Les violences sexuelles en ligne de mire

Les violences sexuelles en ligne de mire

29 novembre 2021

Société Jeunesse et sports Éducation et formation

Isabelle Champmoreau a présenté les nouveaux logos dédiés à la lutte contre les violences et à l’égalité des genres (© Éric Deroche).

Isabelle Champmoreau a présenté les nouveaux logos dédiés à la lutte contre les violences et à l’égalité des genres (© Éric Deroche).

Le gouvernement a organisé, à l’initiative de sa vice-présidente Isabelle Champmoreau, une table ronde sur les violences sexuelles. Cette rencontre a réuni l’ensemble des acteurs impliqués dans la prévention et le traitement de cette problématique préoccupante en Nouvelle-Calédonie.

Représentants des institutions, des autorités coutumières, forces de l’ordre, professionnels de santé et de l’enseignement, membres d’associations… ont répondu présent à l’invitation du gouvernement le 26 novembre au centre culturel du Mont-Dore. Cette table ronde, consacrée aux violences sexuelles, découle du premier Grenelle contre les violences conjugales, qui s’est tenu en novembre 2019. Elle s’inscrit également dans le cadre des événements qui marquent la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.

Cibler les actions

Quels constats, quelles actions et quels moyens mettre en place pour protéger et accompagner les victimes et témoins ? Ces interrogations ont animé les échanges entre les intervenants et les nombreux participants. « Les violences sexuelles touchent toutes les communautés, les filles et les garçons, et particulièrement les jeunes, rappelle Isabelle Champmoreau. Cette matinée, dédiée aux professionnels et aux acteurs de terrain, a permis de dresser un constat avec des chiffres actualisés, de partager les expertises et les expériences, mais aussi les propositions, poursuit la vice-présidente chargée de la lutte contre les violences conjugales. Sur cette base, le gouvernement pourra cibler les actions à soutenir pour agir sur cette thématique ». Dans la lignée des nombreux dispositifs déployés ces deux dernières années, notamment grâce au renforcement du maillage territorial et du travail en réseau (lire l'encadré).

 

Partager pour aller plus loin

Plusieurs interventions ont d’abord éclairé les débats : contexte calédonien et cadre légal, accompagnement judiciaire, santé sexuelle des jeunes, harcèlement dans le milieu sportif ou encore éducation à la sexualité dans le cadre scolaire. « La thématique des violences sexuelles concerne l’ensemble de la population, quel que soit le secteur où l’on se trouve. Le mouvement sportif y est confronté, notamment chez des très jeunes, souligne Christophe Dabin, président du Comité territorial olympique et sportif (CTOS). Nous travaillons sur cette problématique avec des associations, mais il est important de partager nos projets avec d’autres acteurs pour aller plus loin ».

Neuf interventions se sont succédé avant les échanges.

Neuf interventions se sont succédé avant les échanges.

 

 

Pistes de travail

À l’issue de la matinée, plusieurs pistes de travail ont émergé, comme par exemple l’amélioration de la prise en charge et du suivi des auteurs de violences (dispositif d’éloignement, relogement, soins, etc.). Une réflexion sera menée en particulier avec le Sénat coutumier sur l’éviction des conjoints en tribus. « Plusieurs leviers peuvent également être actionnés dans le milieu scolaire, ajoute Isabelle Champmoreau. Un changement du cadre législatif a été évoqué pour qu’il y ait davantage d’heures dédiées à l’éducation sexuelle et à la santé sexuelle, et ce dès l’école primaire avec des approches adaptées ». Mais aussi davantage de moyens pour les infirmiers scolaires. Cette première rencontre, très dense, a rempli ses objectifs en permettant à l’ensemble des partenaires d’intervenir, de poser des questions et de partager les expériences.

 

L’artiste Akko a présenté son œuvre qui met en scène un cercle familial bienveillant et  l’action de terrain des professionnels pour rompre les chaînes de violences (© Éric Deroche).

L’artiste Akko a présenté son œuvre qui met en scène un cercle familial bienveillant et l’action de terrain des professionnels pour rompre les chaînes de violences (© Éric Deroche).

 

Groupes de travail

Des ateliers thématiques seront organisés au premier trimestre 2022 afin d’approfondir les pistes de travail relevées pendant la table ronde en vue d’élaborer un plan d’action pour les professionnels du secteur. 

 

Les professionnels se retrouveront en 2022 lors d’ateliers de travail.

Les professionnels se retrouveront en 2022 lors d’ateliers de travail.

 

Exemples de nouveaux dispositifs, initiés par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie depuis 2019

  • Mise en circulation d’un bus « Aller vers » pour un accès au droit et à l’information dans les lieux les plus isolés du territoire (partenariat gouvernement/État);
  • lancement de la première « Enquête cadre de vie et sécurité »  avec l’ISEE touchant plus de 6 000 foyers et intégrant un volet sur les violences intrafamiliales et conjugales, (partenariat gouvernement/État) ;
  • développement des structures d’accueil d’urgence à moyen et long terme (plus de 28 familles d’accueil  identifiées et formées en aires coutumières, et 18 transporteurs spécialisés) ;
  • mise en place d’un protocole de signalement immédiat avec l’ordre des pharmaciens, le haut-commissariat, la police, la gendarmerie nationale et le gouvernement ;
  • création du premier site internet sur les violences sexuelles, conjugales et intrafamiliales https://violences-conjugales.gouv.nc/ ;
  • élaboration et diffusion de 80 000 cartes de signalement d’urgence « Pocket VIF » ;
  • lancement de la première application numérique de signalement d’urgence avec géolocalisation « Dignity » (partenariat gouvernement/société Le Nickel/association Dignity) et soutien à l’application FLAG  « En lieu sûr », portée par  Diversités NC.

 

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