L’Amborella sur les traces de la baleine à bosse
L’IRD organise deux missions dans les zones éloignées de la mer de Corail sur les baleines à bosse, à bord de l’Amborella, navire de la Nouvelle-Calédonie. La première a pour but d’échantillonner les récifs peu explorés des Chesterfield. La seconde sera conduite dans la région de Walpole.
Chaque année au cours de l'hiver austral, les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) migrent depuis l'Antarctique pour s'accoupler ou mettre bas dans les eaux chaudes entourant la Nouvelle-Calédonie. Les populations océaniennes de ces mammifères marins sont classées « en danger » par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Mais que savons-nous de leurs déplacements ? Pourquoi viennent-elles dans les eaux calédoniennes ? Quelles routes marines suivent-elles ? Si le grand lagon Sud a été identifié comme leur principale zone de reproduction, l’usage récent de la télémétrie satellitaire a souligné l’importance de certaines zones océaniques très peu explorées jusqu’à présent. Il était donc nécessaire d’obtenir des informations sur les cétacés dans les régions reculées du Parc naturel de la mer de Corail.
C’est pourquoi une équipe scientifique participe depuis le 22 août à bord de l’Amborella, navire océanographique de la Nouvelle-Calédonie mis à disposition gratuitement, aux missions MARACAS* lancées par l’IRD. Objectifs, collecter des informations essentielles sur l’écologie des cétacés et les facteurs qui influencent leur distribution à grande échelle spatiale. Ces données, qui seront intégralement transmises à la Nouvelle-Calédonie, permettront de faciliter la mise en place de mesures de gestion et de protection appropriées de ces espèces, dans le cadre des futures aires marines protégées (AMP).
* MARACAS : MARine mAmmals of the CorAl Sea
Une approche interdisciplinaire
Du 22 août au 4 septembre et du 22 septembre au 1er octobre, les missions MARACAS regrouperont des spécialistes de l’IRD, de l'association Opération Cétacés et du WWF. Le projet s’appuiera sur une approche interdisciplinaire combinant écologie moléculaire, bioacoustique, télémétrie satellitaire et modélisation statistique spatiale. L'analyse des données sera réalisée en collaboration avec des universités américaines, australienne et écossaise. Les résultats permettront d’identifier la distribution, l’habitat préférentiel et les mouvements des baleines à bosse à cette grande échelle, d’évaluer la connectivité avec les stocks reproducteurs voisins, et d’établir des zones de conservation prioritaires.
Source : IRD
Quatre baleines à bosse ont été équipées de balises Argos lors de la campagne MARACAS 2 : Chester, Ornella, Samba et Wally. Grâce au service de la géomatique et de la télédétection de la direction des Technologies et des services de l’information (DTSI), il est possible de suivre leur déplacement en cliquant sur ce lien:
http://dtsi-sgt.maps.arcgis.com/ap…/webappviewer/index.html…