 50 $ US à Port Moresby il y a quatre ans et quelque 35 $ US à Apia.

Enfin, cette aide du gouvernement permet au CTOS de faire revenir de sportifs qui vivent, font leurs études ou s’entraînent hors territoire, en Métropole, ou aux États-Unis. En 2015 en Papouasie-Nouvelle-Guinée, une cinquantaine d’entre eux avaient été acheminés. Pour Apia, la prise en charge des déplacements a été réduite, au profit des seuls “médaillables”.

« Il est normal que le gouvernement participe pleinement à ce que les sportifs représentant la Nouvelle-Calédonie brillent lors des Jeux du Pacifique, indique Pierre Forest, directeur de la Jeunesse et des Sports. Même avec un budget contraint, il assume son entière responsabilité pour que nos sportifs partent dans les meilleures conditions se confronter aux athlètes d'une vingtaine d’autres pays. Avec à la main les deux drapeaux, qui ont fait objet d’un vœu à l’unanimité des élus du Congrès. Et portés par l’hymne calédonien qui, lui, a fait l’objet d’une loi du pays ».

Suivi médical gratuit pour 293 sportifs

Plus difficilement quantifiable, l'aide financière apportée par le gouvernement en matière de congés exceptionnels engendrés par la préparation des athlètes et leur participation aux Jeux (nous reviendrons sur ce sujet plus longuement dans un prochain article). Athlètes, mais aussi bénévoles et officiels techniques (entraîneurs, chronométreurs).

Qui dit soutien entend aussi la prise en charge par la Nouvelle-Calédonie du suivi médical des athlètes, par l'intermédiaire de son centre médico-sportif (CMS). Première forme d'accompagnement, le suivi médical gratuit des 293 jeunes (ou moins jeunes) inscrits dans une des structures dédiées aux meilleurs sportifs : le pôle France handisport et sport adapté d'athlétisme, les cinq pôles espoirs – trois d'entre eux, natation, judo et rugby participent aux Jeux – et le niveau excellence représenté par les vingt centres territoriaux d’entraînement (CTE) dont certains seront présents aux Samoa. Ces quelque 300 sportifs bénéficient d'une visite médicale, de soins en cas de blessures, et de services du CMS qui, outre son propre médecin Richard Donnadieu, peut dépêcher médecins extérieurs, kinés, psychologues et autres diététiciennes.

Pas de cannabis aux Samoa

Ce n'est pas fini ! L'année des Jeux, le suivi médical s'applique également à tous les sportifs de la délégation calédonienne. Il s'opère aussi, toujours avec le CMS, en termes de lutte antidopage, à travers des actions de prévention et de contrôles. Le tout coordonné par Félicia Ballanger, un exemple pour les sportifs calédoniens. À l'approche du rendez-vous tant attendu, le filet s'est resserré, avec la convocation de tous les athlètes sélectionnés. Objet du rendez-vous, un test anti-cannabis, semblable à un test de grossesse. Entre le 24 mai et le 25 juin, 284 sportifs l'avaient déjà passé. Résultat, neuf contrôles positifs, quatre personnes soumises à un second test, cinq exclues illico de la sélection. « Certaines disciplines ont décidé de faire le ménage, approuve Pierre Forest. On veut que tous ceux qui se rendent aux Samoa au titre de la Nouvelle-Calédonie seront propres. Le gouvernement participe ainsi à la bonne image véhiculée par ses sportifs à l’étranger ».

Plus de 450 personnes sur le départ

Les Jeux réuniront 23 disciplines : athlétisme, badminton, basket-ball (3/3 et 5/5), beach-volley, boxe, cricket, football, golf, haltérophilie, judo, natation, rugby à 7, squash, taekwondo, tennis, tennis de table, tir, tir à l’arc, triathlon, va’a, voile et volley-ball. La délégation calédonienne est composée de 327 athlètes (135 filles et 192 garçons), 84 encadrants et 22 officiels techniques. La délégation générale compte 33 personnes : 1 chef de délégation Charles Cali et 2 adjoints, 1 chef de mission Christophe Dabin et 1 adjoint, 1 team manager Michel Quintin et 1 adjoint, 2 personnes, Yan Bouverne et Thierry Dumaine, en charge du suivi et du soutien des entraîneurs, 1 responsable village, Minh Dack, et ses 8 adjoints, 4 médecins, 7 kinés et 4 préposés à l'écriture de La plume du Cagou.

Des aides du gouvernement avant Tokyo 2020

« L’objectif est d'avoir beaucoup plus de Calédoniens en équipe de France dans les trois compétitions majeures – championnats d’Europe, du monde et jeux Olympiques », ne cache pas Pierre Forest. Le handisport a fait plus que montrer l'exemple, récoltant la moitié des médailles de l'équipe de France lors des championnats d'Europe d'athlétisme 2018 à Berlin. Parmi les valides, Lara Grangeon est la seule Calédonienne à avoir disputé les JO de Londres 2012 et Rio 2016. « Le défi est de doubler, voire de tripler ce chiffre à Tokyo l'an prochain. » Parmi les sérieux prétendants, Lara Grangeon, bien entendu, mais aussi Maxime Grousset (natation), Aymeric Gally (escrime), Mathieu Frey (voile) et Thomas Goyard (planche à voile). La Nouvelle-Calédonie vient de signer une convention de partenariat avec ces cinq champions, par laquelle elle s’engage à les aider financièrement en 2019 et 2020, pour un montant total compris entre 10 et 15 millions de francs.

Le plan stratégique comme cadre de travail

En 2013 et 2014, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a organisé deux colloques sur le sport de haut niveau. Participaient des “pointures” comme Laura Flessel (escrime), Claude Onesta (handball), Tony Estanguet (canoë, aujourd’hui président du comité d’organisation des JO 2024 à Paris), Christian Karembeu et Antoine Kombouaré (football), ainsi que Claude Fauquet, ancien directeur technique national qui a révolutionné la natation française avec l'éclosion de la génération Laure Manaudou, ou encore des responsables du haut niveau australiens et néo-zélandais. « C'est à partir de là qu'on a vraiment “construit”, en organisant en mai 2016 à l'université les Assises du sport qui ont rassemblé le mouvement sportif, les clubs, les provinces, les communes… et même le Sénat coutumier », affirme Pierre Forest.

Ce qui a débouché sur le “Plan stratégique de la pratique sportive en Nouvelle-Calédonie” adopté par le Congrès le 20 février 2019. Ce plan constitue désormais le cadre de travail. Plusieurs structures d’accès au haut niveau ont été inaugurées ces dernières années : les pôles espoirs de natation (2013), handball féminin (2015), judo (2016), rugby (2017) et karaté (2019) auxquels le gouvernement apporte une aide annuelle de fonctionnement de 7,5 millions de francs, ainsi que le pôle France handisport et sport adapté d'athlétisme (février 2018) et la vingtaine de CTE. Mais, comme le dit Pierre Forest, « il reste de nombreuses actions à mettre en place ».

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